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À La Une - Crise

Bachar el-Assad : la crise en Syrie peut embraser la Jordanie

Le président syrien lie son départ à "la décision du peuple".

Le président syrien lors de l'entretien avec la chaîne officielle al-Ikhbariya diffusé le 17 avril 2013. AFP/SANA

Le président syrien Bachar el-Assad a prévenu mercredi que la guerre dans son pays pourrait gagner la Jordanie voisine, qu'il accuse d'entraîner les combattants rebelles et de faciliter leur entrée en Syrie.

 

"L'incendie ne s'arrêtera pas à nos frontières, tout le monde sait que la Jordanie est aussi exposée (à la crise) que la Syrie", a affirmé M. Assad dans une interview à la chaîne officielle al-Ikhbariya.
Le président syrien a, par ailleurs, lié son départ à une "décision du peuple", laissant entendre qu'il pourrait se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue en 2014, alors que son pays est ravagé depuis deux ans par un conflit meurtrier.

"Le poste (de président) n'a pas de valeur sans le soutien du peuple. Que le président reste ou ou parte relève de la décision du peuple", a affirmé M. Assad.

"Le poste n'est pas un objectif en soi. L'objectif est le projet que (le président) offre à la société. Les médias étrangers qui ont dit que ce président (Assad) s'accrochait au pouvoir se trompent", a-t-il ajouté.

(Pour mémoire : Assad propose une "solution politique" à la crise en Syrie)

L'Iran, allié du régime de M. Assad, avait fait savoir il y a quelque temps que le chef de l'Etat pourrait se représenter à l'issue de son mandat en 2014.

Dans cet entretien d'une heure où il est apparu tranquille, le chef de l'Etat a attaqué l'opposition syrienne, essentiellement basée à l'étranger, doutant de son patriotisme et minimisant son appui populaire.

"Toute opposition installée de plein gré à l'étranger ne peut être patriote. Comment êtes-vous patriote si vous avez fui à l'étranger?", a-t-il demandé en référence à la Coalition de l'opposition en exil.

"C'est quoi l'opposition? S'il y a un million de Syriens qui s'oposent à l'Etat, cela veut-il dire qu'ils forment une opposition?", a-t-il dit. "L'heure n'est pas à la complaisance sur cette question-là. Un traître est un traître et un collaborateur est un collaborateur".

"Dans tous les pays du monde, l'opposition est une opposition élue et bénéficie d'une base populaire. Où sont les élections sur lesquelles se base cette opposition-là?", a encore poursuivi M. Assad.

(Pour mémoire : Armes, jihadistes, chaos : l’infernale équation syrienne)

Interrogé sur un éventuel dialogue, évoqué par le chef de l'opposition Ahmed Moaz al-Khatib, M. Assad a affirmé: "Nous dialoguerons avec tous ceux qui n'ont pas encaissé de l'argent pour vendre la patrie". Il a aussi précisé qu'il n'y aurait "pas de négociations avec ceux qui n'ont pas de base populaire".

Comme toujours depuis le début de la révolte en mars 2011, le président a assimilé le soulèvement à du "terrorisme" financé par l'étranger.

"Il n'y a pas de terroriste modéré", a-t-il insisté, en référence aux pays occidentaux qui font la différence entre les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) et les groupuscules jihadistes.

"El-Qaëda domine (la rébellion) en Syrie", a-t-il affirmé, une semaine après l'allégeance du Front jihadiste al-Nosra, un des groupes des plus combatifs face à l'armée régulière, au réseau fondé par Oussam Ben Laden.

Mercredi, le ministère syrien des Affaires étrangères s'en est pris à la France qui avait critiqué la veille une amnistie partielle décrétée par M. Assad.

"Le président Assad a promulgué ce décret la veille du jour de l'Indépendance qui marque la fin de l'occupation française et le ministère des Affaires étrangères demande au gouvernement français de cesser de s'immiscer dans les affaires intérieures syriennes", selon un communiqué cité par l'agence officielle Sana.

La France est un des principaux pays occidentaux à soutenir la rébellion, Damas soutenant que le conflit perdure à cause du soutien étranger fourni aux insurgés.

"Le peuple syrien ne permettra pas à la France de revenir dans le pays par le biais du soutien aux groupes terroristes et en conspirant pour faire couler le sang syrien. La France est mal placée pour juger la politique syrienne", estiment les Affaires étrangères.


Parallèlement, la Russie, alliée indéfectible de Damas, a qualifié pour sa part de "négatif" le rôle joué par le groupe des Amis de la Syrie, à trois jours d'une nouvelle réunion de ce groupe à Istanbul.

"Pour l'instant, nous considérons que ce processus contribue d'une façon négative aux accords de Genève" portant sur les principes d'une transition en Syrie, a dit à la presse le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, au terme d'un entretien avec son homologue turc Ahmet Davutoglu dans cette ville.

 

Sur le terrain, au moins 12 personnes, dont deux enfants, ont été tuées mercredi par des tirs de l'armée syrienne contre la localité de Boueida, dans l'est de la province centrale de Homs, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un large réseau de militants, avocats et médecins à travers le pays.

Des combats au sol faisaient aussi rage dans cette région, où le régime "s'appuie sur des combattants loyaux au Hezbollah (libanais) et des forces de défense (supplétifs de l'armée syrienne, ndlr) pour chasser les rebelles des zones rurales", selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. "L'armée tente d'encercler Qousseir et de défaire les insurgés dans la campagne (de Homs)", a-t-il ajouté.

Cette région est stratégique car elle se trouve dans le centre du pays et relie Damas au littoral.

 


Pour mémoire

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Le président syrien Bachar el-Assad a prévenu mercredi que la guerre dans son pays pourrait gagner la Jordanie voisine, qu'il accuse d'entraîner les combattants rebelles et de faciliter leur entrée en Syrie.
 
"L'incendie ne s'arrêtera pas à nos frontières, tout le monde sait que la Jordanie est aussi exposée (à la crise) que la Syrie", a affirmé M. Assad dans une interview...

commentaires (2)

Tiens...la Jordanie est contre toute intervention militaire en Syrie...c'est chaud,non?...avec les ekhwan qu'il a chez lui,le roi,il est passablement dans les problèmes...par contre les US renforcent leur présence chez lui...ô tempora,ô mores...les bédouins sont en train d'aiguiser leurs armes...bis repetita...

GEDEON Christian

11 h 29, le 18 avril 2013

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Commentaires (2)

  • Tiens...la Jordanie est contre toute intervention militaire en Syrie...c'est chaud,non?...avec les ekhwan qu'il a chez lui,le roi,il est passablement dans les problèmes...par contre les US renforcent leur présence chez lui...ô tempora,ô mores...les bédouins sont en train d'aiguiser leurs armes...bis repetita...

    GEDEON Christian

    11 h 29, le 18 avril 2013

  • Les traitres libanais vont boire ses paroles.

    Robert Malek

    18 h 03, le 17 avril 2013

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