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À La Une - Syrie

Le chef d'al-Nosra blessé près de Damas

Pour Ankara, Assad est passé au plan B, l'"épuration ethnique".

Capture d'écran d'une vidéo montrant des rebelles du Front al-Nosra en Syrie. Photo YouTube

Le chef du front jihadiste Al-Nosra, en première ligne dans le combat contre le régime syrien, a été blessé dans un bombardement mené par l'armée dans la province de Damas, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Abou Mohammed al-Joulani a été blessé avec d'autres membres de son groupe dans le bombardement qui les a visés dans un secteur sud de la province, a ajouté cette organisation en précisant tenir ces informations de militants dans la zone.

 

Interrogé par l'AFP, le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a affirmé que le chef jihadiste avait été blessé à un pied, sans pouvoir donner plus de précisions dans l'immédiat.

 

En avril, le chef du Front Al-Nosra avait annoncé qu'il prêtait allégeance au chef d'el-Qaëda mais avait décliné le parrainage de la branche irakienne du réseau extrémiste. "Nous, le Front Al-Nosra, prêtons allégeance à cheikh Ayman al-Zawahiri", avait-il dit dans un message audio diffusé sur des forums jihadistes. "Nous informons que ni le commandement d'Al-Nosra, ni sa Choura (conseil consultatif), ni son responsable général n'étaient au courant de cette annonce. Elle leur est parvenue via les médias et si le discours attribué est authentique, nous n'avons pas été consultés", avait-il dit.

Il avait aussi admis recevoir un appui militant et financier de la branche irakienne d'el-Qaëda.

 

(Repère : Les courants islamistes jihadistes présents sur le terrain syrien)

 

Classé "organisation terroriste" par Washington, le Front Al-Nosra s'était d'abord fait connaître en Syrie par des attentats suicide, avant de devenir une redoutable force armée combattant aux côtés des insurgés contre le régime du président Bachar el-Assad.

Ce groupe, formé de combattants syriens et de volontaires étrangers, a pour ambition d'instaurer une gouvernance islamique dans la Syrie de l'après-Assad, ce que rejette l'Armée syrienne libre (ASL), la principale composante de la rébellion.

 

Parallèlement, les rebelles syriens ont abattu mercredi un avion de chasse de l'armée qui pilonnait un secteur près de l'aéroport militaire de Mennegh dans la province d'Alep (nord), a rapporté l’OSDH. "Le sort du pilote reste inconnu", a ajouté l’ONG.

Des violents combats se sont par ailleurs produits mercredi près de l'aéroport international d'Alep -fermé depuis janvier- et celui de Nairab, a poursuivi l'OSDH.

 

 

Sur le plan diplomatique, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a accusé mercredi le président syrien Bachar el-Assad d'être passé au "plan B" dans sa lutte contre les rebelles, l'"épuration ethnique" de certaines régions de Syrie.

 

"Je l'ai expliqué à Kerry : le grand massacre de Banias est une nouvelle étape dans les attaques menées par le régime" de Damas, a déclaré au quotidien turc Hürriyet M. Davutoglu, relatant une récente conversation téléphonique avec son homologue américain John Kerry.

"Ce qui nous inquiète dans l'affaire de Banias, c'est le passage à une stratégie d'épuration ethnique d'une certaine région dès lors que le contrôle de l'ensemble du pays n'est plus possible", a poursuivi le ministre.

 

(Lire aussi : Internet : Damas fait le coup de la panne)

 

Au moins 62 corps ont été découverts samedi dans un quartier de Banias, dans l'ouest syrien, pris d'assaut la veille par les forces du régime de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'OSDH a affirmé que les forces supplétives de l'armée, et notamment des chabbihas (milices favorables au régime), avaient "tué par balle, poignardé ou brûlé" ces personnes.

 

L'opposition syrienne a estimé que la multiplication de ces atrocités relevait du "nettoyage ethnique" à l'encontre des sunnites dans cette région alaouite, la religion du président Assad.

Les sunnites ne sont que 10% à l'échelle de la province de Tartous, dont fait partie Banias, contre 80% d'alaouites.

