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À La Une - Révolte

Moaz el-Khatib démissionne de nouveau

L’opposition fustige le Hezbollah ; découverte de plus de 532 corps à travers le pays.

Plus de 530 corps mutilés auraient été découverts à travers la Syrie, dont une majeure partie à Jdeidet el-Fadl, dans la province de Homs.  HO/Reuters

Le chef de l’opposition syrienne Ahmad Moaz el-Khatib a de nouveau présenté sa démission, arguant de l’« inaction » de la communauté internationale face au conflit, selon un membre de la Coalition de l’opposition. M. Khatib avait jeté l’éponge une première fois il y a près d’un mois, mais la Coalition de l’opposition syrienne n’avait pas donné suite.
Connu pour son franc-parler, M. Khatib a toujours critiqué l’inaction de la communauté internationale face au bain de sang en Syrie. Un membre de la Coalition a affirmé que l’opposition allait se réunir les 10 et 11 mai pour élire un nouveau chef, la charte de la Coalition prévoyant que le mandat de son président est soumis au vote tous les six mois. Cette démission intervient après la réunion samedi du groupe des « Amis de la Syrie » à Istanbul.

 

(Portrait : Ahmed Moaz al-Khatib, un franc-tireur au franc-parler)

 

Au cours de cette rencontre, l’opposition syrienne a une nouvelle fois exhorté les pays occidentaux et arabes qui la soutiennent à mener des frappes aériennes ciblées pour empêcher le régime de Bachar el-Assad de continuer à tirer des missiles sol-sol Scud sur les civils. Outre cette demande spécifique, les opposants du régime de Damas ont demandé la mise ne place d’une « zone d’interdiction aérienne (...) pour permettre la libre circulation des réfugiés » le long des frontières nord et sud du pays. Dans sa déclaration, l’opposition a enfin souhaité l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant le recours du pouvoir syrien aux missiles balistiques et aux armes chimiques, ainsi que la mise en place d’un fonds international destiné à soutenir le nouveau gouvernement intérimaire et le retour des réfugiés dans leur pays.

 


« Huile sur le feu »
C’est également durant cette réunion que Washington a annoncé le doublement de son assistance directe et la livraison d’équipements militaires défensifs, mais toujours pas les armes lourdes que l’opposition réclame avec insistance. Des médias américains ont évoqué la livraison de gilets pare-balles, de véhicules ou de lunettes de visée nocturne.


Conscient de la situation dramatique sur le terrain, le chef de la diplomatie américaine avait exprimé dès jeudi ses craintes d’une « dislocation » de la Syrie. Mais il a aussi insisté sur la prudence nécessaire en matière de soutien militaire à l’opposition. « Nous essayons d’avancer avec précaution pour ne pas créer encore plus de désordre, a dit John Kerry, nous voulons aussi nous assurer que ceux avec qui nous travaillons défendent le pluralisme, la diversité et un processus démocratique. » « Nous souhaitons que la Coalition condamne fermement l’extrémisme et les armes chimiques et, tout aussi important, qu’elle s’engage pour une solution politique et travaille à une transition », a confirmé à l’AFP un diplomate occidental sous le couvert de l’anonymat.


De son côté, l’Allemagne s’est, elle, dit prête à envisager une levée de l’embargo décrété par l’Union européenne (UE) sur les armes à destination de l’opposition syrienne si d’autres pays européens en font la demande, selon son ministre de Affaires étrangères Guido Westerwelle, hier.

 

(Pour mémoire: Syrie : « Au nom de tous ceux qui souffrent, je vous dis : stop ! »)


Réagissant à la décision américaine, el-Watan, un quotidien syrien proche du pouvoir à Damas, a accusé hier les États-Unis de jeter de « l’huile sur le feu ». L’Iran, principal allié régional du régime syrien, a pour sa part réaffirmé son soutien au président Assad face aux États-Unis, a indiqué un député iranien en visite à Damas pour trois jours et cité hier par l’agence officielle SANA. « La Syrie est à l’avant-garde dans la résistance à l’entité sioniste (Israël) en dépit de tous les complots ourdis contre elle. L’Iran soutient les efforts menés par le président Assad pour contrer la politique américaine et les États qui exécutent cette politique », a déclaré le président de la commission de la Sécurité nationale et des Affaires étrangères du Parlement iranien, Alaeddine Boroujerdi.


Toujours du côté syrien, l’agence officielle SANA a rapporté que le président Assad jugeait que « la situation était meilleure en Syrie grâce à la résistance du peuple syrien et son soutien à sa valeureuse armée ». Réitérant des propos récemment tenus, il a de nouveau souligné son intransigeance, affirmant qu’il ne ferait « pas de compromis avec les groupes extrémistes et terroristes », auxquels il assimile les rebelles.



L’armée d’Assad marque des points
Sur le terrain, l’armée marquait des points, notamment aux portes de Damas où elle cherche à empêcher l’entrée des rebelles dans la capitale en bombardant intensément les poches insurgées en périphérie, et dans la région de Homs, qui relie la capitale au littoral. Ainsi elle a pris hier le « contrôle total » du village de Jdeidet el-Fadl où l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a pu identifier au moins 80 morts, dont de nombreux rebelles tués dans des bombardements, des combats et des exécutions sommaires. L’organisation a diffusé des vidéos de corps au visage sauvagement torturé ou horriblement mutilé. Toutefois, plusieurs médias et les comités des locaux de coordination (LCC) faisaient état hier de la découverte, à travers le pays, de plus de 532 corps de personnes tuées au cours des six derniers jours par les forces du régime : plus de 300 civils et au moins 150 membres de l’Armée syrienne libre (ALS) feraient partie de ces découvertes macabres, faites notamment à Jdeidet el-Fadl.

 

(Eclairage : Les enlèvements en tout genre se multiplient en Syrie)


Toujours dans la région de Homs, l’armée progressait vers le bastion rebelle de Qousseir après la prise de plusieurs villages environnants, selon l’OSDH et Damas. D’après l’Observatoire, les troupes sont appuyées par des combattants du Hezbollah. Les combattants du Hezbollah « avancent sur le terrain, tandis que l’armée assure leur couverture aérienne », a expliqué Hadi el-Abdallah, militant antirégime à Qousseir. L’opposition syrienne a d’ailleurs sommé le Hezbollah de « retirer immédiatement ses forces du territoire syrien », soutenant que l’implication du parti chiite « pourrait entraîner le Liban et la région dans un conflit ouvert aux conséquences destructrices ».


Par ailleurs, les autorités jordaniennes ont arrêté hier huit Syriens accusés d’avoir provoqué des troubles ayant fait ces derniers jours 10 blessés parmi les policiers dans le camp de réfugiés de Zaatari, a annoncé une source au sein des services de sécurité.


Enfin, un Américain soupçonné de vouloir rallier une organisation islamiste en Syrie a été arrêté vendredi soir dans un aéroport de Chicago aux États-Unis, selon le FBI.

Le chef de l’opposition syrienne Ahmad Moaz el-Khatib a de nouveau présenté sa démission, arguant de l’« inaction » de la communauté internationale face au conflit, selon un membre de la Coalition de l’opposition. M. Khatib avait jeté l’éponge une première fois il y a près d’un mois, mais la Coalition de l’opposition syrienne n’avait pas donné suite.Connu...

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