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À La Une - crise

Corée du Nord : Washington reporte un essai de missile pour calmer le jeu

L'Iran appelle toutes les parties à la retenue.

Des soldats nord-coréens s'entraînent, le 6 avril, à tirer sur... la photo du ministre sud-coréen de la Défense (g) et celle d'un soldat américain. AFP PHOTO / KCNA

Les Etats-Unis ont joué l'apaisement face à la Corée du Nord en reportant un essai nucléaire avant une semaine à haut risque sur la péninsule coréenne où Pyongyang a déployé deux missiles susceptibles d'atteindre le Japon et le territoire américain dans le Pacifique.


Washington a annoncé avoir reporté un essai de Minuteman 3, missile balistique intercontinental à ogives nucléaires, qui devait être tiré la semaine prochaine depuis la base aérienne de Vandenberg en Californie.
Selon un responsable américain de la Défense, le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a décidé ce report afin d'éviter que l'essai "puisse être considéré comme exacerbant la crise en cours avec la Corée du Nord".
"Nous voulons éviter une mauvaise perception ou une manipulation", a ajouté ce responsable, précisant toutefois que les Etats-Unis restaient "engagés à tester leurs missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) pour garantir un arsenal sûr, fiable et efficace".

 

Pour Yang Moo-Jin, un universitaire sud-coréen spécialiste de la Corée du Nord, Washington a renoncé à son tir de missile ICBM pour éviter la surenchère. "Si le Nord lance des missiles de moyenne portée comme tout le monde le craint, les États-Unis auraient pu être tenus en partie responsables", estime-t-il.


Séoul et Washington ont par ailleurs annulé une importante réunion prévue le 16 avril dans la capitale américaine entre le général Martin Dempsey, chef de l'état-major interarmées américain, et son homologue sud-coréen, le général Jung Seung-Jo. L'agence de presse Yonhap affirme que le Sud s'inquiétait d'une possible provocation nord-coréenne en l'absence du chef de ses armées.


La Corée du Nord, qui a installé un deuxième missile de moyenne portée sur sa côte est et menace d'effectuer des frappes, y compris nucléaires, sur des objectifs américains, a pour sa part averti vendredi qu'elle ne pouvait plus garantir la sécurité des missions diplomatiques dans la capitale Pyongyang à compter du 10 avril.

 

La plupart des gouvernements étrangers concernés ont laissé entendre qu'ils n'avaient pas l'intention de retirer leur personnel dans l'immédiat, y compris les sept pays de l'Union européenne présents en Corée du Nord (Allemagne, Royaume-Uni, Suède, Pologne, Roumanie, République tchèque, Bulgarie).
Une réunion sur la Corée du Nord des ambassadeurs des 27 pays de l'UE doit d'ailleurs se tenir lundi à Bruxelles, selon une source européenne.

 

L'Allemagne a jugé dimanche "inacceptable" toute "date butoir après laquelle la Corée du Nord ne serait plus en mesure d'assurer la sécurité des ambassades".

"Il y a des règles claires en vertu du droit international qui lient également la Corée du Nord. Que la Corée du Nord attise les tensions est irresponsable et constitue une menace réelle pour la paix et la sécurité dans la région", a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle.

 

Une réunion sur la Corée du Nord des ambassadeurs des 27 pays de l'UE doit se tenir lundi à Bruxelles, selon une source européenne.


Pékin a pour sa part demandé à Pyongyang d'assurer "instamment" la sécurité de ses diplomates, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hong Lei.


Les Nations unies n'envisagent pas non plus d'évacuation. Les personnels de l'ONU en Corée du Nord "restent engagés dans leur travail humanitaire et de développement dans tout le pays", a déclaré Martin Nesirky, porte-parole de l'ONU à New York.


Le chef de la diplomatie britannique William Hague a estimé dimanche qu'il n'y avait pas de "nécessité immédiate" de rapatrier les diplomates britanniques, fustigeant la "rhétorique" nord-coréenne.
"Nous n'avons pas vu les troupes (nord-coréennes) se repositionner ou les forces terrestres se redéployer, ce qu'on s'attend à constater dans la période précédent une attaque" militaire, a déclaré M. Hague sur la BBC. "C'est la raison pour laquelle il est important de rester calmes, mais aussi fermes et unis", a-t-il ajouté à l'adresse de la communauté internationale.

