Rechercher
Rechercher

À La Une - Festivals

Dee Dee Bridgewater, un retour acclamé à Beiteddine

Lorsque les lumières baissent sur les gradins du palais des émirs, le public impatient et nombreux scrute l’obscurité. Enfin la voilà ! Dee Dee Bridgewater, la diva d’ébène, s’avance à pas feutrés sur le devant de la scène.

Avec le pianiste Ramsey Lewis, une complicité évidente...

Avec son sourire étincelant et sa robe jaune pailletée, on la croirait prête pour chanter à Broadway. Après avoir salué le public dans un français parfait, c’est, accompagnée par son ami le grand compositeur et pianiste Ramsey Lewis, qu’elle ouvre le concert par un premier standard de jazz.


L’artiste sait d’expérience qu’il est bon de se faire désirer. À peine la première chanson terminée, elle s’éclipse et laisse le pianiste sur scène avec ses musiciens, le temps de trois morceaux. Le public, auquel on vient d’arracher la star tant attendue, se laisse néanmoins vite ensorceler par le génie de Lewis qui livre un mélange de compositions personnelles et de morceaux jazzy plus classiques. Sur le thème funk de Brazilica, l’un de ses grands succès, la foule installée sur les gradins bat le tempo de la tête. Dans la nuit fraîche de Beiteddine, les spectateurs sont prêts à accueillir la voix chaude de Dee Dee Bridgewater.


Elle entame vraiment le show avec Save your Love for Me de Nancy Wilson. Puis enchaîne les classiques. La température monte d’un cran lorsque le pianiste jazz latino Edsel Gomez, fidèle compagnon de route de Bridgewater depuis plus de dix ans, fait son entrée pour l’accompagner sur I Can’t Help It de Steevie Wonder et Michael Jackson. La chanteuse improvise alors une danse avec un éventail qu’elle agite énergiquement, enflammant la scène avant de jouer les séductrices sur Nightmoves de Michael Franks et One Fine Thing de Harry Connick Jr. Ce soir-là, Beiteddine avait des airs de New York.


Pause. Le temps d’une brève accalmie, elle rend hommage à Ella Fitzgerald, la « First Lady of Swing », sa grande source d’inspiration qu’elle avait déjà mise à l’honneur en 1997 lors de son premier passage à Beiteddine.
Retour de Ramsey Lewis pour Living Just for the City de Steevie Wonder dont le public ne se lasse décidément pas ! La voix de Dee Dee Bridgewater s’envole dans les montagnes du Chouf tandis que les doigts agiles de Ramsey la suivent au piano avec brio. Regards croisés et échanges de sourires entre les deux artistes. La complicité qui les lie est quasi palpable.


Le spectacle touche à sa fin, mais Dee Dee Bridgewater ne saurait achever un concert sans faire référence à une deuxième grande dame du jazz, Billy Holliday, dont elle interprétera, en rappel, God Bless the Child. Dans le public, des voix émues s’élèvent pour en fredonner les paroles. « Liban je vous aime ! Courage ! Gardez espoir pour tout dans la vie », lance-t-elle en remerciement avant de se retirer.


Décidément, 16 ans plus tard, Dee Dee Bridgewater n’a rien perdu de son charisme légendaire. À 63 ans, la diva d’ébène a à nouveau fait vibrer le cœur des festivaliers. S’amusant à échanger avec le public des anecdotes et plaisanteries – comme avec un vieil ami ! –, elle lui a offert un show pétillant, dynamique et ludique. Pour son plus grand plaisir.

 

Pour mémoire
Les Nuits de Baalbeck se délocalisent mais l’essence du festival demeure !

 

Cure de jouvence pour les airs des Rahbani à Byblos

 

 

 

 

Avec son sourire étincelant et sa robe jaune pailletée, on la croirait prête pour chanter à Broadway. Après avoir salué le public dans un français parfait, c’est, accompagnée par son ami le grand compositeur et pianiste Ramsey Lewis, qu’elle ouvre le concert par un premier standard de jazz.
L’artiste sait d’expérience qu’il est bon de se faire désirer. À peine la première...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut