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À La Une - Vatican

L'Eglise catholique a un nouveau pape : François Ier

Jorge Mario Bergoglio, originaire d'Argentine, est le premier Jésuite à devenir pape.

Le nouveau pape, François Ier, apparaît pour la première fois face aux fidèles place Saint Pierre, en tant que souverain pontife. REUTERS/Dylan Martinez

L'Eglise catholique et son 1,2 milliard de fidèles ont un nouveau chef. Il s'agit de l'Argentin Jorge Maria Bergoglio. Le 266e pape a choisi le nom de François Ier. Mrg Bergoglio, archevêque de Buenos Aires depuis 1998, est âgé de 76 ans.

Il ne faisait pas partie des papabili les plus pressentis pour cette charge. Il s'agit du premier pape des Amériques et du premier Jésuite à devenir pape.

 

La fumée blanche est arrivée au cinquième tour de vote. Cette fumée blanche s'est échappée peu après 20h, heure libanaise, de la cheminée de la Chapelle Sixtine, annonçant l'élection du nouveau pape qui succédera à Benoît XVI après sa démission historique le 28 février. Une immense clameur a aussitôt retenti Place Saint-Pierre, avec les cris de joie poussés par une foule nombreuse qui brandissait des drapeaux et scandait "habemus papam" et "viva il papa", pendant que les cloches résonnaient à toute volée.

 

Il a fallu attendre une heure, après l'apparition de la fumée blanche, pour que le nom du souverain pontife soit donné, le temps que celui-ci accepte sa charge, se recueille et revête ses nouveaux habits. Après la formule "habemus papam" prononcée par le cardinal français Jean-Louis Taurant, le 266e pape de l'histoire a fait son apparition au balcon pour sa première bénédiction urbi et orbi.

 

Il semble que les cardinaux soient allés "au bout du monde" pour trouver le souverain pontife, a dit le nouveau pape, lors de sa première allocution au balcon de la basilique Saint-Pierre. François Ier a ensuite remercié le pape émérite Benoît XVI pour son oeuvre à la tête de l’Eglise. Le monde doit prendre le chemin de la paix, de l’amour et de la fraternité, a-t-il encore dit, invitant les fidèles à prier pour lui et demandant une minute de silence. François Ier a ensuite adressé sa première bénédiction à "tous les hommes et les femmes de bonne volonté".

 

François Ier, fils d'un employé ferroviaire, et ayant lui-même suivi une formation de technicien en chimie, est connu pour sa modestie et son engagement auprès des pauvres.

 

(Portrait : Jorge Bergoglio, un jésuite austère et modéré)

 

 

Son élection met un point final à quatre semaines inédites et mouvementées, depuis l'annonce surprise par Benoît XVI de sa renonciation à l'âge de 85 ans -une première en sept siècles, depuis celle du pape moine Célestin V.

 

 

Une fumée blanche s'échappant mercredi soir de la cheminée de la Chapelle Sixtine, annonçant l'élection du nouveau pape. AFP/ALBERTO PIZZOLI. 

 

 

(Repère : Petit lexique pour décrypter l'élection papale)

 

Le nouveau pape se retrouve à la tête d'une Eglise confrontée à de grandes difficultés: sécularisation massive dans les pays de tradition chrétienne, scandales de pédophilie et de corruption qui remontent sans cesse du passé, mauvaise gouvernance et intrigues à la Curie, difficultés d'adaptation aux cultures locales, rapports tendus avec l'islam rigoriste, contestations diverses.
Mais, en même temps, le nombre des catholiques croît rapidement dans beaucoup de pays du sud. L'Eglise, vivante, est aux avant-postes sur de nombreux terrains (santé, pauvreté, éducation, etc...), et enregistre dans ses rangs une floraison d'initiatives et de nouveaux mouvements.

 

(Repère: Le conclave en chiffres)


Le 11 février, dans un court message sobre en latin aux cardinaux médusés, un pontife allemand à bout de forces avait créé la stupeur en annonçant sa "renonciation" à mener "la barque de Pierre". Il avait admis ses forces déclinantes face aux défis d'un monde en rapide changement. Un geste humble qui avait été salué dans le monde entier, mais pas toujours bien compris dans l'Eglise. Il avait annoncé qu'il se retirerait dans la prière, manifesterait une "obéissance inconditionnelle" au nouveau pape, et s'effacerait aux yeux du monde.


Le 28 février, sans cérémonie mais avec émotion, Joseph Ratzinger prenait congé de près d'1,2 milliard de catholiques, affirmant qu'il resterait toujours avec eux dans la prière. Se refermaient alors les lourdes portes de la résidence d'été de Castel Gandolfo, près de Rome, où il réside jusqu'à son installation dans deux mois dans un monastère au Vatican même.

 

Commençait alors la période de "siège vacant".

Les cardinaux, arrivés du monde entier, avaient ensuite délibéré à huis clos dans des "congrégations générales" pendant une semaine, mettant tous les problèmes sur la table avec franchise, et demandant notamment une meilleure gouvernance de l'Eglise.
Puis les 115 cardinaux électeurs -de moins de 80 ans- étaient entrés mardi en conclave dans la célèbre Chapelle Sixtine peinte par Michel-Ange, loin des caméras, après avoir rendu hommage au "pontificat lumineux" de Joseph Ratzinger. Soixante-neuf cardinaux, créés cardinaux par Benoît XVI durant ses huit ans de pontificat, n'avaient jamais participé à un conclave.

 

(Repère: Les conclaves, entre Histoire et insolite)


Depuis un mois, le plus petit Etat du monde bruissait de rumeurs sur le profil souhaité de l'élu -administrateur à poigne, pasteur chaleureux, théologien, réformateur moderne mais respectueux de la tradition-.
Serait-il Italien à nouveau -après 35 ans de pontificat polonais et allemand-, Européen, Nord ou Sud-américain, Africain, voire Asiatique? Le rapport des forces était déséquilibré entre nord et sud. 60 des 115 princes de l'Eglise appelés à voter sont Européens (dont 28 Italiens). 19 seulement sont Latino-américains, 14 Nord-américains, 11 Africains, 10 Asiatiques, un Australien.


Les "papabili" les plus souvent cités avaient été le Canadien Marc Ouellet, le Brésilien Odilo Pedro Scherer, l'Italien Angelo Scola. Tous des hommes énergiques et doctrinalement sûrs, pas révolutionnaires, manquant de charisme mais estimés. Avec des points de ressemblance avec leur mentor Joseph Ratzinger.


Alors que les préparatifs du conclave allaient bon train, de nouvelles révélations sur "Vatileaks" et un prétendu "lobby gay" paraissaient dans la presse italienne et un cardinal écossais, Keith O'Brien, démissionnait pour des gestes homosexuels "inappropriés". SNAP, l'organisation d'anciennes victimes américaines des prêtres pédophiles, accusait une douzaine de cardinaux d'inaction et d'indulgence pour les prêtres pédophiles. Des accusations que plusieurs d'entre eux et le Vatican même ont contestées avec véhémence.

 

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