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À La Une - Journée mondiale

Le 1er mai sous le signe de l'austérité et des inégalités

Des centaines de milliers de personnes ont manifesté à travers le monde.

Le 1er mai a été marqué par des manifestations violentes en Istanbul. OZAN KOSE/AFP

De Madrid à Athènes, l'Europe, frappée de plein fouet par le chômage, manifestait mercredi contre les politiques d'austérité et pour davantage de mesures en faveur de l'emploi, à l'occasion de la fête du Travail marquée au petit matin par des heurts en Turquie.

 

L'Asie avait donné le coup d'envoi de ces défilés, placés aussi sous le signe des oubliés de la croissance, comme au Bangladesh où les ouvriers du textile travaillent dans des conditions misérables pour les firmes occidentales.

Des dizaines de milliers de manifestants y ont réclamé justice après la mort, il y a une semaine, de plus de 400 ouvriers dans l'effondrement d'un immeuble abritant des ateliers de confection. A Dacca, la capitale, les travailleurs brandissaient des banderoles et des drapeaux rouges en scandant "Pendez les tueurs, pendez les propriétaires d'ateliers".

 

Les grandes capitales européennes pendant ce temps se préparaient aux défilés contre l'austérité et le chômage, prévus en Espagne, en Italie, en Grèce, à Chypre ou en France.

 

La hausse du chômage, qui vole de record en record en Europe, a atteint un sommet dans la zone euro, à 12,1% en mars, et alimente un rejet croissant des politiques d'austérité, en particulier dans les pays du sud du continent les plus douloureusement frappés.

 

A Rome, c'est le pape François qui a appelé, lors de son audience hebdomadaire, les dirigeants politiques à faire tout ce qu'ils peuvent pour créer des emplois, estimant que le chômage était le résultat d'une vision économique "en dehors des règles de la justice sociale".

 

Les premiers manifestants se rassemblaient au même moment en Italie, comme dans la ville médiévale de Pérouse, dans le centre du pays, située dans l'une des régions où le chômage a le plus fortement augmenté, où plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues mercredi matin.

 

Quelques heures plus tôt, des manifestants en colère avaient affronté la police à Istanbul, aux cris de "Mort au fascisme", "longue vie au 1er mai", alors que les autorités avaient interdit tout rassemblement en raison de travaux de rénovation sur la place Taksim, un lieu emblématique de la grande ville turque.

 

En Grèce, le pays qui avec l'Espagne détient le record du nombre de chômeurs, à 27,2% en janvier, deux manifestations étaient prévues en milieu de journée à Athènes.

Les ferries sont restés à quai pour ce 1er mai, aucune liaison avec les îles n'était disponible en raison d'une grève lancée par les syndicats de marins. Plusieurs affiches du syndicat du privé GSEE proclamaient: "Nous réclamons des conventions collectives, de l'emploi, de la croissance, des droits sociaux démocratiques".

 

En Espagne, les deux grands syndicats, UGT et Comisiones obreras (CCOO), ont appelé à 82 manifestations à travers le pays.

Ce 1er mai "doit mettre en évidence l'échec total des politiques d'austérité qu'imposent les institutions européennes et les gouvernements des pays de l'Union européenne, qui dans notre pays se vérifie dans les faits", affirmait l'UGT dans son appel à manifester, au moment où le chômage explose à 27,16% des actifs.

 

Même appel au Portugal, l'un des pays bénéficiant d'une assistance financière internationale assortie d'un plan de rigueur, où l'UGT dénonçait les "sacrifices et l'austérité ayant conduit au chômage et à l'appauvrissement" du pays.

En France, où l'impatience grandit aussi face à l'explosion du chômage, les deux grandes centrales syndicales, la CGT et la CFDT, devaient défiler en ordre dispersé pour la première fête du Travail du gouvernement de gauche.

Leurs divergences se cristallisent autour du projet de loi sur la sécurisation de l'emploi, "accord scélérat" pour la CGT, avancée pour créer des emplois, aux yeux de la CFDT.

 

Au moment où le nombre de chômeurs atteint le record historique de 3,2 millions, et où chaque jour apporte son lot d'annonces de suppressions d'emploi, la majorité des Français (57%) estime que la défense de l'emploi doit être le premier objectif des syndicats, selon un sondage CSA.

 

 

Pour mémoire

À la recherche d’une croissance mondiale, le commentaire de Mohammad A. el-Erian

De Madrid à Athènes, l'Europe, frappée de plein fouet par le chômage, manifestait mercredi contre les politiques d'austérité et pour davantage de mesures en faveur de l'emploi, à l'occasion de la fête du Travail marquée au petit matin par des heurts en Turquie.
 
L'Asie avait donné le coup d'envoi de ces défilés, placés aussi sous le signe des oubliés de la croissance,...

commentaires (1)

1er mai 2013 surtout au Bangladesh, où les ouvriers du textile travaillent dans des conditions misérables pour les firmes occidentales. En Espagne en France aussi , Italie, Grèce, et à Chypre où les syndicats sont divisés sur la réponse à apporter à la crise, le refus de l'austérité et la lutte contre le chômage avec un grand pessimisme . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

16 h 22, le 01 mai 2013

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Commentaires (1)

  • 1er mai 2013 surtout au Bangladesh, où les ouvriers du textile travaillent dans des conditions misérables pour les firmes occidentales. En Espagne en France aussi , Italie, Grèce, et à Chypre où les syndicats sont divisés sur la réponse à apporter à la crise, le refus de l'austérité et la lutte contre le chômage avec un grand pessimisme . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    16 h 22, le 01 mai 2013

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