Rechercher
Rechercher

Entre révolution et changement, le Venezuela choisit un successeur à Chavez - Élection

Entre révolution et changement, le Venezuela choisit un successeur à Chavez

Le président par intérim est le favori de ce scrutin.

« 23 de enero », bastion historique où se trouve le tombe du Comandante, des électeurs s’y recueillent avant d’aller déposer leur bulletin dans l’urne. Tomas Bravo/Reuters

Les Vénézuéliens votaient hier pour élire un successeur à Hugo Chavez, un duel entre Nicolas Maduro, dauphin du défunt dirigeant charismatique, et Henrique Capriles, le chef de l’opposition, dans ce riche pays pétrolier profondément divisé après quatorze ans de « révolution socialiste ». Près de 19 millions d’électeurs sont appelés aux urnes entre 13h30 et 1h00 (heure de Beyrouth), mais le scrutin pourrait être prolongé si les queues ne sont pas résorbées. Les résultats devaient être dans la nuit de dimanche à lundi. Une campagne éclair de dix jours seulement a eu lieu, dominée par l’aura de l’ancien homme fort du Venezuela, emporté par un cancer le 5 mars dernier.
Dès l’aube, des files d’attente se sont formées devant plusieurs bureaux de vote à Caracas. Réveillés au son du clairon, des groupes de fidèles chavistes se sont rassemblés dans une ambiance festive, sûrs de la victoire. « L’engagement avec la révolution est très fort et les gens sont là. Le peuple va aller voter massivement pour défendre son héritage », a déclaré Denis Oropeza, employé de musée, dans le quartier du « 23 de enero », bastion historique où se trouve le tombe du Comandante. Près de l’école où votait naguère Chavez, un camion diffusait un enregistrement de ses chansons patriotiques.
« Allons battre le record de participation de notre démocratie », « Loyauté au rêve Chavez », a exhorté M. Maduro, 50 ans, dans un message publié sur Twitter. Désigné par son mentor comme son dauphin avant sa mort, l’actuel président par intérim, qui a été chef de la diplomatie durant six ans, a appelé durant la campagne à « maintenir l’héritage du Comandante face aux bourgeois et aux fascistes ».
Crédité d’une avance de 10 à 20 points selon les sondages, cet ancien chauffeur de bus et dirigeant syndical s’est affiché comme « le seul garant » des programmes sociaux, financés par la manne pétrolière du pays doté des plus grandes réserves de brut au monde. « La campagne de Maduro a été centrée sur le fait qu’il est le fils du Comandante et que son triomphe sera celui de Chavez », indique le politologue Ignacio Avalos, tout en notant que l’écart « s’est réduit » grâce au « leadership important » et au « courage politique » de M. Capriles.
Réunie autour de cet ambitieux gouverneur de l’État de Miranda, l’opposition a promis de son côté de ne pas réserver l’aide du gouvernement aux seuls « pistonnés ». « Allons voter ! Espoir, confiance et courage », a exhorté M. Capriles sur Twitter. Cet avocat de 40 ans, adepte de l’économie de marché, s’est engagé à mettre fin aux « cadeaux » offerts à Cuba et autres alliés du régime, bénéficiaires de plus de 100 000 barils de brut quotidiens, une « pétrodiplomatie » autour de laquelle le Venezuela a bâti son influence régionale. M. Capriles a déjà affronté M. Chavez lors de la présidentielle d’octobre, qu’il a perdue de 11 points (55 % contre 44 %), réalisant le meilleur score de l’opposition face au champion de la gauche latino-américaine. Reprochant à son adversaire de « se cacher » derrière son mentor, celui qui se présente comme « la solution et non l’opposition » a insisté sur les fléaux quotidiens des Vénézuéliens : une insécurité record avec 16 000 homicides pour 29 millions d’habitants l’an dernier, des coupures de courant et des pénuries alimentaires récurrentes.
La tâche s’annonce monumentale pour Henrique Capriles. En cas de victoire, il devrait surmonter la méfiance de millions de chavistes qui craignent pour les acquis de la révolution sociale de l’ancien homme fort de Caracas.
« Je veux un changement, car la situation est mauvaise, il n’y a pas de sécurité, le pays est divisé en deux », déclare Pietro Bellacicco, un ancien agriculteur de 75 ans, après avoir voté dans une école du quartier d’affaires de Chacao. Outre une lourde succession, le prochain président héritera aussi d’une économie fragile avec une dette équivalant à la moitié du PIB et une inflation supérieure à 20 %, la plus forte inflation d’Amérique latine.
(Sources : agences)
Les Vénézuéliens votaient hier pour élire un successeur à Hugo Chavez, un duel entre Nicolas Maduro, dauphin du défunt dirigeant charismatique, et Henrique Capriles, le chef de l’opposition, dans ce riche pays pétrolier profondément divisé après quatorze ans de « révolution socialiste ». Près de 19 millions d’électeurs sont appelés aux urnes entre 13h30 et 1h00...