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À La Une - L'homme de la semaine

Imran Khan, un ex play-boy et star du cricket pour révolutionner le Pakistan ?

Ses détracteurs voient en lui un dangereux démagogue.

Imran Khan lors d'un discours à Karachi, le 7 mai 2013. REUTERS/Athar Hussain

Idolâtré par des millions de Pakistanais depuis qu'il mena l'équipe nationale de cricket, le sport roi dans le pays, à sa seule victoire en Coupe du monde en 1992, Imran Khan espère aujourd'hui "révolutionner" le pays en faisant son entrée en politique.

A 60 ans, Imran Khan affiche une allure toujours sportive et porte encore beau sous sa crinière brune malgré la patine du temps. Autant d'éléments qui en font la seule vraie célébrité d'un pays qui manque singulièrement de glamour.

"Nous voterons Imran car c'est un homme neuf, et parce que tous les autres ont échoué", fut sans doute la phrase la plus entendue chez ses supporteurs, souvent jeunes, lors des meetings où leur leader a électrisé les foules.

 

Sensation politique du moment, l'ancienne star du cricket compte faire fructifier samedi dans les urnes, à l'occasion des législatives, son image d'homme neuf et sa campagne dynamique en cassant le monopole des partis traditionnels.

Ses slogans sont simples : changer le pays, remettre à sa place la richissime élite qui confisque le pouvoir, éradiquer la corruption, résoudre la crise énergétique, tenir tête à Washington trop pressant sur la lutte contre le terrorisme et tenter de discuter avec les rebelles islamistes talibans.
 

Imran Khan salue ses partisans lors d'un rassemblement à Karachi. REUTERS/Athar Hussain

Khan séduit notamment la jeune classe moyenne urbaine, lassée des vieux partis traditionnels mais dont on ignore si elle ira voter en masse samedi. "La révolution est en marche", a-t-il assuré la semaine dernière à l'AFP en marge d'un meeting dans son Pendjab natal, la province la plus peuplée du pays.

 

Ses plus féroces détracteurs le surnomment "Taliban Khan" en le décrivant comme un dangereux démagogue populiste et conservateur et comme un naïf qui éreinte l'Amérique mais épargne les extrémistes talibans en croyant que cela va améliorer la situation.

 

Pendant la campagne, il a été épargné par les attentats talibans qui ont surtout visé les partis laïcs du gouvernement sortant, de sanglantes attaques qu'Imran Khan s'est gardé de condamner.


Mais mardi soir, alors qu'il s'apprêtait à faire un discours à Lahore (est), Khan a fait une lourde chute de plusieurs mètres. Blessé à la tête, il a été transporté à l'hôpital. Son parti a ensuite assuré qu'il n'était pas gravement blessé, sans toutefois préciser s'il en garderait des séquelles.



Son Mouvement pour la Justice (Pakistan Tehreek-e-Insaf, PTI) a mené une campagne efficace, notamment sur internet. Mais l'afflux de politiciens opportunistes venus des partis classiques a commencé à entacher son image de chevalier blanc.

A quelques jours du scrutin, les observateurs réévaluent toutefois ses chances à la hausse, même s'ils le voient mal devancer le favori, la PML-N de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif.

 

Né en 1952 dans une riche famille de Lahore, Imran étudie dans les meilleures universités pakistanaises et anglaises.

Diplômé d'Oxford, il se fait rapidement remarquer au cricket dans des clubs anglais. A 19 ans, il débute en sélection nationale du Pakistan. Pas nécessairement le plus doué au départ, il travaille dur pour devenir le meilleur joueur de l'histoire du cricket pakistanais.

 

Suivent la retraite et ses années "play-boy", très entouré dans les boîtes de nuits les plus sélectes de Londres, jusqu'à son mariage avec Jemima Goldsmith, fille du magnat financier franco-britannique Jimmy Goldsmith, en 1995.

Elle se convertit à l'islam et le couple s'installe chez la famille Khan à Lahore. Ils auront deux garçons mais divorceront en 2004, en raison, selon certaines sources, des difficultés d'adaptation de Jemima au Pakistan.

 

Imran Khan est, depuis, devenu aussi célèbre pour ses projets de charité que pour son passé de star du cricket, notamment en fondant à Lahore le meilleur hôpital de traitement du cancer dans le pays, en hommage à sa mère.

 

Idolâtré par des millions de Pakistanais depuis qu'il mena l'équipe nationale de cricket, le sport roi dans le pays, à sa seule victoire en Coupe du monde en 1992, Imran Khan espère aujourd'hui "révolutionner" le pays en faisant son entrée en politique. A 60 ans, Imran Khan affiche une allure toujours sportive et porte encore beau sous sa crinière brune malgré la patine du temps. Autant...
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