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À La Une - Syrie

Les troupes du régime bombardent un quartier de Damas

Les rebelles affirment avoir reçu récemment des "armes modernes".

Le quartier de Karm al-Jabal, à Alep, le 20 juin 2013. REUTERS/George Ourfalian

Les forces du régime syrien bombardaient vendredi le quartier de Qaboun, dans l'est de la capitale, dans une tentative d'en déloger les rebelles, a rapporté une ONG syrienne.

Depuis mercredi, les forces gouvernementales tentent d'écraser les poches rebelles à Damas, notamment dans le nord-est de la capitale et ses environs.

 

"L'armée du régime a renouvelé son bombardement ce matin du quartier de Qaboun, et des combats intenses entre soldats et rebelles ont lieu en périphérie de ce secteur", indique l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Les forces du régime frappent la zone avec des obus de mortier, des chars et de l'artillerie lourde", poursuit cette ONG basée en Grande-Bretagne qui se base sur un large réseau de militants et de médecins dans le pays. Les affrontements ont fait au moins un mort, un rebelle, et des informations font également état de victimes dans les rangs de l'armée, selon l'Observatoire.

 

Une explosion a par ailleurs secoué Qaboun vers minuit, a indiqué l'OSDH, mais il n'y avait pas dans l'immédiat de précision sur son origine, ni sur d'éventuels victimes ou dégâts.

 

 

Alep

Dans la grande ville du nord, Alep, les forces du régime ont bombardé plusieurs quartiers dont celui de Cheikh Maksoud (nord) et des combats ont tué au moins deux rebelles dans celui de Souleimane al-Halabi, selon l'OSDH.

L'ONG avait indiqué jeudi que le Hezbollah libanais participait, aux côtés de l'armée syrienne, aux combats dans les banlieues sud et est de Damas. Le Hezbollah avait déjà joué un rôle déterminant dans la récente reconquête par l'armée de la ville stratégique de Qousseir, près de la frontière libanaise, jusque là tenue par les rebelles.

 

Des rebelles islamistes et des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) se sont, par ailleurs, affrontés dans la nuit de mercredi à jeudi dans le nord de la Syrie, les premiers accusant les seconds de soutenir Bachar el-Assad, a appris Reuters de sources dans les deux camps.

Les combats ont éclaté en bordure d'Afrin, un district kurde de collines accidentées recouvertes d'oliveraies dans la région d'Alep, et ont fait quatre morts. Avec les accrochages et les assassinats des jours précédents, le bilan est désormais de 30 morts tandis que des dizaines de personnes ont été enlevées des deux côtés.

 

Les Kurdes, qui représentent environ 10% de la population syrienne, sont en grande partie restés à l'écart du conflit en cours dans ce pays même s'ils ont participé au début aux vastes manifestations pacifiques contre le régime. Bachar el-Assad a retiré ses forces des villes de l'est de la Syrie ainsi que de nombreux secteurs d'Afrin, dans le nord-ouest, offrant ainsi une autonomie de fait aux Kurdes que nombre d'entre eux redoutent de perdre en cas de chute du régime.

 

Les tensions entre Kurdes et rebelles islamistes ont été ravivées par les renforts récemment envoyés par le régime à Zahra et Nubbul, deux villages chiites situés entre Afrin et Alep. Des combattants du Hezbollah y ont notamment été envoyés.

 

(Lire aussi : À Raqqa, les islamistes imposent leur loi... avec retenue)

 

 

Armes "modernes"

Un porte-parole de l'Armée syrienne libre (ASL) a par ailleurs déclaré que les rebelles en Syrie ont reçu récemment, de la part de pays soutenant l'opposition, des quantités d'armes "modernes". "Nous avons reçu des quantités d'armes modernes, dont certaines que nous avons réclamées et que nous pensons susceptibles de changer le cours de la bataille sur le terrain", a indiqué Louaï Moqdad, coordinateur politique et médiatique de l'ASL. "Nous avons commencé à les distribuer sur les fronts, elles seront entre les mains d'officiers professionnels et de combattants de l'ASL", la principale force d'opposition armée, a-t-il ajouté.

Il n'a pas précisé le type d'armes fournies, mais a rappelé que la rébellion a réclamé un "arsenal de dissuasion". Jeudi, il avait évoqué notamment des missiles sol-air à courte portée MANPAD, des missiles antichars, des mortiers, des munitions.

 

"Ces armes seront utilisées dans un seul objectif, celui combattre le régime de Bachar al-Assad", a précisé le porte-parole. "Elles seront rassemblées après la chute du régime, nous avons pris cet engagement auprès des pays frères et amis" qui ont fourni ces armes, a poursuivi M. Moqdad.

 

 

Amis de la Syrie

Cette annonce intervient alors que les ministres de onze pays du Groupe des amis de la Syrie se réunissent samedi à Doha pour coordonner l'aide, y compris militaire, à apporter à la rébellion.

Aux demandes d'armes des rebelles, les réponses apportés par les "Amis de la Syrie" sont restées vagues.

"Nous allons explorer ces demandes et voir comment faire plus, quantitativement et qualitativement", indique sous anonymat un diplomate européen, présent à Ankara. Il évoque une "longue liste" de demandes de matériels - "pas seulement des armements anti-aériens" - allant du lit Picot "à des choses plus sophistiquées", demandes auxquelles les Onze devraient répondre de manière "concertée, collective et complémentaire".

 

En début de semaine, le président américain Barack Obama s'était montré dubitatif quant à un renversement de la situation sur le terrain en Syrie grâce à des armes anti-hélicoptères ou anti-chars et avait refusé de donner des précisions sur le soutien accru à l'opposition annoncé par Washington.

Laurent Fabius a pour sa part exclu jeudi que la France livre des armes "qui pourraient se retourner contre elle".

Comme lors des précédentes réunions du Groupe des amis de la Syrie, la Russie, fidèle soutien du régime syrien, ne sera pas représentée à Doha.

 

Selon l'ONU, plus de 93.000 personnes ont été tuées dans le conflit qui a également provoqué l'exode de 1,6 million de réfugiés et de 4,25 millions de déplacés.

ancé "un appel à davantage de solidarité de l'Union européenne et en particulier du gouvernement français".

 

 

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