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À La Une - Crise

L'Assemblée générale de l'ONU dénonce "l'escalade" de Damas

Après le tollé suscité par une vidéo d'éviscération, la rébellion promet de punir les coupables.

La résolution de l'Assemblée générale de l'ONU a été adoptée, mercredi, par 107 voix pour, 12 contre et 59 abstentions. John Moore/Getty Images/AFP

L'Assemblée générale de l'ONU a condamné mercredi "l'escalade" dans les attaques menées par le régime syrien et a appelé à des négociations incluant la Coalition de l'opposition.
Dans une résolution adoptée par 107 voix pour, 12 contre et 59 abstentions, sur les 193 membres de l'ONU, l'Assemblée "se félicite de la création de la Coalition nationale" de l'opposition et la qualifie d'"interlocuteur effectif et représentatif nécessaire à une transition politique". Elle "note" que la Coalition bénéficie d'une "large reconnaissance internationale" mais ne va pas jusqu'à la présenter comme seul représentant légitime, comme l'ont fait les pays de la Ligue arabe.


Cette résolution non contraignante, préparée notamment par le Qatar, un des principaux soutiens de l'opposition syrienne, a une portée symbolique. Elle a recueilli beaucoup moins de suffrages qu'un précédent texte de l'Assemblée sur la Syrie, adopté le 3 août 2012 par 133 voix pour, 12 contre et 31 abstentions.
La Russie a voté contre, de même que la Chine, l'Iran, Cuba, la Corée du Nord et le Nicaragua.


Le représentant russe Alexander Pankin a vivement critiqué une résolution "partiale", affirmant qu'elle allait "encourager l'opposition à continuer de se battre" et compromettre les efforts américano-russes pour organiser une conférence internationale. La représentante américaine Rosemary DiCarlo a estimé au contraire que la résolution était "compatible avec cette initiative".  L'ambassadeur syrien Bachar Jaafari a, lui, accusé "certains promoteurs du texte de na pas vouloir un règlement du conflit mais un changement de régime" à Damas.


Cette résolution de sept pages condamne "l'escalade continue" des attaques de l'armée syrienne et ses "violations flagrantes et systématiques" des droits de l'homme. Elle appelle "toutes les parties à cesser immédiatement toute forme de violence, y compris les actes terroristes" et à participer à une "transition politique" basée sur la déclaration de Genève du 30 juin 2012, qui prévoit un gouvernement de transition.
Selon la résolution, cette instance devrait assumer "des pouvoirs exécutifs complets", y compris ceux dévolus actuellement à la présidence et au gouvernement syriens. La résolution n'aborde cependant pas explicitement le sort de Bachar el-Assad.

 

 

Les "graves dangers" d'un débordement du conflit
Washington et Moscou s'efforcent de réunir une conférence internationale sur base de l'accord de Genève mais ils divergent sur son interprétation. Washington estime qu'il ouvre la voie à l'ère "post-Assad", tandis que Moscou et Pékin affirment qu'il revient aux Syriens de déterminer leur avenir. L'opposition syrienne fait du départ de M. Assad une condition sine qua non alors que Damas refuse tout diktat.

 

(Lire aussi : Des experts doutent d'un terrain d'entente entre Washington et Moscou)

 

Mercredi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a appelé l'opposition syrienne à soutenir les efforts de Moscou et de Washington pour organiser cette conférence pour mettre fin à un conflit qui a fait plus de 94.000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le Conseil national syrien, coalition de l'opposition, a convenu de se réunir le 23 mai à Istanbul, en Turquie, pour discuter de l'initiative russo-américaine.

Washington a, de son côté, appelé Bachar el-Assad à saisir cette occasion pour venir s'asseoir à une table de négociations avec la rébellion, mais a fait savoir qu'il ne pourrait pas participer à un futur gouvernement de transition.

