Rechercher
Rechercher

À La Une - Turquie

Un projet d'aménagement urbain embrase le centre d'Istanbul

Des dizaines de blessés lors de manifestations contre le gouvernement et ses méga-projets dans la ville.

Des manifestants défilent à Istanbul, le 31 mai 2013. AFP PHOTO/BULENT KILIC

Des dizaines de personnes ont été blessées vendredi à Istanbul lors d'une intervention musclée de la police turque contre un rassemblement dirigé initialement contre un projet d'urbanisation controversé qui a viré en contestation politique.

A l'aube, des policiers en tenue antiémeute ont délogé à grand renfort de canons à eaux et de gaz lacrymogènes quelques centaines de manifestants qui campaient dans un parc de la place Taksim, au coeur de la mégapole turque, pour empêcher le déracinement de quelque 600 arbres dans le cadre d'un projet d'aménagement urbain.


Violente, l'intervention a fait de nombreux blessés et suscité un mouvement de mobilisation dans la société civile stambouliote, dont de nombreux militants ont rejoint le parc et provoqué d'autres incidents.


Toute la journée, la police et les manifestants se sont affrontés sur la place et dans les rues environnantes, au milieu de nombreux touristes et d'une épaisse fumée toxique qui a contraint les autorités à fermer la station de métro de la place.


Des nombreux manifestants ont été blessés, victimes de fractures ou de détresse respiratoire, certains gisant inconscients de longues minutes avant d'être secourus. Deux personnes, dont un journaliste, ont été sérieusement blessées à la tête, a constaté un photographe de l'AFP.

Selon le gouverneur de la ville Huseyin Avni Mutlu, douze personnes étaient toujours hospitalisées en fin de journée et au moins 63 personnes ont été interpellées.

"Ils pulvérisent du gaz sur tout le monde, comme si c'était du pesticide. Enfants, bébés, personnes âgées, touristes, plus personne ne compte", a écrit sur le site de micro-blogging Twitter l'un des manifestants, sous le nom de "@blogcuanne".


Amnesty International a critiqué "le recours excessif à la force contre des manifestants pacifistes", pendant que Reporters sans frontières (RSF) dénonçait les "attaques ciblées" des forces de l'ordre contre des journalistes.


Sur les réseaux sociaux, des milliers de personnes ont exprimé leur soutien aux manifestants opposés au projet de transformation de la place Taksim.


Situé à deux pas, le petit parc Gezi et ses 600 arbres sont grignotés depuis des années par les grands hôtels érigés aux environs.


La municipalité, tenue par le parti islamo-conservateur au pouvoir, veut construire à sa place un centre culturel et un centre commercial et y reconstituer les casernes militaires qui y existaient sous l'époque ottomane.


Depuis l'apparition des premiers bulldozers lundi matin, des militants écologistes et de simples riverains ont commencé à monter la garde, soutenus par des députés de l'opposition. Plusieurs escarmouches les ont opposés aux forces de l'ordre.


Leur mouvement a vite pris un tour politique en dénonçant le gouvernement et ses méga-projets de construction à Istanbul, comme le troisième pont sur le Bosphore, dont la première pierre a été posée mercredi, ou un aéroport géant. "Vous ne pouvez pas faire ça. Vous n'êtes pas propriétaires de la ville, vous n'êtes pas propriétaires de la Turquie", a lancé le député kurde Ertugrul Kurkcu, en assénant : "Ceux qui servent le peuple ne peuvent pas le frapper ou le gazer".
Sur les réseaux sociaux, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a été rebaptisé "Tayyip le chimique" ou "l'homme qui gaze".


Au pouvoir depuis 2002, son gouvernement est régulièrement accusé de dérives autoritaires et de vouloir "islamiser" la société turque. La semaine dernière, le vote d'une loi restreignant la consommation et la vente d'alcool a suscité l'ire des milieux libéraux.


Membre du parti au pouvoir, le maire d'Istanbul Kadir Topbas a dénoncé vendredi une entreprise de "désinformation" contre son projet. Les manifestants sont "manipulés et abusés par ceux qui ont des motivations politiques", a-t-il regretté.


Protestation ou pas, M. Erdogan a fait savoir mercredi qu'il ne reculerait pas : "Faites ce que vous voulez, nous avons décidé", avait-il lancé à ses détracteurs.

Pour mémoire
Erdogan lance la construction d’un troisième pont sur le Bosphore

Des dizaines de personnes ont été blessées vendredi à Istanbul lors d'une intervention musclée de la police turque contre un rassemblement dirigé initialement contre un projet d'urbanisation controversé qui a viré en contestation politique.
A l'aube, des policiers en tenue antiémeute ont délogé à grand renfort de canons à eaux et de gaz lacrymogènes quelques centaines de...

commentaires (2)

erdo le magnifique !! vous savez erdo, la politique est une affaire très ingrate, les anglos saxons disent un "dirty game", avoir un pied en Thrace et l'autre en Anatolie ne permet pas de mieux chier dans le Bosphore. Les politiques sont des choses très compliquées quand on prend position , parce que choisir c'est se priver, mais quand on veut plaire à tout le monde, le retour du baton viendra de tout le monde. Vous etes lié par l'otan donc vous faites plaisir à kerrydiot en vous reconciliant avec israel qui vous tue 9 concitoyens, et vous vous liez d'amitié avec la bensaoudie, mais pas la vraie, néanmoins vous décidez de mettre l'alcool sur la liste noire, vous etes démocrate et ne voulez pas écouter la rue qui perd le nord en ne comprenant pas votre alignement sur les salafawahabaqataroqaidaanosra que vous caressez dans le sens du poil, autant de contradictions risqueraient de souffler sur les braises d'un printemps que vous avez soutenu partout en pays arabe, mais les abeilles qui butinent au printemps n'aiment pas etre dérangées, sinon elles vous suivent à la trace, euh!! Thrace.!

Jaber Kamel

12 h 56, le 01 juin 2013

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • erdo le magnifique !! vous savez erdo, la politique est une affaire très ingrate, les anglos saxons disent un "dirty game", avoir un pied en Thrace et l'autre en Anatolie ne permet pas de mieux chier dans le Bosphore. Les politiques sont des choses très compliquées quand on prend position , parce que choisir c'est se priver, mais quand on veut plaire à tout le monde, le retour du baton viendra de tout le monde. Vous etes lié par l'otan donc vous faites plaisir à kerrydiot en vous reconciliant avec israel qui vous tue 9 concitoyens, et vous vous liez d'amitié avec la bensaoudie, mais pas la vraie, néanmoins vous décidez de mettre l'alcool sur la liste noire, vous etes démocrate et ne voulez pas écouter la rue qui perd le nord en ne comprenant pas votre alignement sur les salafawahabaqataroqaidaanosra que vous caressez dans le sens du poil, autant de contradictions risqueraient de souffler sur les braises d'un printemps que vous avez soutenu partout en pays arabe, mais les abeilles qui butinent au printemps n'aiment pas etre dérangées, sinon elles vous suivent à la trace, euh!! Thrace.!

    Jaber Kamel

    12 h 56, le 01 juin 2013

  • pour tout ceux qui disent que c'est un islam modéré, que la turquie est un pays démocratique, que ceux qui regardent la turquie en Europe et au Liban, qu'ils fassent attention, l'ottoman est de retour

    Talaat Dominique

    23 h 18, le 31 mai 2013

Retour en haut