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À La Une - La bonne nouvelle du lundi

Le camp de Nahr el-Bared en lice pour le prix Aga Khan d’architecture

Coupures d'électricité, crise économique, malaise social, clivages politiques accrus... Face à l'ambiance générale quelque peu délétère, L'Orient-Le Jour se lance un défi : trouver une bonne nouvelle chaque lundi.

Vue générale du camp de Nahr el-Bared, dans le nord du Liban, après sa reconstruction. Abdelnaser Ayi/Prix Aga Khan d'architecture

Le jury du prix Aga Khan d'architecture a dévoilé début mai la liste des 20 ouvrages architecturaux nominés pour l’année 2013. Parmi les projets sélectionnés figurent notamment un cimetière musulman en Autriche, un centre médical au Soudan, le Lycée français Charles de Gaulle en Syrie, ainsi que le projet de reconstruction du camp de Nahr el-Bared (Liban-Nord). Détruit en été 2007 lors de violents affrontements entre l’armée libanaise et le groupe salafiste Fateh el-Islam, le camp est administré par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens au Proche-Orient (Unrwa).

 

Lors des affrontements de 2007, plus de 27.000 réfugiés palestiniens ont dû abandonner le camp de Nahr el-Bared pour fuir les violences. Dans un rapport publié en 2012, l’ONG Crisis Group a critiqué la mauvaise gestion par l’État libanais de la reconstruction du camp, et dénoncé "la lenteur des travaux" ainsi qu’"une présence sécuritaire intense, qui paralyse toute activité des habitants du camp".

 

Vue du camp de Nahr el-Bared après les affrontements de 2007. Photo Unrwa

 

L’ONG pour la solution et la prévention de conflits dans le monde affirme que la lenteur des travaux, gérés par l’Unrwa et financés par des donateurs internationaux, serait liée à "l’incompétence des entrepreneurs et au constant bras de fer entre les forces de sécurité et l’Unrwa, les premières réclamant toujours plus d’espace de manœuvre à l’intérieur du camp et la seconde voulant établir le plus grand nombre d’habitations aux réfugiés". Ces tiraillements ont fini par évoluer à l’avantage de l’armée, qui a imposé des conditions particulières à l’aménagement urbain (des rues de 4,5 mètres de largeur au moins, pour permettre le passage éventuel de tanks ; des bâtiments de quatre étages maximum sans balcon ni terrasse pour le rez-de-chaussée et le premier étage, afin d’entraver l’accès aux toits en cas d’affrontements...).

 

Des critiques qui, espérons-le, ne sont plus d’actualité, maintenant que le projet est sélectionné pour le prestigieux prix d’architecture.

 

Des habitants du camp regardant le plan de reconstruction. Photo Unrwa

 

Créé par Karim Aga Khan en 1977 pour récompenser les "concepts architecturaux les plus aptes à satisfaire les besoins et aspiration des sociétés musulmanes", le prix est doté d’une prime totale d’un million de dollars.

Les noms des cinq lauréats seront révélés lors d’une cérémonie qui doit être organisée en septembre 2013 à Lisbonne, précise le communiqué publié le 1er mai dernier par le jury composé de personnalités internationales de l’art et de l’architecture, dont Houayda al-Harithy, professeur à l’Université américaine de Beyrouth (AUB).

 

Décerné tous les trois ans, le prix Aga Khan est remarquable pas tant pour la somme allouée, qu'en raison de l'attention mise dans le processus de sélection. Selon les spécialistes, aucun autre prix architectural ne requiert un tel niveau d'enquête et de recherche intellectuelle, ne consacre autant de temps aux sélections successives ni n’examine un registre aussi vaste de réalisations.

 

Une cour à l'intérieur du camp de réfugiés, après sa reconstruction. Ismael Sheikh Hassan/Prix Aga Khan d'architecture

 

Depuis sa création il y a 36 ans, plus de 100 projets ont été sélectionnés pour recevoir ce prix et plus de 7.500 projets de bâtiments ont été documentés. La palette de projets déjà distingués par le Prix va du jardin d'enfants du quartier culturel de Sayyida Zeinab en Egypte aux tours jumelles Petronas de Kuala Lumpur en Malaisie, en passant par l’Institut du monde arabe à Paris ou encore le marché central de Koudougou, au Burkina Faso.

 

Le Liban a été récompensé à deux reprises : en 1989, le prix a été attribué à la restauration de la Grande mosquée d'al-Omari, à Saïda (sud) et en 2007, il a été décerné à Solidere et à l’architecte Vladimir Djurovic pour la réalisation de la place Samir Kassir.

 

 

Pour mémoire, reportage vidéo

Les boucles brunes de Milad (réservé aux abonnés)

 

 

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