 

La résolution réclame également un "soutien financier d'urgence" en faveur de pays comme la Jordanie, le Liban et la Turquie, qui accueillent des centaines de milliers de réfugiés syriens. La résolution souligne par ailleurs les "graves dangers" d'un débordement du conflit. Elle "condamne fermement" les tirs de la Syrie vers ses voisins et demande à Damas de "respecter leur souveraineté".

 

Un acte "horrible et inhumain"

Sur un autre plan, la rébellion syrienne a promis mercredi de punir les auteurs d'exactions, après le tollé suscité par une vidéo montrant un insurgé éviscérant un soldat du régime.

La vidéo a suscité une vague de condamnations internationales, les Etats-Unis se disant "horrifiés" et l'ONU appelant à saisir la Cour pénale internationale.

Mais la vidéo a suscité également la colère de l'opposition, qui y a vu un acte "horrible et inhumain", tandis que rebelles et militants ont dénoncé une atteinte à l'image de la "révolution".

"Le coupable sera puni sévèrement même s'il s'agit d'un membre (de la rébellion)", a indiqué dans un communiqué le commandement de l'état-major de l'Armée syrienne libre (ASL), principale composante de la rébellion. Il a par ailleurs demandé une enquête à son commandement opérationnel et assuré que "les auteurs" seraient arrêtés et jugés.

 

Interrogé via Skype par le magazine américain Time, le rebelle, identifié comme Khalid al-Hamad, confirme les faits et assure avoir agi de la sorte après avoir découvert dans le téléphone portable du soldat tué des vidéos montrant ce dernier "humiliant" une femme nue et ses deux filles. Il dit avoir une autre vidéo le montrant en train de "scier" le corps d'un soldat.

 

Sur les images, il découpe le coeur et le foie du soldat avant de lancer : "Nous jurons devant Dieu que nous mangerons vos coeurs et vos foies, soldats de Bachar". "Oh héros (...), massacrez les alaouites et découpez leur coeur pour le manger", ajoute ce sunnite, comme l'écrasante majorité des insurgés, faisant référence à la minorité issue du chiisme à laquelle appartient M. Assad.


Selon Human Rights Watch (HRW), Khalid al-Hamad est un des commandants de la brigade Omar al-Farouq qui, porusuit l'ONG, est responsable des tirs de mortiers ayant touché les villages chiites libanais d'al-Qasr et de Hawch al-Sayyed en avril dernier. L'ONG indique qu'il est difficile de dire si la Brigade opère sous le commandement de l'Armée syrienne libre. Le site de Foreign Policy indique toutefois que Hamad aurait quitté la brigade al-Farouq en octobre dernier, pour former sa "propre" brigade al-Farouq "plus militante".

 

 

 

Photo tirée du site de la brigade rebelle d'Omar el-Farouq, montrant Khalid el-Hamad (g) identifié par le magazine TIME en tant que l'auteur de l'éviscération d'un soldat du régime syrien.

 

 

L'homme a également été authentifié par plusieurs journalistes ayant travaillé en Syrie, dont Sofia Amara, auteur d'un documentaire pour Arte intitulé "Syrie : Au cœur de l’armée libre". La journaliste franco-libanaise affirme l'avoir rencontré lors d'un tournage dans le quartier de Baba Amr, à Homs, en décembre 2011.

 

Depuis le début, en mars 2011, d'une révolte populaire devenue guerre civile, les vidéos montrant des exactions des belligérants se sont multipliées, régime et rebelles s'accusant mutuellement de crimes de guerre et contre l'Humanité.

"Personne ne peut justifier de tels actes ignobles", a affirmé à l'AFP Anas Abou Zeid, commandant rebelle à Raqqa (nord).

 
(Lire aussi : Qousseir, la rebelle, inexorablement encerclée par l’armée)

 

Sur le terrain, l'armée tentait de repousser un assaut des rebelles contre la prison d'Alep (nord), l'une des plus grandes du pays où sont détenus des milliers de personnes, selon l'OSDH. A Damas, une personne a été tuée dans l'explosion d'une bombe magnétique fixée à une voiture sur la place ultra-sécurisée des Omeyyades, selon la même source.

