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À La Une - Venezuela

Funérailles en grande pompe pour Chavez

Maduro reprend le flambeau.

Un jeune partisan de Chavez brandissant le drapeau du Venezuela à Caracas le 8 mars 2013. REUTERS/Carlos Garcia Rawlins

Le Venezuela a célébré vendredi en grande pompe les funérailles d'Etat du président Hugo Chavez, en présence de 32 chefs d'Etat et de gouvernement étrangers, dont le Cubain Raul Castro et l'Iranien Mahmoud Ahmadinejad.

 

Nicolas Maduro, l'ancien vice-président d'Hugo Chavez, désigné par ce dernier comme son dauphin, a promis loyauté "au-delà de la mort" au "président-comandante", et de poursuivre son "combat pour les pauvres, l'éducation et un monde plus juste", dans un discours lyrique d'une demi-heure qui a conclu la cérémonie.

"La lutte continue! Vive Chavez! Vive Chavez ! Jusqu'à la victoire toujours, Comandante!", a scandé Nicolas Maduro, acclamé debout par la foule de dignitaires et militaires vénézuéliens, et applaudi par les dirigeants étrangers rassemblés autour du cercueil d'Hugo Chavez, dans le salon d'honneur de l'Académie militaire de Caracas.

 

En marge des funérailles retransmises en direct par toutes les télévisions du pays, l'opposition, quasi-muette depuis le décès de Chavez, mardi, des suites d'un cancer, s'est réveillée: le principal groupe parlementaire d'opposition a annoncé qu'il boycotterait la cérémonie d'investiture de M. Maduro comme président par intérim.


M. Maduro devrait rapidement convoquer des élections, dans le délai de 30 jours prévu par la Constitution.

Le Tribunal suprême de justice vénézuélien a jugé vendredi qu'il était juridiquement fondé à prêter serment comme président par intérim et à se présenter à la prochaine présidentielle.

 

Dans un roulement de tambour, l'Orchestre symphonique Simon Bolivar a d'abord entonné l'hymne de la république vénézuélienne pour ouvrir la cérémonie.

 

Le cercueil d'Hugo Chavez, entièrement recouvert du drapeau jaune, bleu et rouge étoilé du Venezuela, était exposé au centre du salon d'honneur de l'Académie militaire, plein à craquer de dignitaires et hauts-responsables militaires du pays en uniformes de grand apparât.

 

Nicolas Maduro a déposé sur le cercueil de Chavez une réplique de l'épée en or du libérateur sud-américain Simon Bolivar, grande référence historique du défunt ayant inspiré sa "révolution bolivarienne".

Puis les chefs d'Etat et de gouvernement ont été invités par petits groupes à former des haies d'honneur successives autour du cercueil.

Le première était réservée aux plus proches alliés latino-américains, dont le Cubain Raul Castro, le Bolivien Evo Morales et l'Equatorien Rafael Correa.

Un peu plus tard, ce fut au tour de deux des alliés les plus controversés du régime chaviste : Le Bélarusse Alexandre Loukachenko, et l'Iranien, Mahmoud Ahmadinejad, mine sombre, dont les lèvres semblaient réciter une prière.

A son arrivée à Caracas, M. Ahmadinejad, avait exprimé ses condoléances "les plus profondes au peuple vénézuélien et à tous les peuples du monde, en particulier latino-américains", ajoutant que "Le président Chavez a été le symbole de tous ceux qui cherchent la justice, l'amour et la paix dans le monde".

La présidente brésilienne, Dilma Rousseff, venue s'incliner jeudi soir devant la dépouille de Hugo Chavez, et la présidente argentine Cristina Kichner, sont en revanche rentrées dans leurs pays avant la cérémonie.

Les Etats-Unis, cibles de prédilection des diatribes enflammées d'Hugo Chavez, et les Européens, n'ont envoyé que des délégations de second rang. A l'exception de l'Espagne, qui, protocole oblige, a dépêché le prince héritier Felipe.

 

M. Maduro a souhaité "bienvenue" aux envoyés du président américain Barack Obama, tout en soulignant que le Venzuela voulait "un monde de coopération, sans empires".

Une messe de funérailles a ensuite été célébrée, à l'issue de laquelle le révérend noir américain Jesse Jackson a rendu hommage au charismatique leader vénézuélien.


