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À La Une - Russie

Procès d'opposants à Poutine : la détention de 10 personnes prolongée de six mois

Deux autres personnes jugées à Moscou ; l'opposant Garry Kasparov se dit menacé de poursuites et décide de rester à l'étranger.

Un opposant russe lors de son procès à Moscou. AFP / ANDREY SMIRNOV

La justice russe a prolongé de six mois la détention de dix opposants, au premier jour de leur procès pour des heurts pendant une manifestation contre Vladimir Poutine.

Une onzième personne a été l'assignatée à domicile, a indiqué à l'AFP une porte-parole de la juridiction alors que la douzième accusé, une femme, s'est vu infliger une interdiction de quitter le territoire russe pendant six mois.

Les 12 prévenus risquent jusqu'à huit ans de camp.

Une trentaine de personnes au total sont impliquées dans l'"affaire Bolotnaïa", du nom de la place du centre de la capitale russe où avait dégénéré la manifestation du 6 mai 2012 contre l'investiture le lendemain de Vladimir Poutine pour un troisième mandat de président.

Des dizaines de militants d'opposition ont manifesté jeudi devant le tribunal, brandissant des pancartes avec les photos des prisonniers et réclamant leur remise en liberté.

"C'est un procès pour l'exemple, une affaire politique", a déclaré une militante du comité de soutien, Maria Arkhipova.


L'ONG de défense des droits de l'homme Mémorial a souligné dans un communiqué considérer les manifestants arrêtés comme des "prisonniers politiques".


La plupart des inculpés n'appartiennent à aucun mouvement politique, tel Iaroslav Belooussov, 21 ans, étudiant en sciences politiques à la prestigieuse université d'Etat de Moscou.

Il est poursuivi, de même que sept autres personnes, pour avoir participé à des troubles massifs, un délit passible de huit ans de prison, ainsi que de violences envers les forces de l'ordre (cinq ans maximum).


Les sept autres sont Andreï Barabanov, 22 ans, Stepan Zimine, 21 ans, Alexeï Polikhovitch, 22 ans, Denis Loutskevitch, 21 ans, Artem Savelov, 34 ans, Sergueï Krivov, 51 ans - tous en détention provisoire - et Alexandra Doukhanina, 19 ans, assignée à résidence.


Trois autres manifestants, Vladimir Akimenkov, 25 ans, Nikolaï Kavkazski, 26 ans, et Leonid Koviazine, 26 ans, en détention provisoire, sont uniquement inculpés de "participation à des troubles massifs".


Enfin, Maria Baronova, 29 ans, également assignée à résidence, est inculpée d'"incitation à des troubles massifs" et risque jusqu'à deux ans de détention.


Certains sont jugés pour avoir jeté des bouteilles en plastique sur des policiers, d'autres pour avoir renversé des cabines de toilettes publics ou résisté aux forces de l'ordre.


D'après le code pénal russe, la notion de "troubles massifs" signifie "atteinte à l'ordre public par une foule, incendie volontaire, destruction de biens, utilisation d'armes à feu, d'explosifs".

Il n'y a cependant eu ni morts ni blessés graves ni coups de feu ou incendie volontaire au cours de cette manifestation.


Le Parquet affirme que 82 policiers ont été blessés au cours des affrontements dont la cause reste controversée, l'opposition accusant les forces de l'ordre de les avoir provoqués pour tenter de justifier un tour de vis contre toute velléité de contestation. Des dizaines de manifestants avaient également été blessés.


"C'est un procès emblématique. Il nous ramène en arrière, à l'époque des répressions systématiques contre les opposants au régime", a déclaré l'ex-dissident Alexandre Podrabinek à l'AFP.

"Les autorités veulent en finir avec les manifestations, et intimider non seulement les organisateurs, mais aussi les participants lambda", a ajouté ce défenseur des droits de l'homme.


Deux opposants ont déjà été condamnés dans l'affaire du 6 mai à quatre ans et demi et deux ans et demi de camp de travail. Tous deux avaient reconnu leur culpabilité.

Les deux principaux dirigeants de l'opposition sont eux aussi sous le coup de mesures judiciaires.


Le chef du Front de gauche russe, Sergueï Oudaltsov, est assigné à résidence et poursuivi pour "organisation de troubles massifs", et le libéral Alexeï Navalny est actuellement jugé dans le cadre d'une autre affaire pour des malversations qu'il nie.

 

L'opposant et ancien champion d'échecs Garry Kasparov, qui recevait mardi un prix des droits de l'homme à Genève, a quant à lui annoncé qu'il ne rentrerait pas en Russie, de crainte d'être lui aussi poursuivi pour sa participation à la manifestation du 6 mai 2012.

La justice russe a prolongé de six mois la détention de dix opposants, au premier jour de leur procès pour des heurts pendant une manifestation contre Vladimir Poutine.
Une onzième personne a été l'assignatée à domicile, a indiqué à l'AFP une porte-parole de la juridiction alors que la douzième accusé, une femme, s'est vu infliger une interdiction de quitter le territoire russe...
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