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À La Une - conflit

Syrie : Washington ne s'oppose pas aux Européens voulant armer les rebelles

L'opposition réunie à Istanbul pour se choisir un Premier ministre.

Le chef d'état-major de l'Armée syrienne libre, Salim Idriss, lors d'une conférence de presse lundi à Istanbul en marge de la réunion de l'opposition syrienne qui se choisit un Premier ministre. AFP PHOTO/OZAN KOSE

Les États-Unis "ne font pas obstacle" aux pays européens qui ont pris la décision de fournir des armes aux rebelles syriens s'opposant au président Bachar el-Assad, que ce soit la France, le Royaume-Uni, ou d'autres, a déclaré lundi le secrétaire d’État américain John Kerry.

La France et le Royaume-Uni réclament la levée de l'embargo de l'UE afin d'être en mesure de livrer des armes aux forces de l'opposition syrienne.

 

Barack Obama "croit qu'il faut changer la donne pour le président Assad", a déclaré John Kerry après une rencontre avec son homologue australien Bob Carr. Le secrétaire d’État a répété que le président américain "évalue et continuera d'évaluer toutes les options supplémentaires disponibles pour atteindre cet objectif".

Les États-Unis ont fourni une assistance humanitaire et une aide non létale aux rebelles syriens, refusant jusqu'à présent de leur livrer des armes.

 

"Assad reçoit de l'aide des Iraniens, il reçoit de l'aide d'éléments liés à el-Qaëda, il reçoit de l'aide du Hezbollah et, manifestement, de l'assistance lui parvient via la Russie", a poursuivi M. Kerry. "S'il croit qu'il peut s'en sortir par la force, les Syriens et la région ont un problème, et le monde entier a un problème", a-t-il conclu.

 

 

L'opposition se choisit un Premier ministre

Les responsables de la coalition de l'opposition, reconnue par des dizaines de pays comme le seul représentant légitime du peuple syrien, ont, eux, entamé lundi une réunion de deux jours à Istanbul, en Turquie.

La rencontre a débuté sur une note positive avec l'annonce par l'Armée syrienne libre (ASL) de son soutien à un gouvernement intérimaire.
"Nous soutiendrons ce gouvernement et travaillerons sous son égide", a déclaré lors d'une conférence de presse Salim Idriss, chef d'état-major de l'ASL, qui constitue la principale force armée de la rébellion. "Nous prenons la responsabilité de protéger le gouvernement (intérimaire) dans toutes les zones libérées de Syrie, et si un ministre veut se rendre dans une zone non libérée, nous prenons la responsabilité de le protéger, jusqu'au cœur de Damas", a souligné M. Idriss.


Forts de ce soutien, les 73 représentants de la Coalition doivent tout d'abord choisir la forme de l'exécutif qu'ils entendent mettre en place, entre un gouvernement intérimaire aux larges prérogatives politiques ou un organe exécutif aux pouvoirs plus limités, qui permettra à l'opposition d'occuper le siège de la Syrie lors du prochain sommet de la Ligue arabe, fin mars.
Un consensus semblait se dégager lundi en faveur de la création d'un véritable gouvernement. "Je peux dire qu'environ 60 des 73 membres de la Coalition veulent qu'un gouvernement soit formé", a déclaré un porte-parole de la Coalition, Khaled al-Saleh.

 

"Nous travaillons dur pour atteindre un consensus"
Ils doivent ensuite se prononcer sur le nom du Premier ministre. Sur douze candidats, trois font figure de favoris : un ex-ministre de l'Agriculture de l'ancien président Hafez el-Assad, Assaad Moustapha, l'économiste Oussama al-Kadi et un cadre supérieur dans les télécoms, Ghassan Hitto. Avec un avantage pour les deux derniers cités, estimait lundi Samir Nashar, un des membres de la Coalition.

Le chef de l'Exécutif doit être élu par un scrutin majoritaire à deux tours, mais les discussions se poursuivaient pour tenter d'obtenir le consensus le plus large possible autour d'un seul nom avant l'élection.
"Nous travaillons dur pour atteindre un consensus. Personne ne peut garantir qu'il y aura un vote lors de la réunion aujourd'hui ou demain, mais il y a une grande chance que ça arrive", a déclaré M. Nashar à l'AFP.
"Même les plus vieux Parlements dans le monde prennent beaucoup de temps pour prendre une décision. Pour moi, c'est un signe de démocratie (...) Ce n'est pas un mauvais signe", a commenté pour l'AFP le président de la Coalition, Ahmed Moaz el-Khatib.


