Le patriarche copte-orthodoxe d’Alexandrie Tawadros II a effectué hier une visite au Vatican où il a rencontré le pape François.
« Je suis convaincu que guidés par l’Esprit-Saint, notre prière persévérante, notre dialogue et la volonté de construire jour après jour la communion dans l’amour nous permettront d’accomplir de nouveaux pas importants vers la pleine unité » entre catholiques et coptes, a déclaré François à l’adresse de Tawadros II, tout en reconnaissant que « le chemin qui nous attend est peut-être encore long ». Il s’agit de la première visite d’un patriarche de la principale Église non catholique du Moyen-Orient depuis 1973, point culminant d’un voyage en Europe. « La visite d’aujourd’hui renforce les liens d’amitié et de fraternité qui (nous) unissent déjà », a affirmé le pape François, qui a rappelé « la rencontre historique d’il y a quarante ans entre nos prédécesseurs, le pape Paul VI et le pape Chenouda III (...) après des siècles d’éloignement ».
De son côté, Tawadros II a invité le pape à se rendre en Égypte : « J’espère pouvoir avoir bientôt l’honneur d’une visite de Sa Sainteté dans mon pays bien-aimé, l’Égypte », a-t-il dit en anglais.
Il s’agit du premier déplacement à l’étranger du patriarche depuis son élection, en novembre 2012, alors que la minorité copte d’Égypte – 6 à 10 % de la population – est confrontée à la montée de l’islamisme et que certains choisissent la voie de l’émigration. Tawadros II, qui séjourne à Rome jusqu’au 12 mai, doit se rendre dans plusieurs ministères du Vatican (Églises orientales, unité des chrétiens), visiter les tombes des apôtres Pierre et Paul, et rencontrer des fidèles de la communauté copte résidant à Rome. Sa visite représente un nouveau pas en matière d’œcuménisme, alors que le patriarche de Constantinople, Bartholomée, plus prestigieux des patriarches orthodoxes, a assisté en mars à la messe d’installation du pape. Une première depuis le schisme de 1054 entre Église d’Orient et Église d’Occident. En 1973, le pape Chenouda III, prédécesseur de Tawadros, avait rencontré le pape Paul VI au Vatican. Le pape Jean-Paul II s’était quant à lui rendu au Caire en l’an 2000.
Cette visite s’inscrit dans un climat d’inquiétude en raison de la montée de l’islamisme dans tout le Moyen-Orient, et notamment en Égypte. Tawadros avait vivement critiqué le mois dernier le président islamiste Mohammad Morsi, l’accusant de « négligence » au moment d’affrontements devant la cathédrale Saint-Marc, la plus grave crise interconfessionnelle depuis son arrivée au pouvoir en juin. Le chef de la plus grande Église chrétienne du Moyen-Orient avait estimé que ces tensions entre communautés religieuses avaient désormais atteint un « niveau de chaos ». M. Morsi avait ensuite appelé le patriarche pour condamner ces violences, sans pour autant convaincre le chef de l’Église copte. Depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en février 2011, une cinquantaine de chrétiens et plusieurs musulmans ont été tués dans des heurts entre communautés religieuses.
(Source : AFP)
Pour mémoire
Volée de bois vert de Tawadros II contre Morsi
Pour Raï, les chrétiens finissent toujours par payer le prix de l’instabilité régionale
« Je suis convaincu que guidés par l’Esprit-Saint, notre prière persévérante, notre dialogue et la volonté de construire jour après jour la communion dans l’amour nous permettront d’accomplir de nouveaux pas importants vers la pleine...
commentaires (4)
TRÈS BELLE ET SAINE INITIATIVE DE LA PART DE CE PAPE....
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
10 h 54, le 12 mai 2013