 

 

Précipiter la région dans le chaos
Pyongyang a multiplié ces dernières semaines les déclarations belliqueuses, furieux du nouveau train de sanctions adopté par l'ONU après son nouvel essai nucléaire début février et des manœuvres militaires conjointes en cours entre les États-Unis et la Corée du Sud.


Son allié chinois, qui a voté les dernières sanctions à son encontre, s'est inquiété à mots couverts dimanche de la poussée de fièvre sur la péninsule coréenne. "Personne ne devrait être autorisé à précipiter dans le chaos une région, et à plus forte raison le monde entier, par égoïsme", a déclaré le président chinois Xi Jinping sans toutefois nommer ni la Corée du Nord, ni les États-Unis.

 

Au cours d'un entretien téléphonique avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wan Yi a fait part de "sa grande inquiétude" concernant les tensions croissantes dans la péninsule coréenne. "Nous nous opposons à tout acte et toute déclaration provocants de quelque partie dans cette région, et nous ne permettrons pas de perturbations aux portes de la Chine", a-t-il assuré selon un communiqué diffusé samedi soir.
M. Ban s'est de son côté déclaré "confiant que la direction chinoise fera de son mieux pour contribuer à calmer la situation et pour aider Pyongyang à modifier son attitude", a indiqué l'ONU.


L'Iran a aussi appelé les deux Corées et les Etats-Unis à la modération. "Nous conseillons à toutes les parties d'éviter tout comportement provocateur et d'éviter de jeter de l'huile sur le feu", a déclaré dimanche le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast.

Le Musudan aurait une portée de 3.000 kilomètres, soit la capacité d'atteindre la Corée du Sud ou le Japon. Avec une charge légère, il pourrait toucher des cibles à 4.000 kilomètres, et donc, en théorie, frapper Guam, île du Pacifique située à 3.380 km de la Corée du Nord et où sont stationnés 6.000 soldats américains.
Les médias japonais ont rapporté dimanche que le ministre de la Défense Itsunori Onodera donnerait l'ordre, "dans un jour ou deux", d'abattre tout missile nord-coréen qui se dirigerait vers l'archipel nippon.


Enfin, l'accès au complexe industriel inter-coréen de Kaesong, devenu un pion dans la guerre des nerfs en cours, restait fermé dimanche.



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Les Etats-Unis ont joué l'apaisement face à la Corée du Nord en reportant un essai nucléaire avant une semaine à haut risque sur la péninsule coréenne où Pyongyang a déployé deux missiles susceptibles d'atteindre le Japon et le territoire américain dans le Pacifique.
Washington a annoncé avoir reporté un essai de Minuteman 3, missile balistique intercontinental à ogives...

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Le CHAT joue avec la souris avant de la MANGER....

SAKR LEBNAN

12 h 39, le 08 avril 2013

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Commentaires (2)

  • Le CHAT joue avec la souris avant de la MANGER....

    SAKR LEBNAN

    12 h 39, le 08 avril 2013

  • C'est une triste realite, mais les us/sio ne comprennent que ce language, ils ne reculent que si on parvient a leur montrer des dents acerees pretes a mordre efficacement. Leur technique de dire nous reculons pour pas paraitre vouloir provoquer c'est du pipeau, parce qu'apres evaluation des forces en presence ils prennent toujours les decisions "raisonnables" de battre en retraite, tout en cherchant a se donner le beau role. Je pense que le monde est entrain d'evoluer vers plus de respect de la part des anciennes puissances de l'arrogance face a la determination des peuples meprises qui en ont marre de cette politique de soutien a l'injuste. Notre resistance l'a compris aussi et les arrogants encore plus qu'elle.Croire une seconde que la Chine viendra contre son allie Nord Coreen c'est comme croire que les yankys viendraient un jour contre leur complices regionaux, surtout israel.

    Jaber Kamel

    12 h 52, le 07 avril 2013

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