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À La Une - Syrie

L'armée syrienne prête à se battre "pendant des années"

Paris et Londres envisagent d'armer les opposants; violents combats à Homs et à Damas.

Des Syriens tentent d'identifier les dizaines de corps retrouvés jetés dans une rivière d'Alep. JM Lopez/AFP

Damas a affirmé mardi sa détermination à combattre les rebelles "pendant des années" si nécessaire après bientôt deux ans de conflit.

"L'armée syrienne a à sa disposition des hommes et des armes qui suffiraient à faire la guerre pendant des années pour défendre la Syrie" contre les insurgés, a affirmé le journal Al-Watan, proche du pouvoir.

Le quotidien a cependant appelé "les citoyens, chacun selon ses capacités, à défendre leurs quartiers et leurs régions comme cela s'est passé à Alep, à Hama et à Homs où les citoyens, hommes et femmes, ont pris les armes et formé des Comités de défense".

 

Le conflit en Syrie a fait 70.000 morts, un million de réfugiés et des millions de déplacés selon l'ONU, et aucune issue ne semble en vue pour arrêter le bain de sang en raison des divisions de la communauté internationale.

 

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a indiqué que les Français et les Américains, qui réclament un départ du président Bachar al-Assad, travaillaient avec les Russes, alliés de Damas, à établir "une liste de responsables syriens qui serait acceptable" pour une négociation avec la Coalition de l'opposition.

Le chef de la Coalition, Ahmed Moaz al-Khatib, s'est dit prêt récemment à discuter avec des représentants du régime n'ayant "pas de sang sur les mains".

"Nous avons discuté de cela avec les Russes, les Américains... il y a des échanges qui ont lieu en ce moment pour trouver une solution politique dans la ligne de l'accord de Genève" sur la transition politique, conclu en juin 2012 principalement entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU.

Après la réunion de Genève, les participants avaient toutefois divergé sur l'interprétation de l'accord, les Etats-Unis et la France estimant qu'il ouvrait la voie à l'ère "post-Bachar el-Assad", tandis que la Russie et la Chine réaffirmaient qu'il revenait aux Syriens de déterminer leur avenir.

 

Des missiles aux insurgés ?

M. Fabius a aussi rappelé que Paris et Londres plaidaient pour un "embargo allégé" sur les armes à l'opposition, mais qu'ils n'avaient pas été suivis par leurs partenaires européens.

Selon un haut responsable français s'exprimant sous couvert de l'anonymat, l'objectif est notamment de lui fournir des moyens de défense antiaériens (missiles sol-air).

 

Aux Etats-Unis, le directeur du renseignement national américain a estimé que Damas pourrait recourir aux armes chimiques, y compris contre son peuple, si les armes conventionnelles ne suffisaient pas à le maintenir au pouvoir.

 

Le président israélien Shimon Peres a de son côté souhaité qu'une force de la Ligue arabe intervienne en Syrie pour "mettre fin au massacre" et éviter que ce pays s'effondre.

 

(Lire aussi : En Syrie, ce sont les comités populaires du régime qui massacrent, accuse l’ONU)

 

Sur le terrain, la ville de Homs (centre), contrôlée en majorité par l'armée, était le théâtre de bombardements et de violents combats, après un assaut dimanche des rebelles sur le quartier de Baba Amr, un an après sa reprise par l'armée.

"Les forces régulières (...) bombardent violemment aux roquettes des secteurs de Baba Amr", parallèlement à des combats acharnés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Des combats ont par ailleurs eu lieu sur la route de l'aéroport international de Damas, proche d'une zone bordant la capitale où les rebelles sont implantés, selon cette ONG qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales.

 

Alors que les violences ont fait mardi 77 morts, selon un bilan provisoire de l'OSDH, l'Unicef a lancé un cri d'alarme avertissant que, faute de soutien financier de la communauté internationale pour leur venir en aide, plus de deux millions d'enfants syriens étaient en passe de devenir une "génération perdue".


"Les enfants sont confrontés à des terribles dangers, ils sont tués, mutilés, et rendus orphelins par ce conflit", a affirmé Anthony Lake, directeur exécutif de l'UNICEF. "D'innombrables enfants souffrent du choc psychologique d'avoir vu des membres de leur famille se faire tuer, d'avoir été séparés de leurs parents, et d'être terrifiés par la menace constante de bombardement", a-t-il poursuivi.

 

Quatre syriens détenus en Turquie

Par ailleurs, un tribunal turc a placé en détention préventive lundi soir quatre Syriens liés au régime de Damas et un Turc soupçonnés d'avoir perpétré un attentat à la voiture piégée en février contre un poste à la frontière turco-syrienne qui avait coûté la vie à 17 personnes, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

La cour d'assises d'Adana (sud) a décidé la mise sous écrou des suspects en raison de fortes présomptions de culpabilité pour les crimes de "tentative d'atteinte à l'unité et à l'intégrité du pays, meurtre de 17 personnes par bombe et possession d'explosifs", selon Anatolie.

 

Deux des Syriens, un homme et une femme, sont accusés d'avoir convoyé le véhicule chargé d'explosif jusqu'au poste frontière de Cilvegözü (près de la localité turque de Reyhanli), séparant les secteurs turc et syrien, où l'attentat a tué 17 civils et en a blessé 30 autres le 11 février, a indiqué l'agence, citant le ministère public du tribunal d'Adana.

Un troisième Syrien détenu était présent sur les lieux au moment de l'explosion et en contact avec les deux premiers, a-t-elle ajouté.

 

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Damas a affirmé mardi sa détermination à combattre les rebelles "pendant des années" si nécessaire après bientôt deux ans de conflit.
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Le quotidien a cependant appelé "les...

commentaires (4)

Claironnements irresponsables ! Allez, jouez les CORNEMUSES pour que ces Messieurs s'amusent...

SAKR LEBNAN

15 h 45, le 13 mars 2013

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Commentaires (4)

  • Claironnements irresponsables ! Allez, jouez les CORNEMUSES pour que ces Messieurs s'amusent...

    SAKR LEBNAN

    15 h 45, le 13 mars 2013

  • Il faudra le dire à monsieur le français fabius! Ces enfants ont besoin de sécurité et d'arrêts des violences, pas des cargaisons d'armes.. Honte à lui et son pays!! Peut-on être plus amorale? Ces enfants ont besoins d'être récupérés et encadrés au plus vite avant qu'on n'enseigne à une partie d'entre eux à manier des armes de guerres et à égorger leurs adversaires ou ennemis.

    Ali Farhat

    22 h 34, le 12 mars 2013

  • Interrompre d'ici fin mars les opérations visant à sauver des vies en Syrie sera le bouquet de misère pour un pays vraiment meurtri Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    12 h 35, le 12 mars 2013

  • Le boucher de Damas, Bachar Hitler, criminel et seul responsable de la destruction de la Syrie et du massacre de dizaines de milliers de personnes, portera sur sa conscience (s'il en a une !) cette génération perdue, responsabilité qui vient s'ajouter à celle qu'il partage avec son tyran de père pour avoir fait la même chose au Liban.

    Robert Malek

    12 h 25, le 12 mars 2013

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