« Vous n’êtes pas du peuple et vous n’êtes pas pour le peuple. À la maison ! » Photo Sami Ayad
Des dizaines de manifestants se sont rassemblés hier au centre-ville de Beyrouth pour dénoncer la prorogation du mandat du Parlement.
« Les députés dehors ! », « Les étudiants libanais vous enseignent la démocratie », « Le mandat du Parlement a expiré », « La prorogation est illégitime », « Démissionnez ! », ont scandé hier, noyés dans des dizaines de drapeaux libanais, activistes, militants et universitaires qui ont répondu à l’appel lancé par le Mouvement civil pour la sanction politique, à la veille de la fin du mandat de la législature 2009. On notait même la présence de l’ancien ministre Ziyad Baroud et celle de l’ancien député Pierre Daccache...
Les manifestants ont tenté de faire irruption place de l’Étoile, mais les forces de l’ordre qui se sont déployés en masse dans le secteur les ont empêchés de s’approcher. « Nous allons poursuivre notre mouvement jusqu’au bout. Nous allons manifester pendant toute la prorogation », a lancé Imad Bazzi, un des activistes sur place, interrogé par la chaîne de télévision LBCI. « Nous allons manifester dans plusieurs quartiers et nous n’allons pas baisser les bras », a-t-il martelé. « Pourquoi est-ce que l’armée nous empêche de nous approcher du Parlement ? Le Parlement nous appartient », a affirmé un autre manifestant sur la même chaîne. « Nous ne sommes pas affiliés à des partis politiques, il s’agit d’un nouveau courant qui voit le jour, nous ne sommes pas du 14 Mars ou du 8 Mars », a assuré Salam Zaatari, un autre activiste.
Photo via Facebook
Selon la page Facebook du Mouvement civil pour la sanction politique, l’armée a utilisé la violence pour éloigner les manifestants des barrages. Certains médias ont fait état d’échauffourées entre les forces de l’ordre et les manifestants. Et selon le site électronique nowlebanon.com, elles ont frappé plusieurs manifestants qui essayaient, à plusieurs reprises, de retirer ces barrages, mais sans succès. De leur côté, les protestataires auraient lancé des bouteilles en plastique sur les forces de l’ordre ainsi que les bâtons de leurs drapeaux...
Le président de la République Michel Sleiman a assuré sur son compte twitter qu’il appuie les demandes du mouvement civil « à condition que les manifestations soient pacifistes et démocratiques ». Autre tweet présidentiel : « Il incombe aux forces de l’ordre d’agir sagement et calmement avec les protestataires... »
En soirée, les manifestants ont commencé à planter des tentes du côté de la place Riad el-Solh, déterminés à poursuivre aujourd’hui leur sit-in. Selon la chaîne de télévision al-Jadeed, c’est par dizaines qu’ils se sont rués vers la place Riad el-Soh. Avec un slogan-fil rouge : « Vous avez échoué et vous avez autoprorogé votre mandat. » Selon certaines sources, l’armée leur aurait au départ interdit de planter leurs tentes dans le périmètre. Mais ils ont réussi leur pari.
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commentaires (3)
Rien de tel que le suffrage universel.
Jaber Kamel
20 h 08, le 21 juin 2013