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Cinema-

« Générations désenchantées »

Le cinéma a toujours été au fil des ans le témoin et le porte-parole de la jeunesse. De ses joies, de ses angoisses et de ses excès. Plus que jamais, les films renvoient aux espérances de cette jeunesse devenue désormais désenchantée.

Une génération éprise de son image et du vide.

The Bling Ring,
de Sofia Coppola

Avec Emma Watson

Sofia Coppola est-elle la fille adoptive de Baudelaire? Depuis Virgin Suicides en 1999 jusqu’à Somewhere en 2011, en passant par Lost in Tanslation (2003) et Marie Antoinette (2006), Sofia Coppola sonde une jeunesse déboussolée et passe au scalpel le spleen si cher à Baudelaire. Plaçant tantôt ses personnages dans la banlieue américaine des années 70, dans la France du XVIIIe siècle, à Tokyo ou à L.A., cité des anges mais aussi des démons, le lieu choisi devient un prétexte pour explorer ce sentiment qui dépasse les frontières du spatio-temporel. Dans The Bling Ring tout comme dans Virgin Suicides, la réalisatrice s’empare d’un fait divers pour décrire la vacuité, le vide. Ce rien que vivent les ados en quête de sens à leur vie.
Tout se passe à Los Angeles, comme dans Somewhere. À l’origine donc un fait divers peu banal raconté dans Vanity Fair sous le titre: «Les suspects portaient des Louboutin». Coppola tombe sur l’article, rencontre la journaliste Jo Sales et décide d’écrire l’histoire de cette bande de jeunes adolescents de la bonne bourgeoisie californienne, qui ont dévalisé pendant un an les villas des stars pour y chaparder chaussures Jimmy Choo, sacs Kelly, tailleurs Chanel...
Les victimes ne sont pas spécialement de grands acteurs, mais des «people». En volant leurs vêtements, en pénétrant dans l’intimité de leurs salles de bains ou de leurs dressings, ces jeunes paumés ont le sentiment de s’approprier leur célébrité. Leur identité. «Let’s go shopping», disent-ils, d’une manière impunie et impudique.
Société des corn flakes, des marshmallows, de Twitter, Facebook, mais aussi du haschisch, la réalisatrice passe au scalpel cette collectivité embourbée dans un malaise qui donne – je vous l’avoue – envie de vomir. Un film certainement à voir pour le talent de Sofia Coppola à créer des atmosphères.

Planète Abraj, Cinemacity, Empire Métropolis Sofil/Dunes/Première, Espace, Cinemall, Vox B.C.Center
The Bling Ring,de Sofia Coppola Avec Emma WatsonSofia Coppola est-elle la fille adoptive de Baudelaire? Depuis Virgin Suicides en 1999 jusqu’à Somewhere en 2011, en passant par Lost in Tanslation (2003) et Marie Antoinette (2006), Sofia Coppola sonde une jeunesse déboussolée et passe au scalpel le spleen si cher à Baudelaire. Plaçant tantôt ses personnages dans la banlieue...

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