Le Conseil de sécurité de l’ONU a souligné hier « la nécessité d’accorder une aide sans précédent » au Liban pour l’accueil de centaines de milliers de réfugiés syriens. Il a également recommandé aux Libanais de se tenir à l’écart du conflit en Syrie.
Dans une déclaration adoptée hier à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil « invite la communauté internationale à fournir l’assistance requise aussi vite que possible » pour soulager à la fois les réfugiés et les « communautés hôtes ». Il se déclare « très inquiet de l’afflux spectaculaire de réfugiés » vers le Liban, qu’il chiffre à 587 000 en provenance de Syrie et 65 000 réfugiés palestiniens, et « salue les efforts généreux » du Liban pour faire face à « ce défi financier et structurel extraordinaire ».
La déclaration recommande d’établir « des structures institutionnelles dotées de pleins pouvoirs » pour organiser l’accueil des réfugiés. Elle « souligne l’importance d’un soutien international fort et coordonné en faveur du Liban afin de l’aider à faire face aux nombreux défis posés à sa sécurité et sa stabilité ». Le Conseil rappelle par ailleurs aux Libanais leurs engagements à « s’abstenir de toute implication dans la crise syrienne », conformément à la déclaration de Baabda.
Les 15 pays membres « expriment leur inquiétude grandissante devant l’augmentation marquée des tirs sur le Liban venant de Syrie (...) ainsi que des incursions, enlèvements et trafics d’armes le long de la frontière syro-libanaise ». Ils demandent enfin « à tous les partis au Liban de continuer à travailler avec le Premier ministre désigné Tammam Salam pour permettre la formation urgente d’un gouvernement ».
L’ambassadeur français auprès de l’organisation internationale, Gérard Araud, a souligné devant la presse que la France, en proposant cette déclaration, souhaitait « envoyer un message de soutien aux Libanais, notamment au président Sleiman et à l’armée libanaise, qui sont les piliers de la stabilité » du Liban.
L’ambassadeur libanais Nawaf Salam a souligné que malgré le fardeau que représentent les réfugiés – dont il a évalué le nombre exact à un million au moins en tenant compte des réfugiés non enregistrés et des familles –, le Liban « ne fermerait pas sa frontière et ne renverrait pas un seul réfugié ». Il a indiqué qu’établir des camps de réfugiés au Liban était « une des options » envisagées.
Le Conseil avait tenu mardi des consultations à huis clos sur le Liban, et notamment sur l’impact du conflit syrien sur ce pays. Il avait publié mardi soir une première déclaration condamnant l’attentat à la voiture piégée qui a fait une cinquantaine de blessés dans la banlieue sud de Beyrouth et appelant les Libanais à « préserver l’unité nationale ».
commentaires (3)
Simple Recommandation ? C'est tout ? !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
12 h 19, le 12 juillet 2013