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À La Une - Mandela

Chaque homme dans sa nuit...

Rares sont les femmes ou les hommes autour desquels se tricote au fil des ans un quasi-consensus. Pourtant, le mot n’a rien d’engageant, de rassurant, de sexy : la quintessence du consensus n’est autre que la mollesse. Il n’empêche : Nelson Mandela est un alien. Une statue du Commandeur qui, aujourd’hui, attend la mort (plus ou moins) sereinement et sur la respiration duquel se synchronise littéralement un nombre astronomique de Terriens. Rien d’étrange à cela, et pour un tas de raisons. Différentes.


Chaque homme dans sa nuit, en règle générale, cherche plus ou moins ardemment, plus ou moins longtemps, à faire triompher sa moitié lumineuse sur sa part de noir. À (ir)radier. Fervent adepte de la lutte armée et du terrorisme dans sa définition désormais la plus classique, Nelson Mandela s’est anamorphosé en sage absolu, en sage ultime, en sorcier, un peu Dumbledore, un peu Severus Snape, figures honnies/adorées de Harry Potter: il a réconcilié une nation, l’a révélée arc-en-ciel (si seulement, au Liban, le Hezbollah pouvait s’en inspirer ne fût-ce qu’un minimum...); une nation qui se noyait littéralement dans un cannibalisme effréné. Il a été plus loin, plus haut, plus fort que Martin Luther King. Une fois tous ses démons tranquillisés, une fois ses rêves concrétisés, il est devenu Madiba, celui qui a fait se confondre clan(s) et nation. Celui qui a littéralement créé une nation en préservant avec plus ou moins de réussite l’intégrité culturelle de chaque clan.


Un modèle? Le mot est éculé. Mais pour les hommes politiques comme pour les citoyens lambda du monde, les plus pourris, les plus pervertis comme les plus idéalistes ou naïfs, Mandela sonne en ce IIIe millénaire comme un nom commun. Un(e) Mandela. Qu’est-ce que c’est un(e) Mandela ? Rien d’autre qu’un mortel, éminemment mortel, qui finit par comprendre que sur un espace où seront obligés de se côtoyer ou de superposer onze milliards d’êtres humains d’ici à 2100 (ce n’est finalement que dans 87 ans...), le seul remède, le seule miracle, la seule et unique solution reste le métissage. L’acceptation de l’autre.
Cela reste éminemment sud-africain, tout cela. Cela sonne pourtant furieusement libanais.
Quand il partira, les femmes et les hommes de cette planète, qu’ils soient libres dans leur tête ou prisonniers de cent et un carcans, se sentiront bizarrement concernés.

Rares sont les femmes ou les hommes autour desquels se tricote au fil des ans un quasi-consensus. Pourtant, le mot n’a rien d’engageant, de rassurant, de sexy : la quintessence du consensus n’est autre que la mollesse. Il n’empêche : Nelson Mandela est un alien. Une statue du Commandeur qui, aujourd’hui, attend la mort (plus ou moins) sereinement et sur la respiration duquel se...

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