Le 14 Mars appelle le Hezbollah à un « compromis historique » pour sauver le Liban

C’est tout naturellement sur les sanctions prises par l’Union européenne contre la « branche armée du Hezbollah » et ses éventuelles répercussions sur le Liban que s’est focalisée hier la réunion hebdomadaire du secrétariat général du 14 Mars à Achrafieh. Le 14 Mars a ainsi appelé le Hezbollah à « abandonner sa politique condescendante et de retourner au Liban, aux conditions du pays, et de conclure un compromis historique fondé sur la remise de ses armes à l’armée libanaise et son retrait immédiat de Syrie ».
« Les forces du 14 Mars ont tenté dès l’instant de l’assassinat du Premier ministre martyr Rafic Hariri de tendre la main au Hezbollah et de l’aider à surmonter les pressions étrangères – de la souplesse manifestée vis-à-vis de la clause relative au désarmement des milices dans la résolution 1559, avec l’adoption des clauses liées uniquement au retrait de l’armée syrienne et à l’élection d’un nouveau président, ainsi que la volonté de considérer la question des armes comme une question purement interne, jusqu’à l’accord de Doha, les séances de dialogue national au Parlement et au palais présidentiel, en passant par les cabinets d’union nationale... En face, le Hezbollah a systématiquement considéré chaque tentative de notre part comme un signal de faiblesse et a poursuivi dans sa lignée comportementale (...), jusqu’à l’invasion de Beyrouth en 2008 et la paralysie de l’action politique, depuis cette date, par la force des armes », a indiqué le secrétariat général dans son communiqué, dont a fait lecture le député Ammar Houry.
« Après avoir réussi à établir sa mainmise sur l’État, le Hezbollah a étendu le champ de ses opérations sécuritaires et militaires, et a été jusqu’à se livrer à des opérations terroristes en Égypte en 2010, en Syrie en 2012-2013, et est accusé d’attentats en Bulgarie, à Chypre et dans d’autres pays. Ces opérations ont beaucoup aidé à placer “l’aile militaire du Hezbollah” sur la liste des organisations terroristes. Nous avions à plusieurs reprises mis en garde contre cela et appelé le Hezbollah à se retirer immédiatement de l’arène syrienne. » La réponse était toujours : « Nous savons ce que nous sommes en train de faire », a poursuivi M. Houry.
« Le secrétariat général conseille au Hezbollah d’abandonner sa politique condescendante et de retourner au Liban, aux conditions du pays, et de conclure un compromis historique fondé sur la remise de ses armes à l’armée libanaise et son retrait immédiat de Syrie. En contrepartie, il irait de l’avant dans la formation d’un cabinet capable de parachever l’édification de l’État au Liban à même d’assurer leurs besoins aux Libanais. Ainsi, le Hezbollah se sera soumis aux conditions de l’État libanais telles que stipulées dans le document d’entente nationale et dans la Constitution libanaise. La situation générale se stabilisera alors du fait de l’égalité entre les citoyens libanais au regard de la loi et de la Constitution », a ajouté Ammar Houry.
Et le communiqué du secrétariat général de conclure : « Nous sommes face à une étape charnière concernant le fait de sauver le Liban ; c’est pourquoi nous appelons le Hezbollah à ne pas faire de nouveau manquer cette opportunité à l’ensemble des Libanais, avant qu’il ne soit trop tard. »
La réunion s’est déroulée en présence du député Houry, des anciens députés Farès Souhaid et Moustapha Allouche, ainsi que de MM. Nadi Ghosn, Eddy Abillama, Sassine Sassine, Chaker Salamé, Youssef Doueihy, Naufal Daou, Walid Fakhreddine, Vatché Nourbatlian, Ali Hamadé, Élias Abou Assi, Simon Dergham, Nagib Abou Merhi, Charbel Eid et Joseph Karam.