 

"Ce plan B, c'est une stratégie fondée sur l'ouverture d'une zone et d'un corridor pour une certaine confession, en lien avec un affrontement interconfessionnel", a ajouté M. Davutoglu. Ce corridor relierait selon lui les zones de peuplement alaouite de l'ouest de la Syrie à Homs (centre), sur la route de Damas, en longeant la frontière libanaise.

"C'est un jeu très dangereux", a prévenu le ministre, "cela peut semer la confusion au Liban, cela peut créer une culture de la revanche chez les sunnites", qui représentent 80% de la population syrienne et sont largement majoritaires chez les rebelles.

 

 

Accord russo-américain

Par ailleurs, le médiateur international Lakhdar Brahimi a salué mercredi comme un "premier pas très important" le fait que Moscou et Washington se sont mis d'accord pour inciter le régime et les rebelles à trouver une solution au conflit qui ensanglante la Syrie.

 

Evoquant l'entente entre les Etats-Unis et la Russie sur la Syrie annoncée mardi, M. Brahimi a souligné qu'il s'agissait de "la première information optimiste depuis très longtemps", selon un communiqué de son bureau. Il a néanmoins ajouté qu'il ne s'agissait "que d'un premier pas".

 

(Lire aussi : « C’est surtout de la position définitive d’Israël que dépendra le sort du régime syrien »)

 

La Russie et les Etats-Unis se sont entendus à Moscou pour inciter le régime syrien et les rebelles à trouver une "solution politique" au conflit, et pour encourager la tenue "au plus vite" d'une conférence internationale sur la Syrie. Cette annonce a été faite après que le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est entretenu pendant plusieurs heures avec le président russe Vladimir Poutine, puis avec le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov jusque tard dans la soirée.

"Nous pensons que le communiqué de Genève est la voie à suivre pour mettre fin à l'effusion de sang", a déclaré M. Kerry. Cet accord, conclu le 30 juin par les grandes puissances mais jamais appliqué, prévoit une transition en Syrie, sans se prononcer sur le sort du président Bachar el-Assad. M. Lavrov a de son côté réaffirmé que le départ de M. Assad - réclamé avec insistance par les Occidentaux - ne devait pas être une condition préalable à des pourparlers de paix, tout en insistant sur le fait que Moscou ne l'encourageait pas à rester au pouvoir.

 

L'opposition syrienne a, de son côté, mis en doute l’accord russo-américain, craignant de voir émerger une proposition diplomatique selon laquelle elle devrait accepter Assad et ses proches comme dirigeants d'un futur gouvernement de transition. "Avant de prendre une quelconque décision, nous devons savoir quel sera le rôle d'Assad. Ce point a été laissé dans le flou de manière intentionnelle, selon nous, afin d'amener l'opposition à des négociations avant qu'une décision soit prise", a dit Samir Nachar, membre de la Coalition nationale syrienne (CNS). "Aucune position officielle n'a été adoptée mais je pense que l'opposition jugera impossible de discuter d'un gouvernement dont Assad serait toujours le chef", a-t-il dit lors d'une conversation téléphonique depuis Istanbul.

 

 

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commentaires (1)

On ne nous dit pas tout, l'echec des mercenaires salafowahaboqataroalnosraalqaida est beaucoup plus cuisant que ca a qousseyr et maintenant a Deraa, des redditions par millier des mercenaires avec supplication de pas passer a l'echafaud, on ne nous dit pas tout, l'osdh devient subitement muet , c'est pas bon signe pour les mercenaires ca, ni pour leur allie sio yanky....il semblerait que l'interviewe s'est plante, tout ne depend plus d'israel , mais bien de la nvelle puissance regionale l'Iran.

Jaber Kamel

01 h 05, le 09 mai 2013

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Commentaires (1)

  • On ne nous dit pas tout, l'echec des mercenaires salafowahaboqataroalnosraalqaida est beaucoup plus cuisant que ca a qousseyr et maintenant a Deraa, des redditions par millier des mercenaires avec supplication de pas passer a l'echafaud, on ne nous dit pas tout, l'osdh devient subitement muet , c'est pas bon signe pour les mercenaires ca, ni pour leur allie sio yanky....il semblerait que l'interviewe s'est plante, tout ne depend plus d'israel , mais bien de la nvelle puissance regionale l'Iran.

    Jaber Kamel

    01 h 05, le 09 mai 2013

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