A l'extérieur de l'Académie, tandis que la cérémonie se poursuivait avec une messe, une foule de "Chavistes" vêtus de rouge, canalisée par des barrières métalliques et des militaires, attendait de pouvoir reprendre leur procession vers la dépouille de M. Chavez.

"On est ici pour voir le cercueil. On aurait bien aimé voir les funérailles, mais on les verra à la télévision ce soir ou demain", se résignait Francis Porteloro, 50 ans.

Ils étaient plusieurs dizaines de milliers et leur file serpentait sur plusieurs kilomètres, selon des journalistes sur place.

La journée a été déclaré fériée au Venezuela, où la cérémonie était retransmise en direct par toutes les télévisions. L'alcool est interdit à la vente pendant une semaine.

 

(Repère : Quelques unes des déclarations les plus fameuses du président Chavez)

 

La journée a été déclaré fériée au Venezuela, où la cérémonie était retransmise en direct par toutes les télévisions. L'alcool est interdit à la vente pendant une semaine.

La dépouille du président Chavez a été vénérée par deux millions de partisans depuis mercredi selon les autorités.

 

Embaumé "comme Lénine", son corps embaumé sera exposé au public au moins sept jours de plus.

Puis à une date encore indéterminée, elle sera exposée dans un cercueil de verre au futur Musée de la révolution bolivarienne, dans l'enceinte d'une ancienne caserne, où pourra se poursuivre un culte de la personnalité savamment orchestré du vivant de Chavez, et maintenant à titre posthume.

 

Après trois jours d'impressionnants hommages populaires, la politique va reprendre ses droits.

"Aujourd'hui, nous n'assisterons pas" à la prestation de serment de M. Maduro comme président par intérim "parce que nous considérons (...) qu'elle constitue une violation" de la Constitution "et un nouvel acte de propagande électorale", a annoncé à la presse le parlementaire Angel Medina, membre de la principale coalition de l'opposition.

L'opposition conteste l'interprétation de la Constitution faite par le gouvernement après le décès de M. Chavez, assurant que c'est le président de l'Assemblée nationale Diosdado Cabello qui devrait assurer la transition menant à une élection présidentielle anticipée et non le vice-président.

 

Le 11 décembre, avant de s'envoler pour Cuba pour une quatrième opération du cancer dont il ne s'est jamais remis, Hugo Chavez avait également adoubé M. Maduro, 50 ans, comme le candidat au parti au pouvoir pour d'éventuelles élections anticipées.

 

L'annonce de la mort du chef de file de la gauche latino-américaine a provoqué une onde de choc au Venezuela et ouvre une période d'incertitude.


(Lire aussi : Voir Chavez une dernière fois)

En 14 ans au pouvoir, Hugo Chavez a ravivé la flamme de la gauche "anti-impérialiste" sur le continent latino-américain.

 

Au Venezuela, il a forgé sa popularité dans les couches défavorisées avec des programmes sociaux financés par une manne pétrolière infinie, et grâce à son charisme exubérant.

Mais il a aussi fortement creusé les clivages de la société vénézuélienne, stigmatisant l'opposition et la presse privée, sans parvenir à endiguer les pénuries et une violence urbaine croissante.


Portrait

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commentaires (4)

Adieu Hugo, tu es parti trop jeune, mais.. on dit que c'est toujours les meilleurs qui s'en vont en premier! Ce que tu as été sur terre sera pour très longtemps dans le cœur et dans l'esprit de ceux qui t'aiment et t'ont apprécié. Tu as foutu dehors courageusement avec les lourdes conséquences que cela pouvait avoir, l'ambassadeur sioniste lorsque ces criminels ont attaqué Gaza, alors que les arabes Moubarak et le king hachémite ne l'ont pas fait. Sur ta tombe comme tu as pu le voir de là haut, il y avait seulement l'Iranien Ahmadinéjad pour te remercier et pour s'incliner devant ta mémoire.. Mahmoud Abbas n'était pas là pour un peu de gratitude, ni aucun autre arabe.. Mais tu sais, hein.. les dirigeants arabes. Nous on t'aime, merci Hugo!

