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À La Une - Conflit

Syrie : arrivée à Beyrouth des experts de l'ONU sur les armes chimiques

Les Kurdes syriens progressent, les divisions communautaires aussi.

Des combattants de l'Armée syrienne libre à Deir Ezzor. Khalil Ashawi/Reuters

Deux experts de l'ONU chargés d'examiner l'utilisation présumée d'armes chimiques dans le conflit syrien sont arrivés mardi à Beyrouth et se rendront mercredi à Damas, a-t-on indiqué de sources aéroportuaire et onusienne.

"Ake Sellstrom et Angela Kane sont arrivés cet après-midi à Beyrouth", à affirmé à l'AFP cette source. Le premier est un scientifique suédois nommé en mars par les Nations unies pour diriger une mission d'enquête sur les armes chimiques en Syrie et Angela Kane est la haute représentante de l'ONU pour le désarmement.

Le 11 juillet, le porte-parole de l'ONU à New York avait affirmé que Dr Sellstrom et Mme Kane "avaient accepté l'invitation du gouvernement syrien à se rendre à Damas pour terminer les consultations sur les modalités de coopération requises" pour une éventuelle mission sur place des enquêteurs de l'ONU, a précisé le porte-parole.

Le régime syrien insistait pour que les enquêteurs onusiens se concentrent sur un incident attribué par Damas à l'opposition syrienne et survenu en mars à Khan al-Assal, près d'Alep (nord). Or cette ville est tombée lundi aux mains des rebelles.
Selon l'ONU, Damas refusait que les enquêteurs se penchent aussi sur des accusations portées contre l'armée syrienne par Londres et Paris concernant des incidents similaires à Homs (centre), en décembre 2012.
Cette divergence avait empêché jusqu'à présent la mission d'enquête des Nations unies de se rendre sur place pour recueillir témoignages et échantillons.

 

 

Méfiance entre Kurdes et Arabes

Sur le terrain, les combats entre rebelles et jihadistes continuent de faire rage en Syrie. Dans le nord du pays, les combattants kurdes ont effectué des avancées, chassant des jihadistes de plusieurs villages, a rapporté mardi une ONG.

 

Des combats ont eu lieu dans plusieurs villages mixtes de la province de Raqa, à la frontière avec la Turquie, dont Yabseh, Kandal ou Jalbeh, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé en Grande-Bretagne.

Selon cette organisation qui s'appuie sur un large réseau de militants et sources médicales en Syrie, les Kurdes ont chassé les jihadistes des villages de Kour Hassou, Atwane, Sarej et Khirbet Alou dans la même zone, proches de la ville majoritairement kurde de Cobany.

 

Plus à l'est, dans la province d'Hassaké, des combats entre des Kurdes et des membres du front jihadiste Al-Nosra ou de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe lié à el-Qaëda, se sont poursuivis pour la septième journée consécutive dans la zone de Jal Agha et d'autres villages de la province à majorité kurde, indique l'Observatoire.

 

Le Front al-Nosra et l'EIIL ont été expulsés il y a une semaine de la ville kurde de Ras al-Aïn, point de passage stratégique entre la Turquie et la Syrie, par des combattants des Comités pour la protection du peuple kurde (YPG), la branche armée d'une émanation syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Depuis, les violences se sont répandues de la province d'Hassaké vers plusieurs points chauds dans la province de Raqa.

 

"Nous observons l'extension des combats entre Kurdes et jihadistes vers l'ouest, via des zones où cohabitent des communautés kurdes et arabes", a souligné le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Même si les heurts concernent des groupes jihadistes et des combattants kurdes, "le fossé se creuse (aussi) entre les habitants arabes et kurdes de ces zones", a ajouté M. Abdel Rahmane.

"La bataille évolue d'un combat entre YPG et jihadistes vers une lutte plus générale entre Kurdes et Arabes", a-t-il expliqué.

 

Ces changements ont fait remonter à la surface une méfiance profondément ancrée entre les deux communautés, exacerbée par l'incapacité de l'opposition syrienne à faire une place à des représentants de mouvements kurdes au sein de leurs instances, ont indiqué des militants.

Entre Kurdes et rebelles, "il n'y a pas de confiance sur le plan politique depuis le début" de la révolte, a indiqué à l'AFP un militant kurde syrien, Havidar, joint via internet. "Nous (les Kurdes, NDLR) avons tous soutenu la révolution, mais malheureusement, l'opposition syrienne (...) a manipulé les Kurdes (...) et les a marginalisés" a ajouté Havidar.

En conséquence, "il y a une division flagrante désormais" entre Kurdes et Arabes, estime-t-il.

 

 

Jarba à Paris

Sur le plan diplomatique, le nouveau chef de l'opposition Ahmed Jarba, fraîchement élu à la tête de la Coalition nationale syrienne, effectue mardi et mercredi une visite en France pour tenter de convaincre le président François Hollande de livrer des armes à la rébellion.

Alors que les pays occidentaux redoutent de faire parvenir à l'opposition syrienne des armes qui pourraient tomber dans les mains de groupes liés à el-Qaëda, M. Jarba devrait tenter de les convaincre que la Coalition qui a intégré des composantes laïques et des personnalités indépendantes, est une structure sur laquelle ils peuvent compter.

 

 

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