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À La Une - Liban

Les organismes économiques réitèrent leur mise en garde contre l’impact « catastrophique » de la nouvelle échelle des salaires

Les enseignants seront en grève jeudi et le comité de coordination syndicale prépare une mégamanifestation sur la route du palais présidentiel.

Le ministre du Travail, Sélim Jreissati, en réunion hier avec une délégation de la CGTL. Photo ANI

Les organismes économiques ont de nouveau tiré la sonnette d’alarme, hier, à quelques jours de la réunion du Conseil des ministres, jeudi, pour discuter et approuver – peut-être – la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public. Entre-temps, les syndicats préparent leur mégamanifestation de jeudi.


Les organismes économiques ont tenu hier une réunion extraordinaire pour discuter de l’intention du gouvernement d’approuver la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public et évaluer ses retombées sur l’économie nationale. Le bilan qu’ils dressent est des plus sombres.


Tout en prenant soin d’affirmer que le cri qu’ils lancent « n’est pas dirigé contre le secteur public, qui est le partenaire historique du secteur privé dans l’édification de l’économie nationale » et « n’est pas motivé par des considérations politiques ou personnelles mesquines », ils ont jugé nécessaire que des réformes sérieuses précèdent l’adoption d’une nouvelle échelle des salaires dans le secteur public. « Sinon, les effets négatifs du financement des nouveaux salaires affecteront gravement la structure de l’économie libanaise à court, moyen et long terme », ont-ils averti.


Les motifs qu’ils avancent pour justifier leur position sont nombreux. « Le coût direct de la nouvelle grille, qui est par ailleurs élastique, est trop important pour que l’économie libanaise puisse l’absorber. Sans parler de son coût indirect qui se traduira par un ralentissement de la croissance économique et une augmentation des taux des intérêts et de l’inflation, ce qui aura pour effet d’accroître davantage le coût général de l’échelle des salaires », ont indiqué les organismes économiques dans le communiqué qu’ils ont fait paraître au terme de leur réunion, en rappelant que leur opposition à celle-ci est fondée « sur des études scientifiques effectuées ainsi que sur des chiffres précis et des avertissements de la Banque du Liban et des plus hautes institutions financières internationales ».


Ils ont insisté sur le fait que « les allocations prévues dans le cadre de la grille des salaires envisagée sont irréalistes ». « Leurs conséquences sur l’économie, l’inflation et le déficit budgétaire de l’État seront catastrophiques. Ils sont de nature à éliminer les effets de l’augmentation promise, en provoquant une érosion sérieuse des nouveaux salaires », ont-ils averti avant de relever que le déficit prévu pour 2013 est supérieur aux années précédentes.

 

(Lire aussi : Le défi des réfugiés syriens au cœur de la coopération euro-libanaise)


Les organismes économiques ont ensuite souligné qu’il n’est pas possible « de s’attaquer sérieusement à des réformes importantes dans une ambiance (politique) inadéquate, alors que la date des élections approche ». « La précipitation et les surenchères sont résolument le fruit des pressions politiques et de l’action syndicale », ont-ils observé. Ils ont conclu en appelant le gouvernement à commencer par « combattre la corruption et par prendre des mesures immédiates pour boucher les sources de gaspillage dans l’ensemble des administrations publiques ».


Mais compte tenu des propos du ministre du Travail, Sélim Jreissati, hier, il est possible de déduire que l’échelle des salaires ne serait pas votée jeudi. Le ministre a fait part de sa circonspection, au terme d’une réunion qu’il a tenue en son bureau avec une délégation de la CGTL, conduite par Ghassan Ghosn. Aux journalistes qui lui demandaient si la nouvelle grille des salaires serait transmise jeudi au Parlement, M. Jreissati a répondu : « Si nous finissons d’étudier les paquets des réformes et de ce qu’on appelle des financements. » Il a quand même fait état d’une volonté d’accélérer l’examen de ces sources, afin de pouvoir transmettre la nouvelle échelle des salaire au Parlement.

Grève des enseignants jeudi
Entre-temps sur le terrain, les préparatifs vont bon train pour la mégamanifestation prévue jeudi sur la route de Baabda-Hazmieh, en direction du palais présidentiel. Le syndicat des enseignants a tenu hier ses assemblées générales dans toutes les régions libanaises afin d’établir, selon son communiqué, « un plan d’action exécutif pour chaque mohafazat, afin de garantir le succès de l’action prévue pour jeudi ». Les enseignants seront ce jour-là en grève. Des points de rassemblement ont été fixés dans toutes les régions afin d’assurer leur transport par bus vers le lieu de la manifestation à Baabda.


Le syndicat a appelé tous les enseignants du secteur privé à se conformer à l’ordre de grève et à participer massivement à la manifestation.
Le comité de coordination syndicale tiendra demain, mercredi, une conférence de presse pour mettre la dernière main aux actions prévues pour jeudi. Aujourd’hui, il envisage d’organiser à 9h un sit-in devant le ministère de la Justice à Badaro. Les employés du ministère et du Palais de justice doivent y participer.

 

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