En prenant les mains d'Elena Frias et en posant son visage contre le sien, Mahmoud Ahmadinejad, le président de l'Iran, l'un des pays les plus conservateurs du Moyen-Orient, a suscité la colère des intégristes iraniens.
Elena Frias est la mère du leader vénézuélien Hugo Chavez, décédé le 5 mars dernier des suites d'un cancer. Le cliché a été pris alors que le président iranien présentait ses condoléances à la mère de Chavez, lors des funérailles de ce dernier à Caracas. Or la photo a irrité au plus haut point les intégristes et conservateurs iraniens, certains estimant que l'embrassade pouvait être considérée comme "haram", selon le quotidien britannique The Telegraph.
Ce contact physique en public entre un homme et une femme n'appartenant pas à la même famille, est rejeté par l'islam dans sa version intégriste, et les responsables et diplomates iraniens ont pour habitude de s'incliner devant une femme qui leur est étrangère, et d'éviter tout contact physique avec elle.
"Ce comportement n'est pas digne d'un président de la République Islamique d'Iran", a estimé le député iranien Mohammed Deghan, cité par le site d'information Arabstoday.
Mohammad Taghi Rahbar, qui dirige la prière du vendredi à Ispahan, a, lui aussi, estimé dans un entretien avec l'agence de presse iranienne Mehr, que le président avait "perdu tout contrôle" lors des funérailles d'Hugo Chavez. "Serrer la main d'une femme (n'appartenant pas à la famille) dans n'importe quel circonstance, qu'elle soit jeune ou âgée, n'est pas autorisé", a-t-il ajouté.
M. Ahmadinejad n'a pas répondu aux critiques, mais selon al-Arabiya, le député Mohammad Reza Mirtajedini, qui accompagnait le président iranien à Caracas, a précisé que ce derneir n'a pas embrassé la mère d'Hugo Chavez.
A la polémique suscitée par l'embrassade, s'en ajoute une autre : les louanges à caractère religieux, adressées par le président iranien à Chavez.
Mahmoud Ahmadinejad a en effet été critiqué par les proches de l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique, pour sa lettre de condoléance, publiée mercredi dernier sur son blog, dans laquelle il souhaite que le défunt président vénézuélien rejoigne Jésus-Christ et le douzième imam Mohammed al Mahdi dont la tradition veut qu'il ait disparu pour revenir vivant et répandre la justice sur Terre.
"Les termes employés par M. Ahmadinejad pour décrire le chef de l'Etat vénézuélien ne nous semblent pas appropriés", a déclaré Ghorbanali Dorri Najafabadi, religieux membre de l'Assemblée des experts, cité par l'agence de presse Mehr.
"On peut naturellement adresser une lettre diplomatique sans entrer dans une discussion religieuse", a affirmé Ahmad Khatami, religieux orthodoxe qui préside à la prière du vendredi.
Un parlementaire, Mohammad Taqi Rahbar, a jugé que les commentaires d'Ahmadinejad étaient "certainement faux et exagérés", rapporte l'agence parlementaire Icana.
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commentaires (8)
Mais qu'est-ce qu'on s'en fout ! Le psychopathe peut même lui rouler une pelle, à la Elena, on s'en tape complètement.
Robert Malek
12 h 36, le 12 mars 2013