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Liban

Plan d’urgence de la société civile pour sauver la paix

La société civile refuse de rester muette devant la guerre qui secoue le pays par séquences. Même si « les politiques tentent de tourner nos initiatives en dérision et de nous décrire comme des hommes en blanc allumant des bougies », selon les propos de Melhem Khalaf, président d’Offre-Joie, les militants pour la paix civile promettent désormais une campagne agressive visant à « mettre à nu » les dérives politiques et les dessous pernicieux d’une violence orchestrée à l’intérieur avant de l’être par l’extérieur.
Réunis hier d’urgence dans une salle de la faculté de médecine, à l’initiative du rassemblement Wahdatouna Khalassouna, près de trente représentants de la société civile, tous acteurs de la réforme, dans les domaines de la réconciliation, l’environnement, la justice, l’aide humanitaire... à l’échelle de la ville ou de la région qu’ils représentent, ont échangé ensemble leurs idées pour établir une plate-forme solide et efficace de gardiens de la paix. Une interaction intense, marquée par la gravité de l’enjeu qui s’impose, celui de sauvegarder une paix civile vivement ébranlée. Une dynamique possible puisque la volonté de paix est partagée par quasiment tous les Libanais. Cette volonté existe, elle est réelle. Les associations réunies hier ont promis de lui donner toute son envergure à travers des manifestations régulières, des sit-in symboliques, mais aussi une action synchronisée visant à diffuser la culture de la réconciliation. Un jeune étudiant de sociologie, venu prendre part discrètement à la réunion, a proposé des canaux de communication allant des nouveaux médias aux tracts, pour un matraquage de la paix. Sa présence a porté un autre espoir d’incruster la culture de la non-violence dans l’entendement commun. C’est cette culture qui intimiderait les politiques.
Mais au-delà des sit-in et des actes symboliques, la réunion d’hier a prévu de stimuler une dynamique entre les partisans de la paix, présents aux quatre coins du Liban : rapporter les dessous des affrontements dans leur quartier ; en dénoncer nommément les acteurs... Si la parole était donnée par exemple aux habitants de Tripoli, enfermés chez eux dans les quartiers grouillant de francs-tireurs et inaccessibles aux médias, si la parole était donnée à « ces femmes en pleurs » incapables de ramener de la nourriture à leur ménage depuis une semaine... ce sont alors les identités de ces curieux « responsables des axes » qui seraient révélées ; ou encore la vraie face des combattants, « aux nationalités multiples », si bien que très vite, le visage incernable, obscur, incontrôlable de la guerre s’éclaircira. Ses raisons seront comprises, dénoncées, maîtrisées peut-être, grâce à l’observation avisée du citoyen, du militant, du Libanais.
« Il ne s’agit plus d’envisager la vie paisible entre chrétiens et musulmans, mais entre Libanais, au sein de cette nation », a lancé l’un des participants. Et cette multitude de voix pour la paix et de manières d’œuvrer pour la stabilité devront trouver au cours des prochains jours un moule d’expression : un comité d’urgence ou un comité exécutif (cela n’a pas encore été décidé) pour la paix civile devront être créés pour une synchronisation pratique et efficace entre les ONG. Un slogan agressif, à l’image de ce cri pour sauver le pays, guidera la campagne. Les nouveaux médias seront le support de cette mobilisation, qui promet de se répercuter, « comme une lumière inextinguible », là où l’obscurité a envahi certains esprits...
La société civile refuse de rester muette devant la guerre qui secoue le pays par séquences. Même si « les politiques tentent de tourner nos initiatives en dérision et de nous décrire comme des hommes en blanc allumant des bougies », selon les propos de Melhem Khalaf, président d’Offre-Joie, les militants pour la paix civile promettent désormais une campagne agressive visant à...

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