En outre, au moins quatre personnes ont été tuées dans des bombardements de l'armée sur le secteur du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, selon l'OSDH. Et des combats ont lieu dans les provinces de Damas, Hama et Homs (centre), ainsi que celles d'Idleb (nord-ouest) et Deraa (sud). 

 

(Lire aussi : Dans l'Est syrien, le trafic de pétrole prospère sur le chaos)

Deux projectiles tirés de Syrie sont par ailleurs tombés dans un secteur du mont Hermon, point culminant du Golan occupé par Israël, sans faire de victime, selon l'armée israélienne.
Les violences ont fait au moins 38 morts, selon un bilan provisoire de l'OSDH.


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commentaires (7)

Les Saints syriens Sains vont essuyer le Sol syrien Saint avec cet aSSadiot bääSSyrien, sa Assmah et ses Louboutins !

Antoine-Serge KARAMAOUN

19 h 35, le 16 mai 2013

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Commentaires (7)

  • Les Saints syriens Sains vont essuyer le Sol syrien Saint avec cet aSSadiot bääSSyrien, sa Assmah et ses Louboutins !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    19 h 35, le 16 mai 2013

  • la seule chose qui est vraie dans cette affire syrienne,c'est que les monstres qui d'un côté comme de l'autre ont tout fait pour qu'on en arrive là,ces monstres méritent d'être pendus à des crocs de boucher,et leurs commanditaires avec... l'innomable a atteint des sommets,et les commentaires "pour" ou "contre" n'ont plus aucun sens...il ne devrait plus y avoir qu'un seul commentaire ici...lapidaire...STOP!

    GEDEON Christian

    11 h 08, le 16 mai 2013

  • Cette assemblée fortement influencée par l'occident, encore pour peu n'a que peu d'influence et de crédibilité. Ce qui compte c'est le foutu conseil de sécurité où il y a 2 vétos carabinés au saveurs de vodka qui attendent quiconque osera. Il faut néanmoins noter la chose positive suivante: En août dernier, 133 pays (comptant le 1/3 des habitants de la planète) avaient voté pour, contre 107 aujourd'hui tirés par le cheveux et la peau des fesses! Le théâtre des pays "amis" de la Syrie l'année dernière regroupait (usant des mêmes pressions sur les pauvres pays) d'environ 140 pays et au dernier il n' y en avait plus qu'une trentaine; comme pour leur dire: oh, ça va là, on vous a donné ce que vous vouliez, maintenant basta! ça se voit à 100 km que c'est du pipeau votre truc. Mais tout ce cinéma n'a un seul but, celui de donner un brin d'espoir aux essoufflés de mercénaro-islamistes qu'ils dirigent dans l'irréductible Syrie du Président Assad.

    Ali Farhat

    00 h 47, le 16 mai 2013

  • N'oublions pas que les gens du régime ont été les prodromes de ce crime abominable qu'ils ont commis tout au début de la crise avec un tout jeune garçon, dont j'oublie le nom, à Déraa. On les copie...

    SAKR LOUBNAN

    20 h 47, le 15 mai 2013

  • Derriere cette horreur, il faur voir un commencement de lachage des mercenaires par les yanky sionises.C'est leur methode quand ils arrivent pas avoir le dessus.

    Jaber Kamel

    20 h 20, le 15 mai 2013

  • Quand l'homme devient "LOUP" ? OU PIRE ???

    SAKR LOUBNAN

    16 h 00, le 15 mai 2013

  • Bon a voir ..., dans le cas de l'éviscération par la dynamite des kamikazes , il est difficile de punir la dynamite coupable....!

    M.V.

    15 h 06, le 15 mai 2013

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