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À La Une - conflit

Ban Ki-moon craint la "dissolution" de la Syrie

Entretien téléphonique Poutine-Obama sur la crise syrienne.

Un rebelle syrien pleure son camarade tué lors des combats avec les forces loyalistes, le 1er mars 2013, à Alep. REUTERS/Hamid Khatib

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé vendredi à Genève qu'une solution militaire en Syrie conduirait à une "dissolution" du pays où le conflit a fait selon l'ONU près de 70.000 morts en près de deux ans.

 

"Je continue à exhorter les parties syriennes à trouver le chemin de la table des négociations. Les horreurs de ces derniers mois et années ne laissent aucun doute: la solution militaire conduit à la dissolution de la Syrie", a déclaré le chef des Nations unies au cours d'une conférence marquant le 10e anniversaire de l'attentat tragique de Bagdad contre l'ONU.

"Quelle atrocité doit encore se produire pour que le monde bouge?", s'est interrogé M. Ban.

Il a estimé que le Conseil de sécurité de l'ONU ne devait plus être "un témoin silencieux" face à cette crise. "Il doit se réunir et établir les paramètres d'une transition démocratique qui pourrait être le dernier espoir pour sauver la Syrie", a-t-il dit.

 

Entretien Poutine-Obama

Parallèlement, le président russe Vladimir Poutine s'est entretenu vendredi par téléphone de la crise syrienne et d'autres questions urgentes avec le président américain Barack Obama, a annoncé le Kremlin.

"Dans le contexte de la crise en Syrie, M. Poutine a noté la nécessité de faire cesser les activités militaires aussi vite que possible", a indiqué le Kremlin dans un communiqué, précisant que l'entretien avait eu lieu à l'initiative de Washington. Les présidents Poutine et Obama "sont unis dans le désir d'éviter toutes les actions qui pourraient avoir des répercussions négatives sur les relations bilatérales", a déclaré le Kremlin.

 

Depuis le début du soulèvement contre le président syrien Bachar el-Assad, Moscou et Washington ont des vues opposées sur la crise syrienne et sur les moyens de la résoudre. Alors que Washington veut que M. Assad quitte le pouvoir, la Russie refuse les ingérences étrangères dans le conflit et a bloqué par trois fois au Conseil de sécurité de l'ONU, avec la Chine, des projets de résolution qui auraient instauré des sanctions contre le pouvoir syrien.

 

Plus tôt dans la journée, Moscou ainsi que le régime syrien ont dénoncé l'aide non létale annoncée par les Occidentaux à la rébellion lors de la Conférence des amis du peuple syrien à Rome, en les accusant d'envenimer le conflit en Syrie.

 

Un porte-parole de la diplomatie russe a ainsi affirmé que l'aide des Américains et des Européens encouragerait les "extrémistes" à prendre le pouvoir par la force et a réitéré l'appel au "dialogue politique" pour régler le conflit déclenché en mars 2011 par une révolte populaire qui s'est ensuite militarisée face à répression.
A Damas, le pouvoir, qui assimile la rébellion à du "terrorisme", a lui aussi estimé que les pays occidentaux continuaient "d'exploiter la crise en Syrie et le sang des Syriens en incitant à davantage de terrorisme".

 

Vendredi, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est rendu en Turquie où la situation en Syrie a été au cœur de ses discussions avec son homologue turc Ahmet Davutoglu, le chef du gouvernement Recep Tayyip Erdogan et le président Abdullah Gül. Selon un responsable accompagnant M. Kerry, Washington veut poursuivre, avec ses alliés occidentaux, les discussions avec Moscou en vue d'"assurer l'application de ce qui a été convenu à Genève, à savoir accepter un organe de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs", précisant que M. Assad ne pouvait y "jouer un rôle".

 

(Lire aussi : Poutine-Hollande au Kremlin : les divergences sur la Syrie persistent, mais l’objectif reste le même)


"Nous fabriquerons nos armes"
Aucune issue ne semble toutefois en vue en Syrie, d'autant que l'opposition refuse tout dialogue qui ne conduirait pas au départ de Bachar el-Assad.
La Coalition nationale de l'opposition, qui réclame des armes pour les rebelles cruellement sous-équipés face à la puissante armée du régime, n'a pas caché sa déception après la réunion de Rome. Et son chef Ahmed Moaz al-Khatib a jugé irrecevable l'argument de la présence de jihadistes pour refuser des armes aux rebelles. "C'est le manque d'armement des rebelles qui a favorisé la montée des extrémistes", a souligné Burhan Ghalioun, une figure de l'opposition syrienne.
Selon le quotidien américain New York Times, qui cite des responsables à Washington, la CIA entraîne des rebelles syriens en Jordanie depuis 2012, même si aucun arsenal n'a été livré.


Dénonçant également l'absence d'engagements à armer la rébellion, des milliers de manifestants anti-régime ont défilé dans plusieurs villes syriennes. "Gardez vos armes non létales, nous fabriquerons nos armes de nos propres mains. Soit nous mourrons, soit nous vaincrons", proclamait une pancarte à Idleb (nord-ouest). "Amis de la Syrie, le mensonge est fini, échec et mat", assurait une autre dans un quartier de Damas.


Sur le terrain, les violences ne connaissaient aucun répit, avec un bilan provisoire de 86 morts - 41 civils, 29 rebelles, 16 soldats - vendredi à travers le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales.
Dans la province de Hassaka (nord-est), des combattants kurdes ont capturé 30 membres des forces du régime, selon l'ONG. La rébellion a pour sa part accusé l'armée d'avoir massacré 72 personnes et brûlé leurs corps cette semaine dans un village près d'Alep (nord). Dix cadavres d'hommes ont en outre été découverts près de Damas l'un décapité et les autres tués d'une balle dans la tête.

 

Reportage

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Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé vendredi à Genève qu'une solution militaire en Syrie conduirait à une "dissolution" du pays où le conflit a fait selon l'ONU près de 70.000 morts en près de deux ans.
 
"Je continue à exhorter les parties syriennes à trouver le chemin de la table des négociations. Les horreurs de ces derniers mois et années ne...

commentaires (5)

DÉMO ? CRA... CRA... CRA... ? TIE ? TIE-TIE ? OU TITI TITI MITIL MA RI7TI MITIL MA JITI ???

SAKR LEBNAN

14 h 08, le 02 mars 2013

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Commentaires (5)

  • DÉMO ? CRA... CRA... CRA... ? TIE ? TIE-TIE ? OU TITI TITI MITIL MA RI7TI MITIL MA JITI ???

    SAKR LEBNAN

    14 h 08, le 02 mars 2013

  • Oui, mais la liberté et la démocratie seront le lot de ce qui restera de la Syrie

    Henoud Wassim

    23 h 09, le 01 mars 2013

  • La France et les yanky sont d'accord de pousser les salafo wahabites dans le bourbier syrien, et comme en Lybie, les pays frontaliers en payeront le prix. Quelque part ils doivent se dire pourquoi il n'y a que nous qui en bouffont en Afghanistan et au Mali !!

    Jaber Kamel

    18 h 35, le 01 mars 2013

  • On guerroie à coup de Syriens. Jusqu'au dernier, ils se le jurent...

    SAKR LEBNAN

    17 h 10, le 01 mars 2013

  • Les Etats-Unis encouragent les jihadistes d'Al-Nosra en Syrie et les tuent en Afghanistan . Sale politique . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    16 h 14, le 01 mars 2013

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