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À La Une - conflit

Syrie : Washington et Moscou ne renoncent pas à Genève 2

Ban Ki-moon demande un accès humanitaire immédiat à Homs.

Des rebelles syriens au secours de leur camarade blessé, le 1er juillet 2013, près de la frontière turque. AFP PHOTO/DANIEL LEAL-OLIVAS

Le secrétaire d’État américain John Kerry a assuré mardi que les États-Unis et la Russie ne renonçaient pas à la conférence internationale sur la Syrie même si elle devrait souffrir de nouveaux délais et se tenir après le mois d'août.

 

Les États-Unis et la Russie "estiment que la conférence devrait se tenir le plus tôt possible", a-t-il déclaré à l'issue d'une entrevue avec son homologue russe Sergueï Lavrov, en marge d'une réunion de pays d'Asie-Pacifique au Brunei.

Washington et Moscou ont pris en mai l'initiative de tenter d'organiser une conférence de paix pour ouvrir des négociations entre les belligérants syriens, mais celle-ci semble encore très improbable au vu de l'ampleur des divergences et de la guerre qui ne connaît aucun répit.

 

Cette conférence, dite Genève 2, devait initialement être convoquée en juin.

Elle n'aura pas lieu non plus en juillet en raison des consultations entre les États-Unis et la Russie destinées à régler leurs différends sur le sujet et "août est très difficile pour les Européens et d'autres", a affirmé M. Kerry, faisant implicitement allusion aux congés estivaux.

 

La conférence de Genève est voulue par Washington et Moscou pour tenter d'ouvrir des négociations entre régime et opposition en Syrie après plus de deux ans de conflit. Mais son organisation se heurte, entre autres, à des différends entre les deux pays, Moscou souhaitant notamment associer l'Iran aux pourparlers.


La Russie et l'Iran sont les principaux soutiens au régime du président syrien Bachar el-Assad et certains pays voisins craignent une contagion du conflit opposant des rebelles principalement sunnites à un régime dirigé par les alaouites (branche du chiisme).

 

(Pour mémoire : Les Saoudiens redoutent l’influence croissante des chiites)

 

John Kerry a réaffirmé l'accord entre Washington et Moscou sur une transition politique avec la formation d'un gouvernement composé à la fois de membres du régime et de l'opposition.

"Nous sommes fermement, plus que fermement résolus à poursuivre le processus de Genève", a-t-il assuré.

 

Il s'agit du premier contact à ce niveau entre les Etats-Unis et la Russie depuis la décision du président Barack Obama en juin d'augmenter l'aide aux rebelles pour combattre le régime d'Assad soupçonné d'utiliser des armes chimiques.

M. Obama résiste toutefois aux pressions de parlementaires américains favorables à un engagement militaire plus fort des États-Unis en Syrie dans un conflit à forte connotation confessionnelle.

"Une victoire militaire ne suffirait pas à maintenir à terme l'unité de la Syrie", a souligné M. Kerry. "Nous avons une obligation d’œuvrer à une résolution pacifique, parce une solution pacifique est le meilleur moyen de sauver l'Etat en Syrie et de minimiser les dégâts" sur ses institutions, a-t-il affirmé.

 

(Éclairage : « Si vous êtes un criminel, comment pourriez-vous revenir ? »)


 

L'appel de Ban

Sur le terrain, les rebelles syriens affrontent depuis lundi à Homs (centre) une nouvelle offensive de l'armée et des combattants du mouvement chiite libanais Hezbollah, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Surnommée début 2012 "capitale de la révolution" par les militants anti-régime, Homs relie le nord et le sud du pays, et contrôle ainsi les principales routes d'approvisionnement.

 

Mardi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé les belligérants à laisser 2.500 civils bloqués à Homs quitter la ville et recevoir des secours, a indiqué son porte-parole Martin Nesirky.
Toujours selon son porte-parole, M. Ban "rappelle à tous les combattants leurs obligations" au regard des lois humanitaires et "souligne que les responsables d'atrocités seront poursuivis".
M. Ban demande aussi une nouvelle fois de cesser de fournir des armes aux deux camps et réaffirme que la seule issue possible du conflit est une "solution politique".
Il exprime par ailleurs son "inquiétude" devant les "menaces de prise d'assaut de deux villages chiites dans la province d'Alep", dans le nord du pays.


Les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avaient appelé lundi le Conseil de sécurité de l'ONU à se réunir d'urgence pour empêcher "un massacre" à Homs.

 

(Pour mémoire : Des membres du Hezbollah convertis au christianisme pour éviter l'expulsion du Golfe ?)

 

 

Par ailleurs, au moins 14 personnes ont été tuées mardi dans un bombardement de l'armée contre un village rebelle près de Damas alors que la violence fait rage dans la capitale.

"Le nombre des tués par un bombardement par le régime sur Kafar Batna a atteint 14, dont trois femmes et trois enfants", a affirmé l'OSDH. La localité de Kafar Batna est située à l'est de Damas, une région tenue par les rebelles.

Ce bombardement survient au lendemain de l'explosion d'une voiture piégée à Kafar Soussé, dans le sud-ouest de Damas, a indiqué l'OSDH.

 

Par ailleurs, la télévision syrienne a affirmé que l'armée syrienne avait "rétabli la sécurité et la stabilité dans la plus grande partie de Jobar", un quartier dans l'est de la capitale pris par les rebelles il y a quelques mois.

La troupe a bombardé aussi Qaboun, dans le nord-est, et Barzé, dans le nord, selon l'Observatoire, qui s'appuie sur un large réseau de sources médicales et de militants.


Depuis le début en mars 2011 du conflit en Syrie, qui a débuté par un soulèvement populaire pacifique et s'est militarisé face à la répression menée par le régime, plus de 100.000 personnes ont péri selon l'OSDH.

La violence a fait 82 morts lundi dans tout le pays, selon l'OSDH, dont 22 civils, 33 rebelles et 27 soldats.

 

 

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commentaires (2)

Telle une longue litanie, les mercenaires sont en voie d'expulsion du territoire syrien , du seul fait que le hezb a décidé d'y aller !

Jaber Kamel

21 h 00, le 02 juillet 2013

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Commentaires (2)

  • Telle une longue litanie, les mercenaires sont en voie d'expulsion du territoire syrien , du seul fait que le hezb a décidé d'y aller !

    Jaber Kamel

    21 h 00, le 02 juillet 2013

  • LES ÉTATS-UNIS ET LA RUSSIE ESTIMENT QUE LA CONFÉRENCE DEVRAIT SE TENIR LE PLUS TÔT POSSIBLE "MAIS APRÈS LE MOIS D'AOUT"....!!! PAS PRESSÉS ! PEUT ÊTRE LES USINES D'ARMEMENT DANS CES DEUX PAYS N'ARRIVENT PAS À FOURNIR ASSEZ AVANT CETTE DATE ? L'ARABIE SAOUDITE, LE QATAR ET L'IRAN SONT BOURRÉS D'ARGENT, IL FAUT PRENDRE CET ARGENT MAIS COMMENT ? EN LES VENDANT DES ARMES. C'EST BIEN ILS LE MÉRITENT. MAIS LE MALHEUR C'EST QU'IL Y A TROP D'INNOCENTS QUI PAYENT LE PRIX PAR LE SANG ET LEUR VIE.

    Gebran Eid

    20 h 57, le 02 juillet 2013

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