Calme précaire à Tripoli après des affrontements sanglants

La tension est montée d'un cran mercredi soir à Tripoli (Liban-nord), après que des inconnus aient lancé trois grenades dans le quartier de Jabal Mohsen (alaouite), a rapporté l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

Deux roquettes sont également tombées sur la rue de Syrie qui sépare les quartiers rivaux de Jabal Mohsen et de Bab el-Tebbaneh (sunnite), a précisé l'agence libanaise.

Plus tôt dans la journée, une dispute sur fond confessionnel avait dégénéré en accrochage armé à l'hôpital gouvernemental de Tripoli. Selon la MTV, au moins 10 personnes ont été blessées dans l'échange de tirs à l'hôpital. Des coups de feu ont ensuite été entendus dans la rue de Syrie.
L'ANI a ensuite précisé qu'un des blessés, Talal Azaya, un trentenaire, a succombé dans la soirée à ses blessures.
Selon une source des services de sécurité, citée par l'AFP, Talal Azaya a été "tué par les tirs d'un tireur embusqué du quartier de Bab al-Tabbaneh", essentiellement sunnite.

Quatre personnes ont en outre été blessées dans des violences, dont trois habitants de Jabal Mohsen et un quatrième de Bab al-Tabbaneh, ajoute la même source.

Selon un correspondant de l'AFP, une grenade avait explosé en milieu d'après-midi à Jabal Mohsen, blessant un jeune. "Des hommes armés ont peu après tiré sur les proches du blessé alors qu'il était transféré à l'hôpital, blessant deux membres de sa famille". Des échanges de feu s'en sont suivis.

Le bureau d'orientation de l'armée libanaise a diffusé dans la soirée un communiqué annonçant le retour au calme dans la grande ville du Nord, l'arrestation de plusieurs personnes et la mise en place de barrages routiers dans le secteur, ainsi que des patrouilles.

"Les soldats de l'armée, déjà déployés à Tripoli, sont intervenus mercredi pour ramener le calme après des affrontements armés entre les quartiers de Jabal Mohsen et Bab el-Tebbaneh", indique le texte.
"Des postes de contrôle ont été mis en place dans la région et l'armée a renforcé sa présence afin d'arrêter toutes les personnes impliquées dans cet incident", poursuit le communiqué.
L'armée a aussi fait état d'un soldat blessé par une attaque à la grenade.

Il n'était pas clair dans l'immédiat si ces violences sont liées au conflit en Syrie voisine, les affrontements étant fréquents à Tripoli, notamment entre ces deux quartiers, l'un étant partisan du président syrien Bachar el-Assad, qui est alaouite, et l'autre majoritairement favorable aux rebelles syriens, principalement sunnites.

Lire aussi
Nouveaux tirs d'obus syriens sur le territoire libanais : pas de victimes