Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde

Les cardinaux voteront « selon leur conscience, non en fonction d’alliances »

Différent d’une démocratie parlementaire ou d’une petite ONU, sans partis ni blocs constitués, le conclave des 115 cardinaux électeurs est une assemblée où la réputation et les liens personnels transcendent les nationalités et les étiquettes. Venus de tous les continents, les princes de l’Église de 64 nationalités différentes ne se connaissent pas tous, surtout quand la majorité (69 sur 115) n’a jamais pris part à l’élection d’un pape. « La majorité ne sont pas liés entre eux. Devant le Jugement dernier de Michel-Ange, ils décideront selon leur conscience, non en fonction d’alliances, et chercheront l’homme capable de résoudre telle ou telle question qu’ils jugent fondamentale », explique le vaticaniste de La Stampa Marco Tosatti.
Une petite minorité sera du coup davantage en vue : celle qui dispose des plus importantes connections, et qui est connue aussi de la Curie. L’éloignement géographique peut nuire ainsi à des candidats prometteurs comme le jeune et chaleureux archevêque de Manille, Luis Antonio Tagle, ou le charismatique et courageux archevêque d’Abuja (Nigeria) John Onaiyekan. Des cardinaux de différents pays et continents peuvent avoir été ensemble jadis à Rome dans la même université pontificale, enseignant côte à côte. Les liens existent aussi entre jésuites, franciscains, dominicains, et particulièrement salésiens.
De même, les principaux « papabili » et théologiens occidentaux – l’Italien Angelo Scola, le Hongrois Peter Erdö, l’Autrichien Christoph Schönborn et le Canadien Marc Ouellet – se connaissent très bien par la même revue théologique postconciliaire Communio, selon Andrea Tornielli de Vatican Insider. Angelo Scola a tissé un réseau impressionnant de contacts aussi par sa revue de dialogue avec l’islam Oasis, ainsi que ses nombreux voyages. Un autre tremplin est l’expérience dans un ministère ou une commission du Vatican : c’est ainsi qu’Odilo Scherer, archevêque de São Paolo, a collaboré longtemps avec la Congrégation pour le clergé, et n’a donc pas seulement un profil latino-américain, mais aussi européen, renforcé par les origines allemandes de sa famille.
Les candidats sont différents des candidats d’un parti politique, il n’y a pas de majorité et de minorité préconstituées. La nationalité compte peu parce que la fraternité entre princes de l’Église (qui n’empêche pas des haines et de vifs conflits) est celle que favorisent les convictions communes, notamment la défense de la foi, selon les vaticanistes. Penser aussi que les cardinaux forment des blocs par pays est erroné. Alors que l’on soupçonne les évêques italiens de vouloir « reconquérir » le trône de Pierre après 35 ans d’interrègnes polonais et allemand, ils sont très divisés : le « papabile » Scola, archevêque de Milan, est loin d’avoir le soutien des 27 autres électeurs italiens (un quart du Sacré Collège), et aura au contraire des voix d’électeurs étrangers, notamment américains. De même, les puissants évêques allemands ou américains ne sont pas sur la même ligne entre eux. Selon le vaticaniste français Jean-Marie Guénois, les cardinaux ne se divisent pas selon leurs cultures : le conclave « ne cherche pas un homme d’une culture donnée, mais un homme, tout court, suffisamment libre de sa propre culture nationale pour être capable d’embrasser toutes les cultures du monde ».

(Source : AFP)
Différent d’une démocratie parlementaire ou d’une petite ONU, sans partis ni blocs constitués, le conclave des 115 cardinaux électeurs est une assemblée où la réputation et les liens personnels transcendent les nationalités et les étiquettes. Venus de tous les continents, les princes de l’Église de 64 nationalités différentes ne se connaissent pas tous, surtout quand...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut