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Liban

Otages de Aazaz : des « signaux positifs », selon Charbel

Les familles des neuf pèlerins manifestent au centre-ville. Sur la banderole, on peut lire : « Boycottons ensemble les produits turcs. »  Photo Sharif Karim/Reuters

Près d’un an après leur enlèvement en Syrie, les pèlerins chiites retenus à Aazaz seront-ils bientôt libérés ? Le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel a fait état hier de « nouveaux signaux positifs concernant leur possible libération ». À l’issue d’une réunion avec les chefs sécuritaires hier au ministère, M. Charbel s’est néanmoins déclaré « inquiet des conditions imposées par les ravisseurs, sans qu’il ne soit possible de déterminer qui est le responsable principal du groupe ». Il a dit attendre que « la liste des noms des détenues dans les prisons syriennes (dont les ravisseurs veulent obtenir la libération contre celle des neuf pèlerins) soit reçue par le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, afin que les négociations puissent commencer ». Notons que certaines informations ont fait état de la présence du général Abbas Ibrahim en Turquie pour entreprendre les contacts nécessaires sur ce plan avec les autorités turques.


Rappelons que cela fait bientôt un an que les onze pèlerins chiites, qui revenaient d’un pèlerinage en Iran par bus, ont été enlevés dans le nord de la Syrie. Deux ont été libérés depuis, et neuf restent captifs.
Dans un entretien télévisé, M. Charbel a dit craindre que « les ravisseurs ne décident de libérer une partie seulement des otages contre la liste de détenues ». Il s’est dit « sûr que les Turcs sont sérieux dans le règlement de cette affaire », même s’il s’est étonné du fait qu’ils n’aient pas été en mesure de jouer un plus grand rôle dans ce dossier jusque-là.

Médiation turco-qatarie
De leur côté, les ravisseurs des neuf pèlerins chiites libanais encore captifs ont affirmé hier qu’une médiation turco-qatarie était en cours pour leur libération en échange de prisonnières dans les geôles du régime syrien.
Les ravisseurs, qui se présentent comme un groupe rebelle sous le nom de « Brigade de la tempête du Nord », ont souligné dans un communiqué sur leur page Facebook qu’un « comité de médiation international a été formé par la Turquie, le Qatar et les ulémas musulmans libanais » en vue de libérer les pèlerins. « Les noms des prisonnières syriennes ont été remis à ce comité », précise le communiqué.


Le groupe, qui affirme être formé de « révolutionnaires de Syrie », a de nouveau accusé ces pèlerins d’être des membres du Hezbollah. « Ce ne sont pas des pèlerins comme le prétend le Hezbollah », indique le communiqué.
« Le moment est venu de faire état de notre revendication légitime, celle de libérer les Syriennes innocentes qui croupissent dans les geôles du régime du (président syrien Bachar) Assad soutenu par le parti de l’Iran », précise le groupe, en référence au parrainage du Hezbollah par la République islamique d’Iran, principal allié régional de Damas.
« Nous n’avons pas de problème avec une confession, indique le groupe, en référence à la communauté chiite. Notre problème est avec le Hezbollah qui participe avec le régime au massacre de nos enfants et au viol de nos femmes. »

Vers le Sud...
Pour leur part, les parents des otages de Aazaz ont poursuivi hier leur sit-in devant les bureaux de la compagnie d’aviation turque et le Centre culturel turc au centre-ville. Ils n’étaient pas seuls cette fois, des hommes politiques se sont joints à eux : les députés Émile Rahmé et Abdel-Latif Zein, l’ancien député Hassan Yaacoub, le vice-président du conseil politique du Hezbollah Mahmoud Comati, cheikh Abbas Zgheib, représentant le Conseil supérieur chiite. M. Comati a lui aussi parlé de « signaux positifs dans l’affaire des pèlerins libanais retenus à Aazaz », mais il a ajouté qu’« il ne faut pas les divulguer car cela ne servirait pas la cause des pèlerins enlevés ».
S’exprimant au nom des familles des pèlerins, Mahdi Zeaïter a souligné que ces familles « poursuivent leur mouvement et pourraient se diriger en fin de semaine vers le Sud, pour manifester devant le siège du contingent turc de la Finul ». « Nous resterons dans la rue jusqu’à ce que les pèlerins soient libérés, a-t-il ajouté. Il y a des signaux positifs, mais nous espérons qu’ils se concrétiseront. »

 


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