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À La Une - Syrie

Les rebelles syriens s'emparent d'une ville stratégique dans la province de Deraa

Saisie d'armes en Turquie, près de la frontière syrienne.

Des Syriens prient dans une rue d'Alep, lors d'une manifestation contre le régime de Bachar el-Assad, vendredi 29 mars 2013. REUTERS/Giath Taha

Les rebelles syriens ont pris le contrôle de Daël, une importante ville de la province de Deraa (sud), après une série d'avancées dans cette région proche de la Jordanie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

"Les rebelles ont pris le contrôle de Daël après avoir détruit trois barrages de l'armée aux entrées de la ville (...) située sur la route principale reliant Deraa à Damas", a annoncé l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales sur le terrain. Au cours des dernières 24 heures, au moins 15 rebelles et un citoyen-journaliste travaillant avec eux ont été tués dans les combats à Daël, ainsi que 12 soldats et 10 civils, dont un enfant, selon la même source.

 

Au total, les violences ont fait au moins 150 morts -61 rebelles, 52 civils et 37 soldats- jeudi à travers la Syrie, selon le bilan quotidien de l'OSDH. "De grandes parties de la province de Deraa sont désormais sous contrôle rebelle. Leur avancée dans le sud s'accélère", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahman, directeur de l'OSDH, soulignant la position stratégique de cette province, frontalière d'Israël, par le plateau du Golan, et de la Jordanie.

 

 

(Analyse : Les divisions de l’opposition, fruits des rivalités entre Doha et Riyad)

 

Dimanche, l'OSDH avait déjà annoncé que les rebelles s'étaient emparé d'une bande de 25 kilomètres entre la Jordanie et la ligne de cessez-le-feu avec Israël.

Et jeudi, Walid al-Zohbi, un député de Deraa, berceau de la contestation, a lancé un appel au président syrien pour le mettre en garde contre la situation dans cette province, affirmant notamment que les rebelles contrôlaient une partie de l’autoroute reliant Damas à cette région du Sud. "La province de Deraa est déchirée d’ouest en est après l’évacuation de plusieurs positions militaires, pour des raisons (...) que nous ne connaissons pas. En tout cas, ce sont les terroristes du Front al-Nosra qui ont pris la place", a déclaré au Parlement Walid al-Zohbi, dont les propos étaient retransmis sur la télévision officielle.

 

Ailleurs dans le pays, l'aviation a mené des frappes près de la Base 17, l'une des dernières positions de l'armée dans la province de Raqa (nord), selon l'OSDH. Tout près de Damas, de nouveaux combats ont éclaté dans plusieurs quartiers, en particulier Qaboun et Yarmouk, selon la même source.

 

Damas condamne une esclade des violences

Par ailleurs, le ministre syrien de l'Information, Omrane al-Zohbi, a dénoncé vendredi une "escalade" des opérations des rebelles à Damas, au lendemain de la mort de 15 étudiants dans des tirs d'obus sur un campus de la capitale.

"Les attaques des terroristes contre les quartiers résidentiels, les écoles, les universités et les hôpitaux par des tirs d'obus de mortier sont une exécution d'ordres venus de l'extérieur pour mener une escalade terroriste d'envergure", a déclaré le ministre à la télévision publique syrienne.

 

Selon lui, le but de cette escalade est "de faire croire que les terroristes attaquent le centre de la capitale (...) ou qu'ils sont tout près de réaliser l'objectif de leur agression contre la Syrie". "L'armée, le peuple et le commandement de ce pays ont pris la décision décisive de défendre le pays jusqu'à la dernière minute", a-t-il assuré.

 

Au moins 15 étudiants ont été tués jeudi par des obus de mortier à la faculté d'architecture, près de la place ultra-sécurisée des Omeyyades dans le centre de Damas, selon la télévision publique.

 

 

 

Les tirs d'obus et de roquettes par les insurgés se sont multipliés ces dernières semaines sur Damas, place forte du régime dont les troupes tentent de neutraliser les poches rebelles à la périphérie et d'empêcher les combattants d'avancer dans la capitale.

 

Selon M. Zohbi, les ordres pour mener une escalade proviennent "du Qatar, de la Turquie et de certains services de renseignements arabes et occidentaux qui tentent désespérément de faire tomber l'Etat syrien".

Le ministre syrien a de nouveau critiqué la décision lundi de la Ligue arabe d'accorder le siège de la Syrie à l'oppositionsyrienne, accusant Doha de "se comporter à l'égard de la Ligue arabe comme s'il s'agissait de l'une des compagnies de l'émir qatari". Damas avait déjà estimé mercredi que la décision de la Ligue arabe l'empêchait désormais de prendre part à un règlement du conflit qui a fait, selon l'ONU, plus de 70.000 morts depuis mars 2011.

 

(Lire aussi : Mansour : Confier le siège de la Syrie à la Ligue arabe à l’opposition est un précédent grave)

 

Lui emboitant le pas, un responsable de la diplomatie iranienne a condamné vendredi la décision "hâtive et irrationnelle" du Qatar d'autoriser l'opposition syrienne à ouvrir une représentation diplomatique à Doha.

 "Le geste théâtral du Qatar de donner l'ambassade de Syrie à un groupe n'ayant pas les suffrages du peuple est hâtif et irrationnel", a déclaré le ministre adjoint des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, estimant que "le peuple syrien ne permettra pas à d'autres de décider du sort du pays".

"Il est dans l'intérêt du Qatar d'arrêter d'agir de façon si hâtive et d'intensifier le bain de sang contre le peuple syrien", a ajouté le responsable, chargé des pays arabes et africains au sein du ministère, cité par l'agence officielle Irna.

 

Enfin, les autorités turques ont saisi plusieurs milliers d'armes à feu et des munitions stockées dans un entrepôt près de la frontière syrienne et qui devaient être livrées en Syrie. Une opération menée dans la ville d'Akcakale a permis la saisie de plus de 5.000 fusils de chasse, carabines, pistolets de starter et des stocks d'armes de poing ainsi que 10.000 cartouches. L'agence de presse Dona a précisé que les armes, dont la valeur globale est estimée à 1,7 million de dollars, avaient été entreposées en attendant d'être livrées en Syrie. Le propriétaire de l'entrepôt a été interpellé.


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