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Moyen Orient et Monde

Coup d’État ou pas ? Obama face à un dilemme...

L’éviction du président égyptien Mohammad Morsi par l’armée a mis Barack Obama face à un épineux problème à la fois diplomatique et rhétorique : s’agit-il ou non d’un coup d’État ? De la réponse dépend le milliard et demi de dollars que Washington verse chaque année au Caire, pour l’essentiel sous forme d’aide militaire, et la position des États-Unis en ce qui concerne la promotion de la démocratie dans les pays arabes. En cas de putsch reconnu comme tel, la législation américaine impose la suspension de la majeure partie de l’aide bilatérale, ce qui pourrait porter un coup sévère à l’armée égyptienne, institution jugée la plus stable qui entretient depuis des années des liens étroits avec les États-Unis. Des millions d’Égyptiens ont réclamé la démission du président, l’état-major a présenté un programme détaillé et approuvé par les dignitaires religieux en vue du retour à l’ordre constitutionnel, mais une bonne part de l’opinion reste du côté de Mohammad Morsi et des Frères musulmans, dont il est issu, ce qui complique considérablement la situation.
Après consultation de ses conseillers, Barack Obama a donc exprimé sa « profonde préoccupation » et invité les instances compétentes à évaluer les conséquences de l’éviction du président sur la poursuite de l’aide bilatérale. Le président des États-Unis a ainsi pris soin de ne pas parler de coup d’État et n’a pas réclamé non plus le retour de Mohammad Morsi, premier président égyptien élu démocratiquement, à la tête de l’État. Son administration semble aussi prête à considérer l’initiative de l’armée comme une solution acceptable à la crise politique qui fait rage dans ce pays de 83 millions d’habitants par ailleurs en proie à une situation économique préoccupante. Les derniers exemples en date laissent supposer que Barack Obama ne prendra aucune décision dans la précipitation en ce qui concerne l’avenir de l’aide et des relations bilatérales. Quand le président hondurien Manuel Zelaya a été déposé en juin 2009, l’aide américaine a été suspendue à titre provisoire, mais Washington a attendu deux mois avant de se prononcer sur son gel à long terme et la secrétaire d’État Hillary Clinton s’est alors gardée de parler de coup d’État. Pour Éric Trager, spécialiste de l’Égypte à l’Institut pour la politique proche-orientale de Washington, Barack Obama ne parlera pas non plus de putsch et continuera à verser l’aide bilatérale. « L’administration Obama reconnaît que, si ça n’est pas démocratique à l’instar d’un coup d’État, c’est le résultat du fait que le président Morsi a perdu complètement le contrôle de l’État égyptien », a-t-il déclaré, jugeant qu’au-delà de la démocratie, c’est la survie même du pays qui était en jeu. « En fin de compte, c’est leur pays et ils trouveront une issue, mais il y aura des conséquences si c’est mal géré », a quant à lui estimé le général Martin Dempsey, chef d’état-major de l’armée américaine.
L’éviction du président égyptien Mohammad Morsi par l’armée a mis Barack Obama face à un épineux problème à la fois diplomatique et rhétorique : s’agit-il ou non d’un coup d’État ? De la réponse dépend le milliard et demi de dollars que Washington verse chaque année au Caire, pour l’essentiel sous forme d’aide militaire, et la position des États-Unis en ce qui...
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