Ali Farhat

15 h 44, le 09 mars 2013

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Commentaires (4)

  • Adieu Hugo, tu es parti trop jeune, mais.. on dit que c'est toujours les meilleurs qui s'en vont en premier! Ce que tu as été sur terre sera pour très longtemps dans le cœur et dans l'esprit de ceux qui t'aiment et t'ont apprécié. Tu as foutu dehors courageusement avec les lourdes conséquences que cela pouvait avoir, l'ambassadeur sioniste lorsque ces criminels ont attaqué Gaza, alors que les arabes Moubarak et le king hachémite ne l'ont pas fait. Sur ta tombe comme tu as pu le voir de là haut, il y avait seulement l'Iranien Ahmadinéjad pour te remercier et pour s'incliner devant ta mémoire.. Mahmoud Abbas n'était pas là pour un peu de gratitude, ni aucun autre arabe.. Mais tu sais, hein.. les dirigeants arabes. Nous on t'aime, merci Hugo!

    Ali Farhat

    15 h 44, le 09 mars 2013

  • Le combat de cet homme était surtout de mettre fin à la suite des dictateurs soutenus ou mis en place par les yanky, dans les années de plomb des juntes criminelles sud américaines.La leçon à retenir est qu'on peut coloniser un peuple par toutes sortes de massacres pendant 500 ans de colombisme, il finira toujours par triompher contre l'injustice, les palestiniens ne seront pas les indiens d'amérique ou les aborigènes d'australie, l'esprit Chavez vit en eux.

    Jaber Kamel

    17 h 22, le 08 mars 2013

  • Ce type: a aidé et distribué l'argent de l'état aux pauvres.Parfait. En revanche, il n'a rien investi. Le pays est ruiné. Les infrastructures et les rivières sales. J'ai vu des choses pitoyables dans ce pays à cause de lui ..Les gens ralent..( la classe moyenne) Il a favorisé l'insécurité au nom...de l'humanisme...Les déliquants étant pauvres du coup, il n'a rien fait. Les pauvres ne payaient pas de loyer. Installés gratis mais ne cherchaient pas à bosser aussi. D'ailleurs pas de travail. Bref..Si ce type a aidé les pauvres..Il ne les a pas tiré vers le haut ...il les a instruits sans leur donner du boulot. Sans parler des positions de Chavez favorables aux islamistes iraniens. La classe moyenne a fui vers l'étranger; Mes amis ont sabré le champagne dès l'annonce de son décès. Leur boite a fait faillite à cause de la corruption, du laisser aller, du non investissement dans les infrastructures pour pouvoir concurencer les compagnes à l'étranger..Bref..Dieu ait son âme mais ce n'est pas un seigneur mais un saigneur pour l'économie de son pays. Etre anti US ou pro US politique n'est pas le souci des Vénézuéliens à ce stade. En revanche le mode de vie US, ils l'aiment bien. Puis l'iran n'est pas leur tasse de thé. Ils s'en fichent de ces intégristes alors que Chavez a mis le pays en faillite à cause de ses politiques amicales foireuses avec des pays mis à l'index par la communauté internationale.

    Jean-Pierre EL KHOURY

    14 h 02, le 08 mars 2013

  • Je vous jure que le peuple latino américain est profondèment anti us, je l'ai vérifié par moi même sur place, en interrogeant des gens simples, comme des chauffeurs de taxi, des grooms d'hotel , des cireurs de chaussures du Mexique à l'Argentine au brésil jusqu'au Chili, c'est la même rengaine, les yanky nous prennent pour des sous hommes et si en Europe vous ne vous en rendez pas compte c'est parce qu'avec vous ils emploient plus de diplomatie, mais vous n'êtes pas mieux traités au final. Chavez a fédéré toutes les tendances latino du continent, Dilma, Christina et tous ceux qui ont pourtant de bons rapports avec les yanky sont présents le jour de l'hommage à cet homme grand pour son peuple et au delà.En Europe le seul homme sensé est Mélanchon qui a dit avoir honte d'être européen en ce moment, et on le comprend, Hogo a réussit là où tous les dirigeants d'Euroe ont échoué, cad donner au peuple un bien être auquel ils n'aspirait pas avant lui. Dors En paix commandante, ton combat continue dans la droite ligne du Guevarisme siempre.

    Jaber Kamel

    13 h 19, le 08 mars 2013

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