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À La Une - Elections

Iran : Rohani salué par la presse et le monde

Le président élu fera face à de nombreux défis.

Les réformateurs iraniens criaient victoire dimanche après l'élection à la présidence de leur candidat, Hassan Rohani. Behrouz Mehri/AFP

Les réformateurs iraniens criaient victoire dimanche après l'élection à la présidence de leur candidat, Hassan Rohani, qui marque la fin de huit années de pouvoir conservateur au niveau de l'exécutif, mais la tâche est immense pour le nouveau président.

 

Les messages de félicitations ont continué d'affluer. La Russie, allié de l'Iran notamment sur le conflit syrien, a appelé Téhéran à resserrer ses liens avec Moscou. Plusieurs monarchies arabes du Golfe ont dit espérer une amélioration de leurs relations, actuellement tendues, avec la République islamique. Le Hezbollah chiite, principal allié régional du régime syrien avec Téhéran, a estimé que le successeur de Mahmoud Ahmadinejad était "porteur d'espoir".

 

L'Australie, pour sa part, a appelé M. Rohani à reprendre les négociations avec les grandes puissances sur le nucléaire "d'une manière sérieuse" alors que pour Israël, ennemi juré de Téhéran, les grandes puissances doivent maintenir la pression sur l'Iran concernant son programme nucléaire controversé.

 

Loin de ces préoccupations, la presse réformatrice iranienne était aux anges. "Le soleil de la modération s'est levé", annonçait le quotidien réformateur Arman alors que Etemad évoquait "le salut de l'Iran au cheikh de l'espoir". Les journaux conservateurs préféraient saluer la confiance dans la République islamique exprimée par les électeurs, qui ont voté en masse.

 

(Portrait : Hassan Rohani, un religieux modéré à la tête de l'Iran)

 

Les médias commençaient déjà à spéculer sur la composition de son gouvernement, alors que le nouveau président prendra ses fonctions le 3 août. M. Rohani a rencontré samedi soir le président du Parlement Ali Larijani pour discuter de la composition de son cabinet, qui doit être approuvé par les députés, a indiqué le site du Parlement.

 

Les Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime, se sont dits dans un communiqué "prêts à coopérer totalement avec le prochain gouvernement dans le cadre des (ses) missions prévues par la loi". Sous les ordres directs du guide suprême Ali Khamenei, les Gardiens ont acquis ces dernières années un pouvoir économique avec lequel M. Rohani devra composer.

 

M. Rohani, un religieux modéré âgé de 64 ans, a créé la surprise samedi en remportant dès le premier tour la présidentielle avec 50,68% des voix. Cette victoire marque le retour des modérés et réformateurs au gouvernement après une longue traversée du désert, débutée à la suite des manifestations contre la réélection de M. Ahmadinejad en juin 2009, sévèrement réprimées par le pouvoir.

 

Une nouvelle ère pour l'Iran

Ancien négociateur en chef du dossier nucléaire entre 2003 et 2005, il a bénéficié de l'union des camps modéré et réformateur et d'une importante mobilisation des électeurs, le taux de participation ayant atteint 72,7%.

"L'Iran a organisé la plus démocratique des élections dans le monde", s'est félicité l'ex-président modéré Akbar Hachémi Rafsandjani. Il répondait aux critiques du rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'Homme en Iran, Ahmed Shaheed, selon lesquels ces élections n'étaient pas "libres et équitables".

 

Samedi soir, la jeunesse de Téhéran qui fêtait l'accession au pouvoir de M. Rohani avait espéré "une nouvelle ère pour l'Iran" qui pourrait ainsi "retrouver son prestige" après plusieurs années d'isolement international et une crise économique profonde provoquée par les sanctions internationales.

Les sanctions ont été imposées pour contraindre l'Iran, accusé malgré ses démentis de vouloir se doter de l'arme atomique, à cesser ses activités sensibles. Elles se sont traduites par une hausse du chômage, une inflation supérieure à 30% et une dépréciation du rial de près de 70%.

 

Premier signe d'espoir, le rial s'est apprécié de près de 10% face au dollar pendant quelques heures samedi, alors que la victoire de M. Rohani se faisait plus précise.

Le président élu a prôné une politique plus souple face aux grandes puissances afin d'alléger les sanctions, tout en demandant que les pays occidentaux "reconnaissent les droits de la République islamique" dans les discussions sur le nucléaire.

 

Les Etats-Unis se dont dits "prêts à collaborer directement" avec Téhéran mais cette question, comme tous les dossiers stratégiques, est sous l'autorité directe de l'ayatollah Khamenei.

"Si l'Iran fait un pas dans la bonne direction, il sera important de voir la réaction des Occidentaux pour déterminer jusqu'où le changement peut aller", a dit à l'AFP Trita Parsi, président du Conseil national irano-américain basé à Washington.

 

Repère

Iran : la présidentielle en huit questions

 

Les réformateurs iraniens criaient victoire dimanche après l'élection à la présidence de leur candidat, Hassan Rohani, qui marque la fin de huit années de pouvoir conservateur au niveau de l'exécutif, mais la tâche est immense pour le nouveau président.
 
Les messages de félicitations ont continué d'affluer. La Russie, allié de l'Iran notamment sur le conflit syrien, a appelé...

commentaires (5)

Quelle Presse et quel Monde ? !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

12 h 17, le 17 juin 2013

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Commentaires (5)

  • Quelle Presse et quel Monde ? !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 17, le 17 juin 2013

  • ESPÉRONS QUE LA DÉCEPTION NE VIENNE DÉSILLUSIONNER LES ILLUSIONNÉS !

    SAKR LOUBNAN

    10 h 59, le 17 juin 2013

  • La presse occidentale c'est déjà largement trompée avec l'hiver arabe ..transformée en printemps pour touristes tropicaux.....alors ,maintenant vérifier ce qu'est un réformateur enturbanné iranien ...ca ne va pas être triste...

    M.V.

    20 h 55, le 16 juin 2013

  • Rohani salué par la presse et le monde comme étant modéré. A suivre . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    17 h 20, le 16 juin 2013

  • Une victoire d'un peuple libre de son destin a la suite d'une election libre pour le bien etre des iraniens ! les iraniens de Los Angeles reclament haut et fort leur droit au nucleaire, je ne sais pas ce que pretendent comprendre les yanky sionises, mais un peuple fier qui se reveille et decide de son sort ne pourra jamais accepter de se coucher devant qui que se soit. Les methodes utilisees sur les salafo wahabites bensaoudiques ne marcheront pas en Iran, nvelle puiss regionale. Bravo Rohani et bravo l'Iran de Khamenei.

    Jaber Kamel

    15 h 24, le 16 juin 2013

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