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À La Une - Crise

Syrie: régime et militants s'accusent d'un nouveau massacre près de la frontière libanaise

Exode de familles d'un quartier clé d'Alep secoué par les combats

Une femme membre de la brigade d'al-Ikhlas à un checkpoint, à Alep, le 31 mars 2013. REUTERS/Giath Taha

Régime syrien et militants se sont accusés mutuellement dimanche du massacre d'une dizaine de civils dans la ville de Tall Kalakh, près de la frontière avec le Liban.

 

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a rapporté que 11 personnes, dont huit femmes, avaient été "sommairement exécutées" dans le quartier de Borj à Tall Kalakh, dans la région de Homs (centre), mais n'était pas en mesure de préciser qui avaient mené la tuerie.

Selon l'organisation, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires à travers le pays, des militants ont soutenu que le massacre avait été perpétré par les forces régulières lors d'une attaque contre le quartier.

 

De son côté, l'agence officielle syrienne Sana a rapporté que "des terroristes" avaient "commis dans la nuit un nouveau massacre contre les citoyens de Tall Kalakh (...) lors d'un assaut sur le quartier de Borj, tuant 10 civils, en majorité des femmes et des enfants". L'agence précise que l'armée est alors intervenue "à la demande des habitants et a tué la majorité des terroristes", terme utilisé par le régime pour désigner les rebelles depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad il y a deux ans.

D'après Sana, les rebelles ont tué les civils car ces derniers "étaient opposés aux crimes et agressions commis par les terroristes en Syrie".

 

Tall Kalakh, située près de la frontière nord avec le Liban, a été souvent assiégée depuis 2011 et a été l'une des premières villes à se révolter contre le régime.

 

Depuis que la révolte réprimée dans le sang s'est transformée en conflit armé, régime et opposition se sont accusés mutuellement à plusieurs reprises de massacres.

L'OSDH a appelé l'ONU à mener une enquête et à saisir un tribunal international, affirmant que l'impunité permettait la multiplication de ces tueries.

 

(Reportage : Le "bouton d'Alep", nouvelle plaie de la ville ravagée par la guerre)

 

Parallèlement, des centaines de familles ont fui dimanche un quartier clé de la ville d'Alep dans le nord de la Syrie en raison de violents combats entre rebelles et soldats, rapporte l'OSDH.

A Alep, deuxième ville du pays secouée par les combats entre rebelles et armée depuis neuf mois, les combats faisaient rage pour le troisième jour consécutif à Cheikh Massoud, quartier de la ville à majorité kurde dans le nord de la ville.

"Des centaines de voitures de familles ont été vues quitter le secteur", précise Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

 

Au moins 43 personnes ont été tuées depuis vendredi, dont 15 civils dans les bombardements et les combats qui se concentrent dans la partie sunnite non kurde dans l'est du secteur. Parmi les civils tués figure un imam pro-régime d'une mosquée, assassiné dans la nuit de vendredi par des rebelles qui ont par la suite traîné son corps à terre, d'après l'OSDH.

 

L'armée tente d'empêcher à tout prix les rebelles de s'emparer de cette partie stratégique car située sur une colline qui surplombe Alep et qui permettrait aux insurgés de mener des attaques contre les secteurs contrôlés par le régime.

"De cette colline, vous pouvez voir tout Alep", précise M. Abdel Rahmane.

 

Dans ce contexte sanglant, le pape François a appelé dimanche lors de son premier message pascal à la "paix" et à "une "solution politique" dans "la Syrie bien-aimée". "Que de sang a été versé! Et que de souffrances devront encore être infligées avant qu'on réussisse à trouver une solution politique à la crise?", a-t-il déclaré devant des centaines de milliers de fidèles.

 

Enfin, selon l'agence officielle Sana, "des groupes terroristes" ont incendié trois puits de pétrole dans la province de Deir Ezzor (est), contrôlée en majorité par les rebelles, après des "différends entre eux sur la répartition du pétrole volé".

D'après Sana, ce "pétrole volé" fait perdre à la Syrie "4.670 barils de pétrole et 52.000 mètres cubes de gaz" par jour.

 

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