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À La Une - Espace

La conquête de Mars semble désormais possible

"Aller sur Mars ne nécessite pas des miracles mais de l'argent et un programme pour répondre aux défis technologiques et d'ingénierie"

La planète mars. Archives AFP

Les experts à la Nasa comme dans le secteur privé s'accordent désormais à penser qu'une mission habitée vers Mars est du domaine du possible dans les 20 prochaines années même si les défis sont immenses.

 

Une conférence de trois jours visant à examiner la faisabilité et l'utilité d'un tel périple, co-organisée par l'Université George Washington, réunit à partir de lundi dans la capitale fédérale certains des plus grands spécialistes du sujet comme Buzz Aldrin, deuxième homme à avoir marché sur la Lune, ainsi que plusieurs hauts responsables de la Nasa y compris son directeur Charles Bolden.

 

Le regain d'intérêt pour la planète rouge a suscité ces derniers mois plusieurs projets d'aventuriers plus ou moins sérieux dont l'un propose même un aller simple pour réduire les coûts.

 

Le public américain paraît aussi très favorable à l'envoi d'astronautes sur Mars, selon un récent sondage du groupe à but non lucratif Explore Mars et le géant aérospatial Boeing. Cette enquête auprès de 1.101 personnes montre que 75% seraient favorable à doubler l'enveloppe annuelle de la Nasa, actuellement de 17 milliards de dollars, pour financer une telle mission.

L'agence spatiale ne reçoit que 0,5% du budget fédéral comparé à 4% lors du projet Apollo de conquête de la Lune dans les années 1960.

Le patron de la Nasa, Charles Bolden, a récemment répété qu"'une mission habitée vers Mars est une priorité de la Nasa".

 

Le plus grand obstacle à un tel projet est la crise budgétaire des Etats-Unis, estime Scott Hubbard, professeur à l'Université Stanford en Californie et ancien responsable du programme d'exploration de Mars à la Nasa.

"Si on lançait ce projet aujourd'hui, il serait possible de poser des hommes sur Mars dans 20 ans", estime-t-il dans un entretien avec l'AFP. "Aller sur Mars ne nécessite pas des miracles mais de l'argent et un programme pour répondre aux défis technologiques et d'ingénierie", souligne l'expert sans donner d'estimation de coût que certains chiffrent à plusieurs centaines de milliards de dollars.

 

Poser sur Mars une masse de 30 à 40 tonnes nécessaires pour une telle mission sera l'un des plus grands défis techniques, juge Scott Hubbard, soulignant la grande difficulté bien connue d'entrer dans l'atmosphère martienne.

Il rappelle la descente angoissante de sept minutes du robot Curiosity sur Mars en août dernier qui ne pèse pourtant qu'une tonne et est l'engin le plus lourd à s'être posé sur une autre planète. Il faudra de ce fait des missions robotiques préalables pour démontrer que le système fonctionne.

 

Quant au transport, la Nasa continue à développer un lanceur lourd (SLS) et la capsule Orion en vue de mission d'exploration spatiale habitée lointaine. Toutefois, Scott Hubbard estime qu'un moteur nucléaire, encore à développer, serait préférable en assurant une poussée constante qui réduirait de moitié la durée du périple de six à neuf mois.

La distance Terre-Mars varie de 56 à 400 millions de kilomètres selon la position des deux planètes.

 

Outre les obstacles technologiques, les effets néfastes sur l'organisme humain de long séjours spatiaux ne sont pas encore bien compris, dont surtout les radiations cosmiques. "Les radiations dans l'espace avec le risque accru de cancer est un danger certain pour l'équipage que nous devons mieux comprendre", explique à l'AFP Stephen Davison, responsable à la Nasa du programme de biologie de l'espace au Centre spatial Johnson à Houston où se situe le centre d'entraînement des astronautes.

Outre ces radiations les effets de la microgravité sur la pression intra-crânienne sont apparemment responsables de problèmes de vision plus ou moins sévères observés chez des astronautes dans la Station spatiale internationale (ISS), dit-il. La perte de masse osseuse et musculaire en apesanteur est en revanche bien contenue avec de l'exercice.

 

Enfin le troisième grand problème est d'ordre psychologique pour des astronautes isolés passant de longues périodes confinées dans des espaces réduits, poursuit Stephen Davison. Selon lui "il faut étudier les effets biologiques et psychologiques des voyages spatiaux pendant encore au moins dix ans" dans l'ISS avant d'entreprendre une mission vers Mars.

 

 

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Une conférence de trois jours visant à examiner la faisabilité et l'utilité d'un tel périple, co-organisée par l'Université George Washington, réunit à partir de...
commentaires (3)

"un moteur nucléaire(...) assurant une poussée constante". La NASA se mettrait-elle à l'école de Tintin?

Yves Prevost

07 h 09, le 07 mai 2013

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Commentaires (3)

  • "un moteur nucléaire(...) assurant une poussée constante". La NASA se mettrait-elle à l'école de Tintin?

    Yves Prevost

    07 h 09, le 07 mai 2013

  • Se poser sur Mars reste donc un rêve très risqué à concrétiser , surtout sur l’être humain menacé de cancer à cause de diverses radiations . Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A.Nazira

    16 h 39, le 06 mai 2013

  • Voilà qui est bien plus intéressant que les actions de traîtrise quotidiennes de la plus illégale des milices qui est en train de sacrifier le Liban pour l'amour qu'il porte au plus grand tyran du XXlè siècle.

    Robert Malek

    05 h 18, le 06 mai 2013

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