Les nombreux participants se préparant au départ de ce premier Bikeathon 2013, hier matin sur le front de mer de Beyrouth.
Même son de cloche auprès d’Émilie Moukarzan, membre de l’association Baldati, qui œuvre pour la paix et l’écologie au Liban. « En tant que membre de l’association, je suis très sensible aux questions écologiques. Il faut faire avancer les choses. Mais c’est également un réel plaisir d’être ici », souligne-t-elle.
Nour, 11 ans, est accompagnée de ses parents et d’une amie. Malgré son jeune âge, elle a tout de même voulu être là « par curiosité » et « pour faire du vélo ».
L’écologie, une question d’ordre public
Il est 9h15 lorsque le départ est donné sous un soleil de plomb. Le tout accompagné de la célèbre musique du groupe Survivor, Eye of the Tiger. Si une majorité d’amateurs a pris part à cette course pour profiter d’un moment de répit sans voiture dans les rues de la capitale, quelques aficionados de la discipline, équipés de la tête aux pieds, ont également relevé le défi. Comme Elio, un Brésilien en vacances à Beyrouth : « J’ai entendu parler de cet événement. En tant que cycliste confirmé, je me suis dit qu’il fallait y être. Et en plus, c’est pour la bonne cause. »
Forts de cette première réussite, les organisateurs espèrent qu’elle marquera une nouvelle étape dans leur lutte pour un Liban plus vert. Une cause à laquelle la municipalité de Beyrouth souhaite répondre favorablement. Partie prenante à ce Bikeathon 2013, elle est encline à la création et au développement d’espaces publics sans voiture. « Aujourd’hui, les autorités publiques sont réceptives à notre discours et notamment la municipalité, qui a œuvré pour ce projet », explique Fadi el-Faher, membre du bureau politique du Parti des Verts, créé en 2008 par Philippe Skaf.
Un constat que confirme Samir Skaf. « Aujourd’hui, de nombreux projets sont en discussion », souligne-t-il. Avant d’ajouter : « Pendant de nombreuses années, l’écologie n’était pas une priorité en raison des différents problèmes que nous avions connus. Mais l’environnement fait partie de la sécurité nationale, on ne veut pas attendre des jours meilleurs. »
Aujourd’hui, le processus est enclenché. Des pistes cyclables et la création de plusieurs couloirs destinés uniquement aux piétons sont à l’étude. Les mentalités changent et la cause écologique est devenue une question d’ordre public. « Nous n’en sommes qu’au début et nous espérons que cela continuera toujours. Nous souhaitons créer une nouvelle culture », conclut Fadi el-Faher, alors que les premiers participants franchissent la ligne d’arrivée à peine vingt minutes après le départ, tout sourire et à peine essoufflés.
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