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Culture - Spectacle

Mounzer Baalbaki, ou l’absurde comme dernier rempart

Avec « REM – Rapid Eye Movement », de et avec Mounzer Baalbaki, l’ancien théâtre al-Madina – Clemenceau a abrité une belle performance.

Mounzer Baalbaki debout sur son promontoire, comme sur le fil d’un rasoir... Photo Marwan Assaf

L’ancien théâtre al-Madina est tout dénudé, il n’en reste que la structure en béton. C’est dans ce décor de fin d’un monde ou de naissance d’un autre, un décor qui semble tout à fait approprié, qu’un homme seul, immobile, perché sur une étagère, sorte d’étroit promontoire, enchaîne des histoires de rêves, plus loufoques et absurdes les unes que les autres.
«Ce matin, quand je me suis réveillé, la première chose que j’ai faite, j’ai plané. Et je me suis demandé, d’une voix tellement basse que même quelqu’un qui aurait été tout près de moi n’aurait pas entendue: “Suis-je un lâche?”.»
Le texte commence ainsi, c’est une voix off qui le débite. Une voix intérieure, qui abreuve le spectateur d’histoires puisant aussi bien dans la réalité que dans la fantasmagorie la plus échevelée! Un fil ténu relie chaque rêve, comme un témoin qui passe de main en main, pour ne pas perdre le fil...
Une fois la lumière revenue, on reste le sourire aux lèvres, encore étonné de la petite météorite que l’on a vu passer juste-là sous nos yeux!
Où Mounzer Baalbaki puise-t-il tout cet absurde? «Mais c’est notre quotidien, le monde dans lequel nous vivons, notre réalité», lance-t-il. Pas revendicatif. Juste objectif.
Très connu comme comédien de théâtre et surtout comme acteur de cinéma (il a notamment joué dans le dernier film de Nadine Labaki, Et maintenant, on va où), Mounzer Baalbaki signe avec REM, sa première pièce de théâtre en tant qu’écrivain, comédien et metteur en scène.
Son utilisation de la voix off en a dérouté certains, mais pour lui, ce parti pris de mise en scène est là pour faire «un parallèle entre l’absence de voix et l’absence de mouvement». En effet, le personnage est là, statique, comme un insecte épinglé au mur, scotché par le déclenchement de diapositives, complètement absorbé par ces histoires, entre rêve et réalité...
Avec un humour grinçant, il mêle récits tragiques – ancrés dans son vécu – ou
revendicatifs et morceaux complètement imaginaires. Le tout s’enchaînant comme une machine bien huilée... Sauf quand cette dernière s’emballe et que plus rien ni personne ne peut arrêter ou même maîtriser sa folle débandade... À l’image de la réalité du pays? REM – Rapid Eye Movement (Rapide mouvement de l’œil) a été déjà donnée – dans une première version – en décembre dernier à Achkal Alwan.
L’ancien théâtre al-Madina est tout dénudé, il n’en reste que la structure en béton. C’est dans ce décor de fin d’un monde ou de naissance d’un autre, un décor qui semble tout à fait approprié, qu’un homme seul, immobile, perché sur une étagère, sorte d’étroit promontoire, enchaîne des histoires de rêves, plus loufoques et absurdes les unes que les autres. «Ce matin,...
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