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À La Une - protestation

Brésil : le mouvement contestataire ne s'essouffle pas

"Le 01/07/2013 le Brésil va s'arrêter", selon des messages diffusés sur Facebook et Twitter.

Les mouvements de protestation contre la corruption se poursuivent dimanche au Brésil, malgré la main tendue de la présidente. AFP PHOTO / Yuri CORTEZ

Le mouvement contestataire pour de meilleurs services publics et contre la corruption ne s'essouffle pas au Brésil où il est soutenu par les trois quarts de la population et lance l'idée d'une grève générale le 1er juillet.


"Le 01/07/2013 le Brésil va s'arrêter", selon des messages diffusés sur Facebook et Twitter, canaux par excellence des appels à manifester. Le mouvement "Passe Livre" ("Libre passage") de Sao Paulo, qui réclame la gratuité des transports publics et a déclenché les grandes manifestations, a annoncé sur sa page web de "grandes actions" la semaine prochaine dans la banlieue de la mégalopole.


Après les manifestations historiques de jeudi qui ont fait descendre 1,2 million de personnes dans les rues, dont 300.000 à Rio, le mouvement s'est propagé dans de plus petites villes du pays où il a rassemblé forcément moins de manifestants. Alors que les sujets de mécontentement des manifestants sont très divers, la tendance est de protester sur un seul thème à la fois au cours des prochains jours, annoncent les réseaux sociaux dans l'attente de la grève générale.


Dimanche, une nouvelle manifestation a été convoquée à Rio de Janeiro pour 16h00 heure locale (19h00 GMT) sur la plage touristique de Copacabana sous le mot d'ordre "Dia do Basta" ("journée du Basta") contre un projet de réforme constitutionnelle prévoyant de retirer le pouvoir d'enquêter aux parquets, souvent perçus dans le pays comme des acteurs efficaces contre la corruption.


Par crainte d'éventuels actes de vandalisme qui ont marqué nombre des manifestations des quinze derniers jours, le centre commercial le plus proche, RioSul, l'un des plus populaires de la ville, a décidé de fermer ses portes.
Dans le quartier ultra-chic de Leblon, une quarantaine de manifestants campent depuis vendredi devant le domicile du gouverneur Sergio Cabral, imitant les "Indignés" espagnols pour critiquer la corruption. Ils ne partiront que "lorsque le gouverneur apparaîtra".

 

(Lire aussi: Manifestations au Brésil : les gloires de la Seleçao entrent dans le jeu)

 


Dimanche également, une manifestation est prévue à Sao Bernardo do Campo (Etat de Sao Paulo) où vit l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) et qui est son ancien fief électoral. Une manifestation est aussi prévue à Fortaleza (nord-est) en marge du match de football Nigeria-Espagne de la Coupe des Confédérations, considérée comme un test pour le Mondial 2014 brésilien.


Les manifestants sont souvent très critiques envers les sommes colossales dépensées pour l'organisation de la Coupe Fifa des Confédérations - qui se dispute jusqu'au 30 juin - et du Mondial en 2014.
Samedi, des dizaines de milliers de Brésiliens ont de nouveau manifesté dans huit capitales régionales et 100 villes de l'intérieur du pays, malgré la main tendue par la présidente Dilma Rousseff, qui a promis la veille de s'atteler à l'amélioration des services publics, en particulier des transports, et de continuer à combattre la corruption. Depuis le début de son mandat en 2011, elle a renvoyé sept ministres pour corruption.


La plus importante manifestation a eu lieu à Belo Horizonte (capitale du Minas Gerais, sud-est) où 70.000 personnes ont manifesté en marge du match Japon-Mexique (1-2) de la Coupe des Confédérations.
Quinze personnes ont été blessées, dont cinq policiers quand des manifestants ont tenté de forcer le périmètre de sécurité du stade. Selon la police, 22 ont été arrêtées pour vandalisme.

Quelque 75% des Brésiliens soutiennent le mouvement historique de protestations, selon le premier sondage, publié samedi, sur la crise qui secoue le géant d'Amérique latine.
Le prix et la piètre qualité des transports en commun arrivent en tête des motifs de mécontentement (77%), devant le comportement de la classe politique (47%) et la corruption (33%).
Mais le cœur des Brésiliens balance, entre ces critiques et leur amour viscéral pour le football. Ils approuvent à 67% (contre 29%) le principe de l'organisation au Brésil du Mondial, que la Seleçao a remporté cinq fois.


L'onde de choc des protestations brésiliennes a atteint Hollywood: l'acteur américain Brad Pitt a renoncé à assurer lundi à Rio la promotion de son film "World War Z" en raison des événements en cours.

 

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