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À La Une - Quatre questions à...

« Favoriser les prêts au développement plutôt qu’à la consommation »

Wissam H. Fattouh, secrétaire général de l’Union des banques arabes

Wissam H. Fattouh, secrétaire général de l’Union des banques arabes

Plus de deux ans après le début des soulèvements dans la région, quel bilan portez-vous sur le secteur bancaire arabe ?
En 2012, le secteur bancaire arabe dans son ensemble affichait un taux de croissance de 8,3 %, malgré une année mouvementée dans beaucoup de pays de la région. Sans surprise, ce sont les pays du Golfe qui s’en sortent le mieux, mais ils ne sont pas les seuls. Des pays comme le Yémen ou la Libye ont affiché des taux de croissance de leur secteur bancaire de 28 % et 17 % respectivement, et ce malgré de fortes tensions politiques et une instabilité continue. En 2012, le total des actifs du secteur bancaire arabe était de 2,6 trillions de dollars et les dépôts de 1,6 trillion de dollars. Il a donc joué un rôle essentiel dans la dynamisation de l’économie régionale, l’empêchant de sombrer dans la crise économique et financière internationale. Le seul pays qui reste à l’écart de cette tendance est la Syrie, mais aucun chiffre officiel sur ses résultats bancaires n’a été publié depuis des mois.

Quels sont les plus grands défis pour les banques libanaises aujourd’hui ?
Avec un total de 152 milliards de dollars d’actifs et 125 milliards de dollars de dépôts, le secteur bancaire libanais s’en sort lui aussi très bien, avec une croissance du secteur de plus de 8 %. Cependant, celui-ci doit rester très vigilant par rapport au respect des règles internationales, à cause notamment de sa situation géographique.
Le Liban est profondément conscient de ce défi et a même pris des avances en se plaçant en tête de la lutte contre le blanchiment d’argent dans le monde arabe.
L’expertise libanaise en la matière est ainsi très demandée lors des formations que nous organisons dans la région.
La Banque du Liban (BDL) a même publié une circulaire pour empêcher les crédits ou dépôts dans les banques syriennes ou iraniennes implantées au Liban.

Où en est le Liban dans l’application de la FATCA ?
Le secteur bancaire libanais a assuré sa collaboration avec les autorités fiscales américaines (IRS), car il en va de sa survie. La loi de la FATCA (Foreign Accounting Tax Compliance Act) prévoit deux possibilités de collaboration. La première, celle qu’a choisi pour le moment le Liban, où chaque institution financière signe un contrat directement avec l’IRS, et la seconde, où une partie gouvernementale joue les intermédiaires entre les deux, connue sous le nom de IGA (Intergovernemental Agreement). L’Union des banques arabes (UBA) a proposé à tous les pays de la région d’adopter un système de collaboration basé sur l’IGA, dans lequel la partie gouvernementale serait divisée en trois : le ministère des Finances, la banque centrale et une unité indépendante de contrôle fiscal, qui est en l’occurrence au Liban la Commission spéciale d’investigation (SIC). À ce jour, des discussions sont en cours pour étudier l’applicabilité de cette proposition.

Comment les banques libanaises peuvent-elles aider le Liban à renouer avec la croissance ?
Deux initiatives de la part des banques sont nécessaires. La première consiste à accroître les prêts au développement, contrairement à la tendance actuelle qui favorise les prêts à la consommation. Il est important pour un pays comme le Liban qui doit développer son infrastructure ou son industrie de faciliter la tâche aux jeunes entrepreneurs qui souhaitent se lancer dans des projets productifs qui pourront relancer la croissance économique. La deuxième initiative que l’UBA préconise est d’augmenter et de faciliter le financement des petites et moyennes entreprises (PME) qui, il n’est plus nécessaire de le démontrer, sont celles qui ont le plus grand potentiel permettant d’accroitre la croissance socio-économique du pays.

 

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