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Économie - Financement

Le défi des réfugiés syriens au cœur de la coopération euro-libanaise

Avec en moyenne 210 millions d’euros en dons et prêts, l’Union européenne est le principal bailleur de fonds au Liban. Cette année, c’est le dossier des réfugiés syriens qui a pris le dessus parmi tous les autres programmes financés par l’UE.

« L’afflux de réfugiés syriens en besoin d’assistance humanitaire a totalisé 360 000 individus, sans compter les dizaines de milliers de Palestiniens ayant également fui la Syrie », a indiqué Diego Escalona, chef de la section de coopération auprès de la Délégation de l’UE au Liban. Aamir Qureshi/AFP



« L’Union européenne est le plus important donateur pour ce qui relève des conséquences de la crise syrienne au Liban et dans la région. À ce jour, l’UE et ses pays membres ont mis à disposition des pays voisins de la Syrie près de 550 millions d’euros », a indiqué hier l’ambassadrice de l’UE au Liban, Angelina Eichhorst. Son intervention a eu lieu au cours de l’inauguration des Journées de la coopération UE-Liban au palais de l’Unesco, événement étalé sur deux jours et qui vise à sensibiliser le grand public aux programmes financés par l’UE et ses États membres au Liban. Parmi les grands thèmes abordés cette année, les droits de l’homme, le développement économique, le développement social, les infrastructures, les ressources naturelles, la paix et la réconciliation, la décentralisation, la préservation du patrimoine, l’aide humanitaire et les réfugiés.
« Nos programmes de financement s’adaptent aux priorités du pays, surtout en tant de crise et aujourd’hui, l’UE est consciente qu’elle ne peut plus conduire ses affaires comme d’habitude alors que plus de 10 % des habitants au Liban dépendent d’une assistance humanitaire », a affirmé Mme Eichhorst.
Acquiescement de la part du ministre d’État, Marwan Kheireddine. « Le pays passe par une période très difficile et fait face à de nombreux défis, comme celui de la nouvelle loi électorale ou la grille des salaires des fonctionnaires. Mais le plus délicat et dangereux est certainement celui de l’afflux de centaines de milliers de réfugiés syriens », a indiqué M. Kheireddine. « Leur impact est tangible sur l’économie, la stabilité sociale, les infrastructures et la sécurité et cette situation mènera le Liban à une agonie certaine », a-t-il ajouté. Le ministre d’État a longuement insisté sur « le besoin du Liban, avec ses ressources limités et ses problèmes internes, à recevoir rapidement l’aide humanitaire qu’il est incapable d’apporter lui-même à ces réfugiés ».
« L’UE a été la première à apporter une aide financière au Liban face à l’afflux de réfugiés syriens depuis deux ans, mais le problème est en train de prendre une ampleur démesurée et les aides aujourd’hui ne sont plus suffisantes », a de son côté affirmé le député Yassine Jaber.

Les ONG tirent également la sonnette d’alarme
« Elles sont aujourd’hui des dizaines d’ONG, locales et internationales, à apporter leur soutien aux réfugiés syriens », a souligné Diego Escalona, le chef de la section de coopération auprès de la délégation de l’UE au Liban, en parlant des organisations non gouvernementales. Elles sont souvent directement financées par l’UE et agissent à différents niveaux : alimentaire, scolaire, sanitaire... « Mais leur tâche est de plus en plus difficile car l’afflux de réfugiés syriens en besoin d’assistance humanitaire a totalisé 360 000 individus, sans compter les dizaines de milliers de Palestiniens ayant également fui la Syrie », a indiqué M. Escalona. « Ceux-là sont enregistrés en tant que refugiés au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), mais au total, le chiffre d’un million de Syriens au Liban a été atteint », a-t-il ajouté.
Ramzi Naaman, directeur de l’unité de gestion du dossier en Conseil des ministres, est catégorique. « Ces chiffres sont encore largement en dessous de la réalité et selon les prévisions les plus alarmistes, en décembre 2013 le Liban comptera un million de réfugiés syriens enregistrés, soit trois fois plus qu’aujourd’hui ! » « Cette situation est intenable, les écoles, les hôpitaux ne peuvent plus absorber cet afflux massif et ce sont les régions libanaises les plus pauvres qui subissent le plus durement cette crise », a affirmé M. Naaman.
Selon lui, le gouvernement libanais s’est engagé à ne pas fermer ses frontières et à ne refouler aucun réfugié, « mais en contrepartie, le pays a besoin d’aides concrètes, rapidement et à la hauteur de la situation ». Un plan gouvernemental a été mis en place en décembre dernier pour lever des fonds et coordonner les actions des ONG sur place. « Les promesses d’aides sont nombreuses, mais elles tardent malheureusement à arriver », s’est plaint M. Naaman. « Une situation dont nous sommes conscients, a de son côté assuré M. Escalona, et l’UE concentre tous ses efforts à ce dossier, qui est certainement le plus grand défi du Liban aujourd’hui et pour les années à venir. »
« L’Union européenne est le plus important donateur pour ce qui relève des conséquences de la crise syrienne au Liban et dans la région. À ce jour, l’UE et ses pays membres ont mis à disposition des pays voisins de la Syrie près de 550 millions d’euros », a indiqué hier l’ambassadrice de l’UE au Liban, Angelina Eichhorst. Son intervention a eu lieu au cours de...

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