La première tâche du Premier ministre, s'il est élu, consistera à nommer un gouvernement chargé de gérer les territoires du nord et de l'est du pays conquis de haute lutte par les insurgés mais plongés dans le chaos.
Ce nouvel exécutif devra nécessairement être basé en Syrie, a souligné M. al-Saleh, "un gouvernement qui fonctionnerait via internet ou Skype, ça ne peut pas fonctionner".
Élu par une Coalition dont la représentativité est souvent contestée par les militants sur le terrain, le Premier ministre devra rapidement confirmer en Syrie même sa légitimité.
Si le vote a lieu, "le Premier ministre va se rendre en Syrie et avoir une série de rencontres avec les chefs de groupes rebelles qui combattent le régime Assad", a affirmé M. Nashar. Ces rebelles délimiteront "jusqu'à quel point ils sont prêts à accepter les prérogatives du Premier ministre. Cela pourrait prendre du temps", a-t-il ajouté.

 

Pas de répit dans les violences

Sur le terrain en Syrie, l'armée bombardait lundi des quartiers de Damas, où les services de sécurité ont arrêté plusieurs étudiants dans une cité universitaire, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Toujours dans la capitale, le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk (sud) a été la cible de tirs de roquettes dans la nuit de dimanche à lundi, ajoute l'OSDH.

L'agence de presse officielle Sana a pour sa part indiqué que des "terroristes", terme utilisé pour désigner les rebelles, avaient tiré cinq obus de mortier sur la capitale près d'un des palais présidentiels, sans faire de victimes.

 

L'armée de l'air a en outre poursuivi ses raids dans plusieurs parties de la Syrie, notamment à Homs (centre), où elle a visé le quartier de Baba Amr, et sur la localité proche de Qousseir, a précisé cette organisation qui bénéficie d'un large réseau de militants, de médecins et d'informateurs.


Et dans la province centrale de Hama, des rebelles ont pris le contrôle du barrage militaire de Tel-Hamamiyat, à l'est de la ville de Karnaz, "après de violents combats qui avaient débuté aux alentours de minuit dimanche", a précisé l'OSDH.

L'armée a riposté en visant à l'artillerie les localités de Karnaz et de Latamna, menant aussi des raids aériens sur la ville de Kfar Zita. L'aviation a aussi bombardé Raqqa, dans le nord, tombé le mois dernier aux mains des rebelles.

Selon un bilan provisoire de l'OSDH, 71 personnes ont trouvé la mort lundi dans les violences à travers le pays, dont 36 civils, 10 rebelles et 25 soldats.

 

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commentaires (2)

Ni aux autres voulant armer le régime, bien sûr. Khallihon killon i attlou ba3don bi Souria... fikhar i kassir ba3dou... N'est-ce pas le Nouveau Moyen Orient que nous avons annoncé ? É, killou tiksir bi tiksir... Faynak yia GWB tchouf !

SAKR LEBNAN

11 h 28, le 19 mars 2013

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Ni aux autres voulant armer le régime, bien sûr. Khallihon killon i attlou ba3don bi Souria... fikhar i kassir ba3dou... N'est-ce pas le Nouveau Moyen Orient que nous avons annoncé ? É, killou tiksir bi tiksir... Faynak yia GWB tchouf !

    SAKR LEBNAN

    11 h 28, le 19 mars 2013

  • Kerry ne voit pas de mal a armer les mercenaires et kerry ne voit pas de mal non plus a ce que la Syrie legitime bombarde le Nord Liban !!!! kerry dit que des elements alqaida arment le regime legitime de Syrie ( ??? ), mais il faut penser que kerry est fou ou bien il se fout des europens et de leur boulet de mercenaires...de toute facon kerry et les russes ont signe depuis longtemps et les europeens en perte de vitesse, essayent de ramasser les miettes , comme d'hab quand les grands parlent....

    Jaber Kamel

    23 h 16, le 18 mars 2013

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