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Liban - Social

Grève générale ouverte : Hanna Gharib promet « un mercredi grandiose »

Mikati demande un moratoire jusqu’au 21 mars et essuie un échec ; les enseignants du scolaire privé feront grève en dehors des horaires de classe.

Les grévistes devant la grille d’entrée du service mécanique. Photo Hassan Assal

La grève générale ouverte dans le secteur public entre aujourd’hui dans son 14e jour, sans qu’une solution à la crise sociale ne se profile à l’horizon. À peine peut-on parler d’une brève éclaircie dans ce ciel plombé, avec l’intelligente décision prise par les enseignants du secteur scolaire privé de protéger l’année scolaire du naufrage, en se solidarisant avec la grève à des heures qui ne compromettent pas les horaires des classes. À la bonne heure, peut-on dire, puisque le mécontentement provoqué dans les milieux parentaux par la suspension des cours commençait à rendre la grève générale impopulaire, en dépit de sa justesse.


La crise de confiance qui marque les rapports entre les grévistes et le Premier ministre a été confirmée samedi lors d’une rencontre au Sérail entre Nagib Mikati et les leaders du comité de coordination interprofessionnel, à la demande du premier.
M. Mikati a demandé aux meneurs de la grève de suspendre leurs actions et d’accorder au gouvernement un répit de deux à trois semaines, pour lui permettre de résoudre le problème fondamental du financement de la grille des salaires au centre de la crise. Le Premier ministre a fait comprendre aux grévistes que les conditions économiques ont changé depuis juin, date à laquelle il avait donné son accord pour la promulgation de la nouvelle grille. Le taux de croissance était alors de 5 %, il est aujourd’hui de 1,5 %, a-t-il dit, en raison des répercussions économiques sur le Liban de la guerre en Syrie. Les données ont changé, ce qui était possible alors ne l’est plus. C’est toute l’économie qui risque d’être atteinte, si la nouvelle grille des salaires était approuvée par le Parlement, sans que les ressources nécessaires à son financement n’aient été trouvées, a-t-il répété.


Le mouvement de grève, qui bloque à tour de rôle les services publics et les administrations, avait paralysé, ce jour-là, le service mécanique à Dékouané. Cette manifestation avait été marquée par une intervention du président de la Fédération des employés de banque, Georges Hage. Le comité de coordination, avait affirmé M. Hage, « rappelle aux Libanais les jours glorieux du mouvement syndical, qui avait pris ses distances avec tout communautarisme, il nous remet en mémoire les jours où la Confédération générale des travailleurs et les syndicats unissaient ce que les partis avaient divisé ».

 

(Pour mémoire : Grille des salaires : cafouillage au sein de la commission ministérielle)

Hanna Gharib fulmine
Soucieux de maintenir ses troupes mobilisées, le président du comité intersectoriel, Hanna Gharib, ne décolère pas. Samedi, il a jugé que la réunion avec M. Mikati avait été « un échec » et annoncé que le mouvement de grève procéderait cette semaine à une escalade, avec un mercredi qu’il promet d’être « mémorable », en réponse à une pointe de Abdallah Zakhem, ancien président de l’Association des banques, qui avait jugé que « le coût de la grève reste inférieur à celui qu’aurait été l’adoption de la grille des salaires ».
« Mercredi sera grandiose », a-t-il promis, annonçant pour aujourd’hui un sit-in devant le ministère de l’Économie, à Hamra.


L’aile modérée du mouvement syndical met en garde, pour sa part, contre une nouvelle dérobade du Premier ministre, et affirme que si la grille des salaires n’est pas adoptée après le 21 mars, date butoir fixée par le Premier ministre lui-même, « il n’y aura ni année scolaire, ni examens officiels, ni élections ! » et que, pour commencer, la grève reprendrait dans les écoles privées, avec pour conséquence possible la compromission de l’année scolaire et des examens officiels. Par ailleurs, les milieux des enseignants assurent qu’il n’y aura pas non plus d’élections législatives, puisque c’est à eux qu’on fait appel pour superviser le déroulement du scrutin dans les bureaux de vote.

 

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