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À La Une - syrie

Ahmad Assi Jarba, nouveau président de l'opposition syrienne

L'armée poursuit son offensive contre Homs.

Un homme marche parmi les décombres dans une rue quasiment détruite de Deir ez-Zor, le 5 juillet 2013. REUTERS/Khalil Ashawi

La Coalition de l'opposition syrienne est parvenue samedi à surmonter ses divisions pour se choisir un nouveau chef, Ahmad Assi Jarba, qui sera chargé d'incarner l'alternative au président Bachar el-Assad aux yeux de ses soutiens arabes et occidentaux.

 

Au troisième jour de leur réunion à Istanbul, les 114 membres du principal rassemblement des adversaires du régime à Damas ont élu à leur tête M. Jarba, considéré comme un proche de l'Arabie saoudite, qui a obtenu 55 voix contre 52 à Mustafa al-Sabbagh, un homme d'affaires considéré comme proche du Qatar.
M. Jarba, soutenu par la faction de l'opposant historique Michel Kilo, succède à Moaz al-Khatib, qui avait démissionné en mars pour dénoncer "l'inaction" de la communauté internationale dans le conflit syrien qui a fait plus de 100.000 morts depuis mars 2011 selon une ONG.


Né en 1969 à Qamishli (nord-est), M. Jarba, un sunnite, était chargé du dossier délicat de l'armement de la rébellion au sein de la coalition et a, à ce titre, fait partie de plusieurs délégations de la coalition ayant visité des pays arabes et européens pour les convaincre d'armer les rebelles.
Chef de tribu et opposant notoire au régime syrien, il a été emprisonné à la fin des années 1990, puis a été de nouveau détenu en mars 2011 quelques jours après le déclenchement de la révolte. Libéré en août 2012, M. Jabra s'est installé en Arabie saoudite et a aussitôt rejoint les instances de l'opposition.

 

(Lire aussi: La guerre a appauvri la majorité des Syriens)


Lors du scrutin samedi, les membres de la Coalition se sont également dotés de trois vice-présidents : Suheir Atassi, Mohammed Farouk Tayfur et Salim Muslit. Elu au poste de secrétaire général, Badr Jamous complète la nouvelle équipe dirigeante.


"En raison de la gravité de la situation à Homs, le nouveau président élu ne prononcera pas de discours aujourd'hui. Il sera disponible pour s'exprimer dans les prochains jours", selon un porte-parole de l'opposition.
Mais dans un bref communiqué publié après son élection, M. Jarba a affirmé que sa "priorité est de gérer les développements sur le terrain en Syrie, surtout a Homs (centre)", cible d'une nouvelle offensive des forces du régime et du Hezbollah libanais qui cherchent à reprendre les quartiers rebelles.


Initialement prévu fin mai, le choix du nouveau président avait été ajourné après des discussions qui avaient étalé au grand jour les divisions de la Coalition et la guerre d'influence que s'y livrent ses principaux parrains, le Qatar et l'Arabie saoudite. Sous la pression de leurs soutiens, les opposants étaient finalement parvenus à un accord sur l'élargissement de leur mouvement, jusqu'alors largement dominé par les Frères musulmans soutenus par le Qatar, à des personnalités réputées plus proches des Saoudiens.

 

(Eclairage : « Si vous êtes un criminel, comment pourriez-vous revenir ? »)


Le choix d'une nouvelle équipe dirigeante représentant toutes les tendances de l'opposition devrait rassurer les pays "amis" de la Syrie, notamment les Occidentaux qui hésitent toujours à livrer des armes aux rebelles de crainte qu'elles ne tombent aux mains des plus extrémistes.
D'ailleurs la France a félicité M. Jarba, estimant que son élection renforçait la coalition en tant que "représentant légitime du peuple syrien", au moment où "s'accroît la répression du régime, notamment à Homs".

 

 

Homs sous le feu
Les rebelles ont en effet cédé du terrain ces dernières semaines à l'armée fidèle au régime, épaulée de façon décisive par les combattants du Hezbollah. Après avoir repris Qousseir, près de la frontière libanaise, l'armée, toujours aidée du Hezbollah, a lancé il y a huit jours un nouvel assaut pour les quartiers rebelles de Homs, bombardés par l'aviation et l'artillerie lourde.

 

Samedi, les troupes loyales au régime ont pris plusieurs immeubles en bordure des quartiers rebelles de Homs.

"Les combats les plus violents se déroulent sur les fronts de Khaldiyé et de Bab Houd", a déclaré à l'AFP un militant sur place, Yazan, via Internet.

L'agence officielle Sana a indiqué pour sa part que l'armée avait pris plusieurs immeubles à Bab Houd dans le centre-ville. Les quartiers rebelles étaient sous le siège depuis un an.

 

L'aviation a mené des raids aériens sur la ville, tandis que l'armée bombardait la mosquée Khaled Ibn al-Waleed, déjà endommagée, dans le quartier de Khaldiyé, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

(Analyse : « Au cours des six à sept mois à venir, ce sera le début de la fin »)

 

En protestation contre l'offensive, des représentants du Conseil local de la ville de Homs, ont suspendu leur participation à la Coalition nationale, principal mouvement de l'opposition syrienne.

"Ils sont en train d'utiliser des armes de destruction massives contre Homs et la communauté internationale ne bouge pas", a déclaré un membre de la Coalition Wassef al-Chimali.

 

La commissaire aux droits de l'homme de l'ONU Navi Pillay s'est dit vendredi "très inquiète" des conséquences de l'assaut des troupes du régime sur la ville. Entre 2.500 et 4.000 civils seraient pris au piège dans les quartiers assiégés, selon l'ONU.

 

Par ailleurs, l'aviation du régime a intensifié ses raids samedi matin à la périphérie de Damas pour tenter d'en déloger les rebelles, alors que des combats ont éclaté dans plusieurs zones dans la banlieue, a rapporté l'OSDH, basé en Grande-Bretagne et qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales.

Les violences se sont intensifiées ces derniers mois dans les quartiers périphériques de Damas, le centre de la capitale étant toujours très fermement contrôlé par le régime.

 

Dans le nord du pays, les insurgés ont visé un secteur aux alentours du quartier général de l'aviation à Alep, d'après l'OSDH.

 

Les violences ont fait plus de 100.000 morts en Syrie depuis le début en mars 2011 d'un soulèvement populaire qui s'est transformé en conflit armé, face à la répression menée par le régime, selon un décompte de l'OSDH.

Pour la seule journée de vendredi, au moins 84 personnes ont péri: 27 civils, 34 rebelles et 23 soldats, selon la même source.

 

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