Un haut fonctionnaire syrien a été assassiné par des hommes armés dans le sud du Liban, a rapporté mercredi l'agence officielle syrienne Sana.
"Un groupe terroriste a assassiné le directeur de la section politique et des relations internationales au sein de l'Organisation mondiale pour les émigrés arabes, Mohammad Darrar Jamo, devant sa maison dans la localité de Sarafand, dans le sud du Liban", a annoncé l'agence sans préciser de date.
Le mot "terroriste" est utilisé par le régime de Damas pour désigner les rebelles qui combattent depuis près de deux ans pour le renverser.
M. Jamo était également connu en tant qu'expert politique pro-régime et apparaissait régulièrement sur les télévisions libanaises.
"M. Jamo a été abattu par des hommes armés vers deux heures du matin alors qu'il s'apprêtait à entrer à son domicile à Sarafand, où il réside avec son épouse libanaise", a affirmé à l'AFP un responsable des services de sécurité libanais. "Ils l'ont criblé de 20 balles dans différents endroits de son corps", a-t-il ajouté.
Selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), la fille de M. Jamo et deux de ses gardes du corps ont été blessés par les tirs. Ils ont été transportés à l’hôpital Alaa Eddine, à Sarafand.
(Lire aussi : Ces Libanais prêts à mourir pour le Hezbollah en Syrie...)
Effondrée, l'épouse de M. Jamo, qui réside au Liban depuis 25 ans, a affirmé à la presse que son mari avait été contacté mardi par des membres du parti Baas, au pouvoir en Syrie, qui l'ont prévenue qu'il pouvait être la cible d'un assassinat. "Ils lui ont dit de faire attention", a-t-elle déclaré. "On venait de rentrer (...) quand j'ai entendu des tirs nourris de l'autre pièce, je me précipitée et je l'ai vu couvert de sang", a-t-elle ajouté.
Sur les murs du salon du défunt sont accrochées des photos de lui avec le président Bachar el-Assad et d'autres responsables syriens, ainsi que le portrait du père du chef de l'Etat, l'ex-président Hafez el-Assad.
Un proche de l'épouse du défunt, Mohammed, a affirmé à l'AFP avoir vu, depuis son balcon, en face de la maison de M. Jamo, trois hommes armés et non masqués entrer dans l'immeuble. Puis il a entendu des tirs nourris. "Ils ont pris la fuite à bord d'une voiture qui les attendait à proximité", a-t-il assuré.
Le ministre syrien de l'Information a condamné cet assassinat commis par des "barbares".
Photo d'archives de M. Jamo serrant la main du président syrien Bachar el-Assad. Photo AFP
C'est la première fois depuis le début, en mars 2011, de la révolte en Syrie qu'un responsable syrien est assassiné sur le territoire libanais.
Au Liban, le conflit en Syrie a exacerbé les tensions confessionnelles entre sunnites, essentiellement partisans de la rébellion syrienne, et chiites, plutôt proches du régime du président syrien Bachar el-Assad.
Mardi, un convoi du Hezbollah a été visé par une bombe alors qu’il se rendait à la frontière syrienne. Une personne a été tuée, ont indiqué mercredi des services de sécurité à l'AFP. La victime se trouvait à bord du convoi au moment de l'explosion, selon un responsable de sécurité, sans être en mesure de préciser s'il s'agit d'un membre du parti chiite qui combat auprès du régime en Syrie. Trois autres personnes ont été blessées, selon lui.
L'explosion, qui s'est produite près du poste-frontière de Masnaa, dans l'est du Liban, a touché une des voitures du convoi.
(Chronologie : Les répercussions du conflit syrien sur le Liban)
Depuis le 10 juin, les médias libanais ont fait état de deux autres attaques de ce type visant le Hezbollah dans cette région. Le 7 juillet, trois personnes avaient été blessées, dont deux soldats libanais, dans l'explosion de deux bombes sur la route menant de la Bekaa à la province de Homs en Syrie.
Deux jours plus tard, un attentat à la voiture piégée a visé le quartier de Bir el-Abed, un fief du Hezbollah dans la banlieue-sud de Beyrouth, faisant une cinquantaine de blessés.
Lire aussi
(Gas)pillages, l'éditorial de Issa Goraieb
Offensive politique du Hezbollah autour du gouvernement
"Un groupe terroriste a assassiné le directeur de la section politique et des relations internationales au sein de l'Organisation mondiale pour les émigrés arabes, Mohammad Darrar Jamo, devant sa maison dans la localité de Sarafand, dans le sud...
commentaires (8)
C'est déjà ça : un "Espion" bääSSyrien en moins....
Antoine-Serge KARAMAOUN
10 h 44, le 18 juillet 2013