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Liban - Sécurité

L’insuffisance des moyens de l’État, chiffres à l’appui

« Le parquet va bouger à Saïda », annoncent Charbel et Cortbaoui à l’issue d’une réunion extraordinaire du Conseil national de sécurité.
Une réunion extraordinaire du Conseil national de sécurité s’est tenue hier sous la présidence du ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, en présence de ses membres permanents et, à titre exceptionnel, du ministre de la Justice, Chakib Cortbaoui, et du président du Conseil supérieur de la magistrature, Jean Fahd.
Un constat immédiat, la large insuffisance des moyens dont dispose l’État pour assurer la sécurité intérieure et celle des frontières.
En début de réunion, le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a justifié la présence de MM. Cortbaoui et Fahd en soulignant la complémentarité des deux démarches, judiciaire et sécuritaire. « On ne peut dissocier le judiciaire et le sécuritaire, a-t-il dit. Une saine justice est fondamentale pour la sécurité, et une sécurité bien tenue permet au magistrat de se prononcer librement. »
L’ordre du jour de la réunion a été établi comme suit par le ministre de l’Intérieur : la réaffectation des agents des forces de l’ordre affectées à des tâches de protection des personnalités politiques et judiciaires ; l’état de la sécurité dans le pays, et en particulier à Saïda ; l’état des lieux dans les prisons libanaises et l’accélération du jugement des islamistes détenus sans jugement dans la prison de Roumié ; la situation des réfugiés syriens au Liban et le contrôle des frontières qui, s’il avait existé, aurait empêché l’infiltration de ceux qui ont commis le quadruple assassinat de quatre hommes dans le jurd de Ras Baalbeck.

Déploiement maximal
« Ce dernier point, a insisté M. Charbel, sera examiné dans les détails, dans l’idée d’offrir un appoint à l’armée, déployée au maximum de ses capacités. »
Selon le ministre de l’Intérieur, « pour pouvoir assumer ses responsabilités, l’État a besoin de 50 000 nouveaux agents des Forces de sécurité intérieure et de 150 000 militaires ».
Au demeurant, a-t-il ajouté en substance, les agents désaffectés ont besoin d’un entraînement régulier et continu, avant de prendre en charge leurs nouvelles missions ; en outre, l’élément humain est insuffisant et l’équipement adéquat est nécessaire, pour leur permettre de remplir leur mission dans des conditions de sécurité maximales pour leur intégrité physique, comme l’existence de casques ou de gilets pare-balles.
Onze militaires et agents de sécurité sont tombés dans l’accomplissement de leur devoir, à Tripoli, a rappelé M. Charbel.

Appel aux médias
À ce sujet, le ministre de l’Intérieur a invité les médias à assumer leurs responsabilités et à rester conscients de leur capacité à inciter à la violence. L’armée a d’ailleurs publié un communiqué allant dans ce même sens.
En réponse aux journalistes, M. Charbel a précisé qu’à Saïda, les ultimatums lancés par cheikh Ahmad el-Assir, qu’il n’a pas nommé, « ont été relevés par le parquet ». « La justice ne se taira pas », a-t-il dit sévèrement.
L’uléma islamiste avait menacé de passer à l’action armée si, d’ici à lundi, deux appartements occupés par des miliciens du Hezbollah situés aux abords de la mosquée, dont il a la charge, ne sont pas évacués par leurs occupants.

Défense du président
Par ailleurs, M. Charbel a vigoureusement défendu le président de la République qui, devant la passivité du ministre des Affaires étrangères, a adressé directement et personnellement un mémorandum sur les violations syriennes de la souveraineté du Liban au secrétaire général de l’ONU.
« Personne ne menace le chef de l’État, a lancé sévèrement M. Charbel, pas plus qu’on ne menace le Premier ministre ou le président de la Chambre. Personne ne touche à son mandat », a-t-il ajouté, en réponse aux voix de l’opposition qui en demandent la réduction.
Pour sa part, le ministre de la Justice a confirmé que le parquet va bouger à Saïda, d’autant que les personnes visées directement par les menaces ont porté plainte. Il a invité les médias à respecter une sorte de « pacte d’honneur » et d’aider les institutions à accomplir leurs missions. « Le Liban est plus précieux que les scoops », a-t-il lancé. Il a enfin promis que la justice fera preuve de rigueur contre la criminalité ordinaire : trafic de drogue, prises d’otages et rançonnements, etc.
Une réunion extraordinaire du Conseil national de sécurité s’est tenue hier sous la présidence du ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, en présence de ses membres permanents et, à titre exceptionnel, du ministre de la Justice, Chakib Cortbaoui, et du président du Conseil supérieur de la magistrature, Jean Fahd.Un constat immédiat, la large insuffisance des moyens dont dispose...

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