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À La Une - Religion

François canonise 800 martyrs décapités pour avoir refusé la conversion à l’islam

Le pape défend fermement l’embryon.

Outre les 800 martyrs d’Otrante, le pape a canonisé hier deux religieuses latino-américaines de la première moitié du XXe siècle.  Vincenzo Pinto/AFP

Le pape François a procédé hier dans la matinée aux canonisations annoncées en février par son prédécesseur Benoît XVI lors de son dernier consistoire de février. Il a fait saint le modeste cordonnier Antonio Primaldo, et 800 autres hommes de la ville d’Otrante, à l’extrême sud de l’Italie, qui avaient été faits prisonniers en 1480 par les troupes du sultan Mehmet II. Priés de renier leur foi et d’embrasser l’islam s’ils voulaient avoir la vie sauve, ils avaient refusé, sous l’impulsion du courageux Primaldo, qui a déclaré au nom de tous ses compagnons : « Nous considérons Jésus-Christ comme notre seigneur et le vrai Dieu. Nous préférons plutôt mille fois mourir que de le renier et devenir turcs. » Ils avaient alors été décapités sur ordre du commandant ottoman Gelik Achmet Pascia.


« Pendant que nous vénérons les martyrs d’Otrante, demandons à Dieu qu’il soutienne les nombreux chrétiens qui souffrent encore de violences et leur donne le courage de la fidélité et de répondre au mal par le bien », a plaidé le pape, faisant allusion aux nombreuses persécutions de chrétiens. François n’a fait toutefois aucune mention de persécutions subies au nom de l’islam radical, quand des musulmans se convertissent aujourd’hui au christianisme.
Des centaines de Colombiens et Mexicains avaient fait le voyage pour assister aux canonisations de deux femmes de leur pays par le premier pape latino-américain de l’histoire. Il s’agit de la toute première sainte colombienne, Laura de Santa Caterina da Siena Montoya y Upeguila, appelée communément « Madre Laura », et de la deuxième sainte mexicaine, Maria Guadalupe Garcia Zavala, surnommée « Madre Lupita ». Toutes deux sont fondatrices de congrégations féminines. Mortes au XXe siècle, elles se sont engagées dans l’aide aux pauvres, aux malades et aux peuples indigènes. Le pape a rendu hommage à la manière qu’avait eu « Madre Laura » d’apporter la foi sans « s’opposer » aux cultures locales, mais en les « respectant ».


Devant le président colombien Juan Manuel Santos, il a soutenu les efforts de réconciliation entre le gouvernement et la guérilla. Implorant l’intercession de la nouvelle sainte mexicaine, François a demandé la fin de « la violence et l’insécurité » au Mexique, où le narcotrafic fait des milliers de victimes chaque année.
François a noté que « sans la charité, le martyre et la mission perdent leur saveur chrétienne ». Improvisant, il a fustigé « l’embourgeoisement du cœur qui paralyse » de nombreux chrétiens.
Citant l’exemple de Madre Laura qui « se donnait totalement » aux indigènes et de Madre Lupita qui « se mettait à genoux devant les malades sur le pavé de l’hôpital pour les servir avec tendresse », il a ajouté : « Il ne faut pas avoir honte, peur ou dégoût de toucher la chair du Christ ! »


Dans la foule enthousiaste, certaines sœurs mexicaines portaient des sombreros. Beaucoup de familles étaient venues avec de jeunes enfants, espérant que le pape s’approcherait d’elles et les béniraient. La piété populaire latino-américaine était de la partie : Maria Rosales Gómez, de Guadalajara, se disait convaincue que la sainte mexicaine a « fait un miracle » il y a 14 ans pour un de ses petits-fils malade à la naissance et qui a survécu.
Le pape François a également lancé un appel très ferme pour la défense « juridique de l’embryon » et « la sacralité de la vie », à l’issue de la messe de canonisation. François célébrait la messe devant des dizaines de milliers de fidèles rassemblés par beau temps sur la place Saint-Pierre, dans une ambiance enthousiaste et fervente. L’air grave, le pape argentin s’est exprimé pour la première fois, à l’occasion de la prière finale du « Regina Coeli », pour « la protection juridique de l’embryon », et donc contre l’avortement. Une protection juridique doit être à même de « protéger tout être humain dès le premier instant de son existence », a-t-il martelé. Il apportait son soutien à une grande marche de 30 000 chrétiens « pro life » dans les rues de Rome au même moment. Si les positions de l’ancien cardinal Jorge Bergoglio étaient bien connues en Argentine, il n’avait pas encore fait allusion aux thèmes sensibles de la « défense de la vie » qui opposent frontalement l’Église aux sociétés occidentales.

 

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