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Liban - Social

Enfants malades, Cap-Ho garde le cap

Avec une volonté de fer et leur touchante sensibilité, les volontaires de Cap-Ho (Comité d’aide aux enfants hospitalisés) permettent à des enfants de recevoir les soins médicaux qu’ils ne peuvent pas financer autrement. Depuis dix-huit ans, elles organisent un dîner annuel pour rassembler les fonds nécessaires. Le dîner de vendredi prochain aura lieu au Saint-Georges Yatch Club.

Une journée champêtre organisée par Cap-Ho pour lever des fonds.

Souriantes, volubiles et chaleureuses. Les volontaires du comité d’aide aux enfants hospitalisés (Cap-Ho), ONG qui intervient à l’hôpital Saint-Georges des grecs-orthodoxes de Beyrouth, ont cet abord doux qui invite aux confidences. Mais leur gaieté aux résonances argentines prend parfois des tonalités plus graves. Quand elles parlent de leurs expériences au sein de Cap-Ho, leurs yeux laissent entrevoir ce trop-plein d’empathie qui sert si bien leur cause.
Pour permettre à des enfants défavorisés de recevoir les soins médicaux, les huit membres de Cap-Ho vivent nombre d’histoires souvent parsemées de choix impossibles : faut-il aider un enfant condamné au détriment d’un autre ayant des chances de survie ? Faudrait-il refuser l’aide à un malade en rechute parce qu’il a dépassé ses 16 ans ? Est-il possible de fermer la porte de l’ONG à ceux qui n’ont pas la nationalité libanaise ?
Les bénévoles de Cap-Ho sont des femmes de cœur, et leur générosité ne supporte pas les compromis. De fait, elles se sont promis de ne jamais refuser de tendre la main à une personne en détresse. À l’écoute de tout le monde, elles prennent en considération chaque situation particulière. Quand elles ne peuvent pas donner une suite favorable à l’assistance demandée, pour des considérations d’âge, de nationalité ou de moyens, elles redirigent la personne en question vers d’autres organisations, entreprennent les contacts nécessaires et trouvent les solutions adéquates. Personne ne sort de leurs bureaux sans avoir reçu un soutien au moins moral, à défaut d’une aide financière.
Grâce à des aides atteignant environ 140 000 dollars par an, Cap-Ho a pu venir en aide à près de 200 enfants en 2012. Certains de ces enfants nécessitent des hospitalisations très lourdes, d’autres des traitements constants. Aujourd’hui, la situation économique du pays est telle que les factures s’alourdissent et les demandes d’aide se font plus nombreuses. Les bénévoles espèrent donc récolter des sommes substantielles lors de la soirée annuelle qui aura lieu le 24 mai au Saint-Georges Yacht Club. Sponsorisée par la Family Foundation et réalisée en partenariat avec la Banque libano-française, cette collecte de fonds est la seule de l’année organisée par l’association.

Des relations de confiance
Le Dr Charaf Abou Charaf, cardio-pédiatre et ancien président de l’ordre des médecins, travaille depuis une quinzaine d’années avec Cap Ho. Il ne tarit pas d’éloges sur l’association. « Il n’est pas courant de nos jours de voir des personnes donner autant de leur cœur comme de leur temps pour une cause aussi sociale et humanitaire », précise-t-il.
Les donateurs ne choisissent pas de soutenir Cap-Ho par hasard. Ils savent qu’avec elle, leurs dons seront acheminés jusqu’aux personnes dont la détresse est bien réelle. Pourtant, pour s’assurer de la sincérité des appels à l’aide, les bénévoles n’ont pas recours à des assistantes sociales et ne réclament pas une garantie quelconque. Une grande partie de leurs interventions se fait dans l’urgence. Une urgence avec laquelle on ne triche pas. Les parents interviennent de façon pressante lorsqu’il y a urgence. « Ceux qui ne peuvent pas assumer les dépenses nécessaires ont la perte de leur enfant sur la conscience comme une plaie ouverte pour le reste de leur vie », confie Houda Abboud, membre de Cap-Ho. À ceux-là, avant qu’il ne soit trop tard, elles promettent de « faire l’impossible ».
L’association soutient également les enfants qui ont besoin de soins réguliers et coûteux. Les bénévoles prennent soin alors d’expliquer aux parents en détresse que les moyens sont limités et que Cap-Ho ne peut intervenir qu’en dernier recours, davantage pour compléter les frais que pour les assumer dans leur totalité. « Chacune des personnes que nous prenons en charge doit être consciente du fait qu’elle ne doit pas nous demander plus que ce que l’association peut couvrir, souligne Tonia Chaoui, présidente de l’association. Plus les aides demandées à Cap-Ho sont élevées, et plus le nombre d’enfants que nous aiderons sera retreint. »

Un modèle à suivre
Heureusement, les bénéficiaires de l’action de l’ONG font preuve de la même générosité de cœur que les responsables de Cap-Ho, et les illustrations sur ce plan ne manquent pas. L’année dernière, un adolescent a bénéficié d’une aide considérable pour une hospitalisation d’urgence qui était hors de ses moyens. Quelque temps après, son oncle a pu enfin lui venir en aide. Il a alors rendu à Cap-Ho l’intégralité de la somme reçue. Ce sont ces relations de confiance qui sont nouées au sein de l’ONG.
La reconnaissance des jeunes malades est incommensurable. « Je n’arrive pas à trouver les mots pour exprimer ma gratitude envers Cap-Ho », rapporte ainsi un jeune hémophile que l’association soutient depuis dix ans déjà, « tant financièrement que moralement ». Aujourd’hui, malgré sa maladie l’ayant laissé parfois alité des semaines durant, il poursuit brillamment des études de médecine et garde en tête, comme un modèle à suivre, le dévouement des membres de Cap-Ho. Il souligne à cet égard : « Une chose est sûre pour moi. Dans le futur, je m’engagerai comme ces volontaires pour soutenir toute personne malade et l’aider à atteindre le but qu’elle recherche sans sa vie. »

Venir en aide à Cap-Ho

Pour aider Cap-Ho, vous pouvez appeler au 03/233 482 ou au 03/438 612.
Vous pouvez également vous adresser aux guichets de l’Intercontinental Bank of Lebanon, comptes n° :
LB
93005200200013011020645020
(compte en livres libanaises).
LB
22005200200023011020645022
(compte en dollars).
E-mail :
cap_ho@hotmail.com
Souriantes, volubiles et chaleureuses. Les volontaires du comité d’aide aux enfants hospitalisés (Cap-Ho), ONG qui intervient à l’hôpital Saint-Georges des grecs-orthodoxes de Beyrouth, ont cet abord doux qui invite aux confidences. Mais leur gaieté aux résonances argentines prend parfois des tonalités plus graves. Quand elles parlent de leurs expériences au sein de Cap-Ho, leurs yeux...

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