Bientôt un organisme autonome pour la gestion du littoral ?

À l’occasion de la Journée internationale des océans, une rencontre a été organisée récemment autour du thème de la gestion durable du littoral libanais, regroupant les principaux acteurs concernés issus des secteurs public et privé. Cette initiative des ONG «Lebanon Eco Movement» (rassemblement d’associations), DPNA (Development for People and Nature Association) et la grande bleue, a pour but de contribuer à la réalisation d’une initiative lancée par le ministère desTravaux publics et des Transports, qui consiste à créer un organisme pour la gestion du littoral, en collaboration avec le secteur privé. Pour les organisateurs, célébrer la Journée des océans vise tout d’abord à lancer un message positif à l’opinion publique, en mettant en avant les initiatives concrètes, existantes et à venir. Cet événement a également pour objectif d’ouvrir le débat et de sensibiliser les participants à l’urgence de la situation et l’obligation de prendre des mesures rapides.
Parmi les participants, on retrouve des représentants des ministères concernés, le syndicat des établissements touristiques, le syndicat des pêcheurs, certaines municipalités ainsi que les chercheurs et les ONG impliqués dans les questions
environnementales.
La rencontre c’est articulée principalement autour de quelques intervenants, parmi lesquels Abdel Hafiz Kaïssi, directeur général du ministère des Travaux publics et des Transports, Jean Beyrouthi, président du syndicat des établissements touristiques, Manal Mallat, chercheur à l’Université de Balamand, ainsi que Naji Sfeir, président de l’Université libano-canadienne.
Les données scientifiques disponibles ont largement été mises en avant, afin de mettre en évidence l’ampleur des dégâts écologiques que subit le littoral ainsi que l’urgence d’agir. Ainsi, M. Mallat a souligné l’importance du littoral pour les Libanais : une zone où se concentre le cœur de l’activité économique du pays et qui connaît la plus forte densité de population du territoire. Il a également fait référence aux menaces grandissantes à l’encontre de la faune et de la flore marines, dues à la pollution, au déversement des égouts dans la mer, aux remblais ainsi qu’au pillage du sable. Il a accusé les autorités de réagir trop tard et de ne pas mettre en place les mesures préventives nécessaires.
Les représentants des ministères concernés ont, quant à eux, assuré mettre en œuvre des mesures préventives autant que le permettent les moyens limités dont ils disposent. Ils ont réaffirmé la nécessité de collaborer avec le secteur privé et la société civile pour faire réussir ce projet de gestion durable du littoral. Enfin, les établissements privés ont mis en avant leurs intérêts économiques, soulignant les difficultés auxquelles fait face le secteur touristique libanais en raison de la situation économique et sécuritaire difficile du pays, mentionnant au passage la contribution de certains établissements privés à la préservation de la propreté des plages.
La rencontre a également été l’occasion de passer en revue les projets accomplis par les ONG, centres de recherches et organismes publics, et les avancées notables dans ce domaine, notamment à travers la projection de documentaires.
Enfin, l’événement s’est clôturé par une remise de prix à différentes personnalités et municipalités ayant participé à l’opération de nettoyage des côtes le 12 mai 2013, à l’initiative de l’ONG Grande Bleue. Les intervenants ainsi qu’un représentant du commandant en chef de l’armée se sont également vu remettre des prix, afin de saluer les efforts de cette institution auprès des ONG en matière de protection de l’environnement.