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Culture - Musique

Sortie de l’intégrale de Pierre Boulez : « Une bouteille à la mer »

Le compositeur Pierre Boulez a présenté à Paris l’intégrale de son œuvre parue chez Deutsche Grammophon comme « une bouteille à la mer et non pas comme les tables de la loi », « un témoignage relatif » de son travail toujours en cours, lors d’une rencontre avec des journalistes.
À 88 ans, Pierre Boulez considère en effet son œuvre comme un «work in progress», un «travail en progression, un exemple de ce que j’ai fait, pas davantage».
Refusant d’être momifié de son vivant – «Je ne suis pas une tapisserie historique qu’on déplie aux anniversaires» –, le compositeur préfère le terme de «rétrospective instantanée» à celui d’œuvre complète.
Compositeur exigeant, Pierre Boulez revisite régulièrement des œuvres anciennes et en récuse d’autres. L’intégrale comprend une trentaine d’opus, dont Le Marteau sans maître (1955), d’un grand raffinement instrumental et vocal, et Répons (1981-1984) qui magnifie les possibilités de transformation du son par l’électronique.
Mais Boulez a écarté des œuvres de jeunesse et d’autres qu’il considère non abouties, comme Polyphonie X ou Poésie pour pouvoir, qu’il a qualifiée d’«essai» dont la forme aboutie serait Répons. «J’ai le droit de le faire», revendique-t-il, toujours mordant en dépit de la fatigue, même s’il ferme parfois les yeux.
L’intégrale est «le mélange des œuvres les plus importantes et les mieux jouées», précise-t-il.
Certaines figurant dans l’intégrale restent inachevées, comme le «Livre pour quatuor» (1956-1998) dont manque le 4e mouvement. «C’est un gros travail, est-ce que j’ai le courage de le faire après 60 ans?» s’est-il interrogé.
Il déplore que sa vie de chef d’orchestre l’ait accaparé à certaines périodes au détriment de son travail de compositeur: «Ma vie d’interprète m’a parfois empêché de réaliser ce que je voulais. Je regrette par moment de n’avoir pas eu le temps de composer directement au moment où je le souhaitais», a-t-il dit, rappelant une époque, dans les années 70, où il était à la fois directeur de l’orchestre de la BBC, de l’orchestre philharmonique de New York, et porteur du projet de l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique).
L’intégrale en 13 disques, dont la mise au point a pris plus de deux ans, comprend aussi des enregistrements d’œuvres inédites et un long entretien avec le journaliste Claude Samuel.
Pierre Boulez s’est imposé à la fin des années 50 comme le plus grand compositeur-chef d’orchestre de son temps, déployant une influence considérable dans la vie musicale. La construction en cours de la Philharmonie de Paris à côté de la Cité de la musique lui doit beaucoup.
Bien que très sollicité pour diriger, Pierre Boulez ne donne plus de concerts, ayant dû annuler plusieurs représentations à cause d’une vue défaillante.
La Cité de la musique prépare une grande exposition sur «Les années Boulez» pour le printemps 2015.
À 88 ans, Pierre Boulez considère en effet son œuvre comme un «work in progress», un «travail en progression, un exemple de ce que j’ai fait, pas davantage».Refusant d’être momifié de son vivant – «Je ne suis pas une tapisserie historique qu’on déplie aux anniversaires» –, le compositeur préfère le terme de «rétrospective instantanée» à celui d’œuvre...

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